Notre Président colmate les brèches
après avoir allumé les feux. Les réformes sociétales ont mécontenté les
musulmans, il inaugure une stèle aux 100.000 musulmans qui sont morts pour la
France. La pression et l’instabilité fiscales, les lourdeurs administratives,
ont eu raison des investisseurs étrangers. Il invite donc les grands
investisseurs à une séance de flatteries et de promesses de tout faire pour
eux. On peut même, comme pour le Qatar, les exempter de beaucoup d’impôts et
pour ce faire on crée un Conseil de l’attractivité, une urgence puisque nous
perdons même notre attractivité dans le tourisme. Il complètera le Conseil de
surveillance du Pacte de Responsabilité. La France continue à patauger dans des
solutions d’injustice, investisseurs étrangers mieux choyés que les français, et
dans un choc de compétitivité inefficace dans le carcan de la monnaie unique.
L’indicateur
le plus significatif de la bonne santé économique retrouvée est la baisse du
chômage. Nous avons vu qu’il n’en est rien lorsque l’on prend toutes les
catégories de chômeurs et l’on constate que le désintéressement à l’inscription
à Pôle Emploi croît devant la fermeture progressive du marché de l’emploi. L’autre
indicateur qui tient une bonne partie de l’explication c’est l’augmentation de
notre balance commerciale. Nous importons, plus que nous exportons et le
déficit ne se résorbe légèrement que par une diminution plus forte des
importations que les exportations. Devant cette situation les scénarios de
baisse du coût hors prix des produits, ou du pouvoir d’achat pour limiter les
importations, ou du coût du travail dans une dévaluation interne, évoqués dans
le premier article, ne permettent ni de résorber le déficit de la balance
commerciale ni d’inverser la courbe du chômage.
Il
reste pourtant d’autres solutions mais elles ébranlent le sacro-saint dogme de
l’euro. Elles sont basées sur le constat que l’euro est trop fort pour l’état
actuel de notre économie. C’est le constat que vient de faire tardivement
Arnaud Montebourg. L’importance de la monnaie a été proclamée par le Général De
Gaulle dans sa politique de rigueur (en ce temps-là on n’avait pas peur des
mots) en 1958 dans un discours :
« Ce
qu’il y a d’artificiel dans la valeur de notre monnaie provient, certes, du
déséquilibre de nos affaires, mais n’en est pas moins une cause permanente de
difficultés. C'est
pourquoi, tout en remédiant au désordre fondamental, nous devons placer
notre franc sur une base telle qu'il soit inébranlable. Nous le faisons
donc, regrettant d'en abaisser le taux, mais tirant les conséquences de
négligences prolongées. »
La première
idée est de baisser la parité euro/dollar et euro/yen de 20%. Cela suppose un
consensus de l’Euro-groupe qui est loin d’être acquis. De plus ceci facilite nos
exportations hors zone euro mais pas dans celle-ci. Le déséquilibre nord-sud
des économies n’est pas résorbé. Les avantages sont un ralentissement des
délocalisations, une baisse du chômage et tout le monde supporte de payer plus
cher seulement les produits hors zone euro. Mais les inconvénients l’emportent
sur les avantages et le déséquilibre nord-sud peut à tout moment faire chavirer
l’euro.
Néanmoins
le jeu sur la monnaie ouvre des perspectives et on peut envisager deux autres
variantes sur le même thème, la monnaie commune ou la monnaie nationale. Nous
en parlerons dans le dernier article à suivre sur ce thème. Une chose est sûre ;
les politiques menées pour sortir de la crise ont toutes échoué ; la dette
publique s’accroit depuis 1995 et la balance commerciale est en déficit depuis
l’entrée de la monnaie fiduciaire euro en 2002. Cherchez l’erreur !
« Jamais
il n'a été aussi facile de gouverner qu'aujourd'hui.
Autrefois,
il fallait chercher avec finesse
Par
quelle monnaie on devait marchander les gens ;
Aujourd'hui
tout le monde veut de l'argent. »
Alphonse Karr
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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