Dès 2016 le gouvernement enclenche un
rattrapage des taxes sur le diesel par rapport à l’essence. On aurait pu
souhaiter que l’on baisse tout simplement les taxes sur l’essence sans
augmenter celles sur le diesel sauf que… cette petite manipulation de +1c€ sur
le diesel et de -1c€ sur l’essence rapporte plus de 200 millions d’euros à l’État
qu’il va soi-disant reverser généreusement aux collectivités territoriales. J’attends
qu’elles avouent l’avoir réellement touché sans qu’une contrepartie ne leur
soit demandée. Ce petit jeu, que l’affaire Volkswagen a permis de lancer, n’est
en fait qu’une diminution du pouvoir d’achat de citoyens ciblés.
Que peut-on en espérer en 2017 où cette mesure peut être
remise en cause par le prochain Président ? Sur le plan de l’incitation à
acheter un véhicule à essence l’effet sera évidemment « epsilonesque ».
En effet les fluctuations du prix de l’essence et du diesel sont d’une autre
ampleur dans le prix du baril de pétrole. Les prix à la pompe varient également
plus que cela d’une station-service à une autre et tout le monde ne fait pas
automatiquement le détour pour avoir le prix le plus bas. Nous vanter cette
idée de taxation finalement supplémentaire sous le prétexte de favoriser l’achat
d’un véhicule à essence ou électrique est une escroquerie de plus. Les crânes
de Bercy ont trouvé une astucieuse façon de pomper de l’argent. Mais toute
taxation supplémentaire réduit le pouvoir d’achat et est néfaste à la
consommation, donc au chômage.
On passe sous silence que le diesel consomme moins que l’essence
et rejette moins de gaz carbonique. Sur le plan des particules fines, les
véhicules d’aujourd’hui ont réduit les émissions de façon spectaculaire même si
les normes vont plus vite que les progrès techniques et poussent les
constructeurs à tricher. Si Volkswagen a triché, on sait déjà que la plupart
des véhicules récents ne respectent pas les normes en conditions normales d’utilisation
d’après un organisme indépendant situé en Allemagne. Encore une fois d’une part
on fait évoluer des normes sans avoir l’accord de possibilité par les
constructeurs mais d’autre part on handicape une énergie qui a montré qu’elle a
des qualités spécifiques et qu’elle progresse d’année en année pour réduire ses
nuisances.
Il se trouve que c’est Peugeot qui
est le leader mondial de cette technique de motorisation, une entreprise
française. L’opprobre jeté sur le diesel ne peut que faire du mal à cette
entreprise. On répète ce que l’on fait pour le nucléaire et on s’étonne après
de se faire doubler par les russes. Il y a dans ce gouvernement un rejet
systématique du progrès qui est désolant pour nos industries. Le gain maximal
est dans le rajeunissement du parc des véhicules diesel si l’on veut parler
environnement. Mais globalement il est toujours beaucoup plus rentable d’investir
dans les progrès de non-pollution faits par les constructeurs que dans la
taxation aveugle des consommateurs ayant un véhicule polluant.
D’ailleurs on a poussé les consommateurs à acheter du diesel
et il est tout-à-fait irrecevable de taxer les propriétaires des véhicules déjà
en service quand l’État change d’avis. On ne peut comprendre cela que dans un
malus sur les véhicules neufs adapté à leur niveau de pollution, car alors il s’agit
de s’adresser à un consommateur averti. Le bonus donné pour l’achat d’un
véhicule électrique est tout aussi contraire au bon fonctionnement d’une
économie libérale. En effet on sait depuis longtemps que des progrès importants
sont faits sur les moteurs à hydrogène. Donner un bonus pour l’achat d’un
véhicule électrique, c’est inciter les constructeurs à mettre en sommeil les
études sur le moteur à hydrogène qui s’avère un progrès technologique important
ne demandant pas l’implantation des points de distribution de l’électricité
partout en France.
Imposition supplémentaire pour un gain sur la pollution
hypothétique, puisqu’il ne tient qu’à la volonté du consommateur de changer de
véhicule, et frein mis au progrès sur le diesel et le moteur à hydrogène
montrent déjà l’ineptie de ces mesures. En effet le moteur diesel a des
qualités auxquelles le consommateur est sensible. Les moteurs non seulement consomment
moins mais ils tournent moins vite et leur longévité est donc plus grande. Les représentants
de commerce qui roulent beaucoup préfèrent le diesel car le gain de
consommation et la longévité permettent de compenser largement le surcoût à l’achat.
Par ailleurs pousser le véhicule
électrique par un doublement du bonus alors que le réacteur nucléaire de
Flamanville a pris du retard et que l’on projette l’arrêt de Fessenheim est
proprement incohérent. On ne prévoit pas une surconsommation quand on risque de
ne pouvoir assurer celle-ci. La production intermittente des éoliennes n’est
pas de nature à pouvoir assurer le service à tout moment. Notre politique
énergétique mâtinée écologique n’en est pas à une contradiction près pour aider
les vues politiques de nos gouvernants où la réussite de COP21 et des
régionales passent avant toute cohérence et toute gestion économique de notre
pays. La taxe reste le moyen commode de faire coïncider les vues politiques
avec les impératifs économiques de dépense. Vous me direz peut-être qu’il n’y a
pas de quoi fouetter un chat pour 1c€, c’est vrai sauf que ce sont tout-de-même
des sommes importantes qui rentreront dans les caisses de l’État pour ressortir
sous forme de bonus sans qu’un semblant de cohérence soit visible et sans que
nous puissions juger des résultats de telles mesures. Les pics de pollution à
Paris ont souvent pour origine l’Allemagne par vent d’est. Qui pourra alors
juger de l’abaissement éventuel de l’impact du transport routier ?
Notre pays cherche désespérément
de la croissance.
La véritable croissance
est liée au progrès
Et elle est plombée par
les taxes
On a encore tout faux !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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