La situation en Ukraine devient explosive. Non seulement la partition du
pays risque de devenir la seule issue possible pour éviter une guerre civile
mais l’affrontement américano-russe peut enflammer toute l’Europe. Les
témoignages qui nous parviennent montrent de plus en plus clairement que la « révolution
ukrainienne » a été « chauffée » par l’OTAN et a abouti à un
coup d’Etat programmé. La politique menée par les USA et ses alliés n’est que
la suite de celle menée depuis le début du siècle dernier, à savoir la stratégie
des Britanniques d’abord, puis des américains pour faire front à un pays
immense qu’était l’URSS et qu’est la Russie de toujours.
Sous le couvert compréhensible de la menace d’une
invasion communiste de l’Europe, la stratégie consistant à créer un marché
attractif européen, militairement dépendant des USA, et de s’approcher au plus
près de la Russie est une constante géopolitique anglo-américaine. Toutes les
républiques ex-soviétiques ont vu la main des USA participer à leur
émancipation. Elles sont tombées les unes après les autres dans le giron
américain qui pour le moins y est présent économiquement et souvent
militairement. L’Ukraine fait partie de la liste officielle avec la Biélorussie
des pays encore à éloigner de la Russie.
C’est un grand pays qui est traversé par de nombreux
gazoducs et oléoducs et fait la jonction entre l’ex-URSS et l’UE. Sa position
sur la mer Noire est par ailleurs stratégique, d’autant plus que la flotte
russe est présente en Crimée. Depuis longtemps les USA sont à l’œuvre pour
fomenter des révolutions qui renversent les dirigeants de pays dont les liens
économiques avec la Russie sont forts et étroits. Cette tactique a été employée
en Libye, elle l’est en Syrie. L’argument c’est l’implantation de la
démocratie. L’Ukraine est un pays où la démocratie, même imparfaite, a élu un
président.
Depuis 2004, et par deux fois, le peuple ukrainien a
voté pour des présidents pro-russes, après les tentatives de changement « démocratique ».
Au scrutin présidentiel de 2010, les élections démentent une nouvelle fois les
apparences « oranges » : les Ukrainiens votent en faveur de
Viktor Ianoukovitch, qui est élu Président. Ioulia Tymochenko, sa rivale
malheureuse, est renvoyée dans l’opposition (plus tard, elle sera jugée pour
malversations durant son mandat de premier ministre et condamnée à quatre ans
de prison ferme).
L’Ukraine, au bord de la faillite, a été informée d’une
possibilité d’entrée dans l’UE et des conditions de celle-ci avec un bailleur
de fonds, le FMI. La pression de Moscou et l’attractivité de ses propositions, la
dureté des conditions européennes, la faiblesse des sommes avancées par l’UE
ont abouti à un refus de l’Ukraine. Les manifestants pro-européens et les
députés de l’opposition, au départ pacifiques, qui réclamaient l’entrée dans l’UE,
ont vite été encadrés et débordés par des hommes entraînés d’extrême droite,
des paramilitaires armés qui ont donné une tournure terroriste aux évènements.
La présence de drapeaux nazis, les chiffres 14 et
88, qui sont liés aux slogans nazis ont fleuri, ne laissant aucun doute sur les
intentions de ces groupes néonazis venus de la Galicie voisine. La présence des
représentants du parti Svoboda qui se réclame ouvertement de cette idéologie (néonazie
et antisémite) n’en est qu’une signature de plus comme l’a dit la vice-Présidente
du parti progressiste socialiste ukrainien dans une interview. Pendant la
réunion des ministres des affaires étrangères qui a abouti à un accord qui
prévoyait entre autres des élections anticipées, un gouvernement de transition
et un désarmement des groupes armés, ces derniers terrorisaient la population
de Kiev et continuaient leur action. C’est eux qui ont fait pression par la
menace physique sur les députés pour que soit prononcée la destitution du
Président.
Il faut bien le constater notre ingérence, sous
couvert de démocratie, aboutit à un pays éventré qui peut devenir une
poudrière. Depuis que l’opposition au Président Ianoukovitch a pris le pouvoir,
ce samedi 22 février, les médias européens titrent sur « la victoire de
la démocratie ». La presse russe, par contre, qualifie les événements
de « coup d’État », qui a renversé un gouvernement légitime et
un président démocratiquement élu. La nouvelle égérie n’a pas montré que la
corruption va quitter ce pays mais la liberté de celui-ci est désormais entre
les mains d’autres puissances.
Les bruits de bottes sont l’aboutissement de cette guerre par innocents
interposés. La Russie prend peur et montre sa force et sa détermination. " Les ministres de la défense
de l’OTAN se sont réunis à Bruxelles les 26 et 27 février pour définir une
nouvelle stratégie de guerre. A l’ordre du jour l’Ukraine, avec qui –soulignent les
ministres dans leur déclaration- l’OTAN a un « partenariat
distinctif » dans le cadre duquel elle continue à « l’assister pour
la réalisation des réformes ». Prioritaire « la coopération
militaire » (passe-partout avec lequel l’OTAN a pénétré en Ukraine). Les
ministres « félicitent les forces armées pour n’être pas intervenues dans
la crise politique » (en laissant ainsi le champ libre aux groupes armés)
et réaffirment que, pour « la sécurité euro-atlantique », une
« Ukraine stable » (c’est-à-dire stable sous l’OTAN) est fondamentale.
Une des plus grandes manœuvres OTAN « live » se déroulera en 2015, avec
la participation de forces terrestres, maritimes et aériennes de toute
l’Alliance. La première d’une série, que l’Italie s’est offerte d’accueillir." Comité Valmy
Qui a intérêt
à rallumer la guerre froide ?
Osera-t-on dire que c’est la Russie ?
La démocratie a bonne presse,
L’ingérence NON !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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