Le printemps économique est déjà là selon le
gouvernement. Le 4ème trimestre est nettement meilleur que les trois
précédents, sur la consommation des ménages, l’investissement des entreprises,
et la croissance de 2013 est légèrement au-dessus de la prévision à 0,2% avec
0,3%. On peut même ajouter que la croissance au 4ème trimestre de
2012 était de -0,2% ce qui fait une augmentation de 0,5% d’une année à l’autre
sur ce trimestre. On pavoise au gouvernement et on les comprend tant les
nouvelles sont tristes depuis plus d’un an.
Seulement voilà l’hiver réserve souvent des
surprises au mois de mars après des mois de douceur relative. On peut faire
remarquer que la croissance le long des trimestres 2013 à largement fluctué avec
successivement 0%, - 0,6%, 0%, 0,3%. Par ailleurs si la croissance 2013 de 0,3%
est plus élevée que finalement prévu, en février 2019 elle était encore
budgétée à 0,7% et la croissance était à 1,7% en 2011. Quelle catastrophe s’est
abattue sur la France depuis ? On peut donc rester dubitatif sur la
prévision de croissance de 0,9% budgétée pour 2014.
La consommation des ménages augmente au quatrième
trimestre à 0,5% pour 0% au troisième.
Bien mais elle était de 0,4% au deuxième trimestre. Les investissements
repartent au quatrième trimestre c’est bon signe sauf que c’est après 7 mois de
diminution. A un certain moment, bon gré mal gré, les entreprises doivent
investir sous peine de perdre de la compétitivité. La balance commerciale
s’améliore oui mais nos exportations ne décollent pas et nos importations
diminuent. Ce n’est pas vraiment la trajectoire idéale.
Ne boudons pas
une embellie même passagère puisque l’Allemagne ne fait que 0,4% de croissance
quoique cela puisse aussi s’interpréter comme un signe annonciateur de
ralentissement dans la première économie européenne qui donne le ton à
l’ensemble européen. Par contre la tenue des objectifs de déficit public de
4,1% apparaît d’ores et déjà remise en cause pour 2013 et problématique pour 2014 malgré le sourire de Moscovici. Le
constat sur le graphique de l’effondrement de notre industrie manufacturière,
en forte croissance dans les années 90, en quasi-stagnation avec l’arrivée de l’euro,
et son effondrement actuel et sans perspective visible de relève parle de
lui-même.
La véritable bonne nouvelle c’est l’intervention
d’Arnaud Montebourg le 9 février où il déclare :
« Comme
ministre de l’Industrie, je considère que l’euro est sorti de ses clous par une
surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos
entreprises. Entre 2012 et 2013, il s’est apprécié de plus de 10 % face au
dollar et de plus de 40 % face au yen ».
Malheureusement Pierre Moscovici ne l’entend pas de
cette oreille mais comme dit l’autre le ver est dans le fruit. Disons que
Montebourg a fait la moitié du chemin, soit le constat d’un euro trop cher pour
la santé de notre économie. Il s’est rapproché du point de vue d’un autre
socialiste, Jean-Pierre Chevènement, qui va plus loin en demandant une monnaie
commune et non unique permettant d’ajuster les performances économiques des pays
du sud européen par rapport à celles du Nord. Car la baisse de l’euro ne
résoudra pas le problème des inégalités économiques entre les pays.
De plus si l’euro est trop fort pourquoi l’Allemagne
creuse-t-elle un écart de 260 milliards d’euros entre sa balance commerciale et
la nôtre ? Il faut se rendre à l’évidence la parité de l’euro avec le
dollar et le yen n’empêche pas notre voisine d’exporter hors de l’UE et d’avoir
une balance excédentaire dans ses échanges commerciaux avec la France. On
aimerait qu’enfin la question « monnaie unique ou monnaie commune » soit
véritablement débattue et votée par référendum… Mais la peur étreint nos
politiques et panique la machine antidémocratique européenne qui fuit les
référendums.
« Déjà
en 92, les Suisses ont rejeté l’accord sur l’espace économique européen. Nous
avons négocié pour réparer ce que son peuple avait très mal compris (…).
Heureusement que nous n’avons pas de référendum. C’est à désespérer du droit de
vote si des citoyens sont aussi… bêtes. » Astrid Lulling députée européenne le 10/02/14 à RTS
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF Languedoc -Roussillon
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