D'après
la Commission Européenne, la zone euro devrait renouer avec la croissance, mais
celle-ci devrait rester modérée jusqu'en 2015, le fardeau des dettes publiques
et le spectre de la déflation risquant de saper la reprise. Et c'est clairement
la France, qui devrait manquer ses objectifs de réduction du déficit, qui est
montrée du doigt par Bruxelles.
Pour la Commission européenne, cela
ne fait pas un pli. La France devrait manquer ses objectifs de réduction du
déficit cette année et l'année prochaine. Pour 2014, Bruxelles table sur un
recul du déficit à 4% du PIB, au lieu des 3,8% anticipés en novembre à comparer
à un objectif gouvernemental de 3,6%. Des impôts qui ne rentrent pas expliquent
probablement le dérapage du déficit en 2013. Le trou budgétaire devrait
atteindre 4,2 % à cause de recettes décevantes, ce qui joue mécaniquement pour
2014. Cette surestimation fiscale n’est que la démonstration qu’à partir d’un
certain niveau « L’impôt tue l’impôt » et ce niveau est atteint.
Que nous le voulions ou non, que le
Ministre de l’Économie et des Finances le dénie ou non, il faudra demander un
nouveau report dans le temps de nos engagements sur le déficit de 3% du PIB en
2015. De plus la France sera le premier emprunteur européen avec 800 milliards
et notre déficit atteindra 80 milliards. La France sombre doucement mais sûrement
et va descendre en-dessous de la position économique moyenne qu’elle occupait
au sein de l’UE en matière de croissance et de chômage.
L'économie française croîtrait donc
moins rapidement que la moyenne de la zone euro en 2014 (1,2%) comme en 2015
(1,8%) et que celle de l'Union européenne (1,5% en 2014 et 2,0% en 2015). Alors
que les pays du sud donnent des signes de reprise, nous rentrons dans la zone
dangereuse où la confiance des investisseurs peut être ébranlée et nos taux d’emprunt
être significativement majorés. Ce serait plonger alors dans une période
dramatique pour le peuple français surtout le petit et le moyen peuple.
Les bons signes sont rares et ce n’est
pas la baisse des constructions immobilières en janvier qui va nous rassurer,
car ne dit-t-on pas que « Quand le bâtiment va, tout va » ? Les
disparitions d’entreprises dépassent toujours les créations et les chiffres du
chômage de janvier ne vont pas actualiser une véritable inversion de la courbe
du chômage. Les dépenses militaires supplémentaires vont encore augmenter les
dépenses publiques et les 50 milliards à trouver vont augmenter les taxes et
contributions diverses des Français.
Pacte de stabilité, choc de
compétitivité, choc de simplification, inversion de la courbe du chômage, réformes
structurelles territoriales, réforme fiscale, pacte de responsabilité, autant
de mots qui attendent leurs aboutissements et leurs résultats quand ce n’est
pas leur mise en œuvre. On fait semblant d’écouter, de comprendre, on ment, on
étourdit, on endort, on trahit, en fait on enfume et on gagne du temps avant
que sonne l’heure de la fin de partie.
La France est orpheline d’une classe
politique et des corps constitués qui forment une nouvelle nomenklatura indigne
d’une démocratie certes devenue imparfaite mais d’un pays qui a marqué profondément
l’histoire du monde. Le comportement
indigne des élites et des corps intermédiaires produit, au sens fort de
produire, le populisme pour mieux nier ensuite le refus dont il est porteur.
La politique est celle du jour le jour et de l’électorat. Aucun
débat de haut niveau, aucune vision à long terme, aucun cap clair, ne vient
redonner au pays sa grandeur et le respect des autres nations. La vassalisation
aux puissances financières de l’ombre, qui imposent leur vision géopolitique au
monde occidental, nous met sous l’ombrelle mortelle d’une économie et d’une puissance
militaire américaines. Le pays devient sans ressort, sans dignité, et son
identité se fond petit à petit dans une supranationalité, qui lui enlève toute velléité
de rebond tant ses repères culturels, moraux et ses racines sont gommés. Il se
délite en un être informe, malléable et indifférencié, et devient la proie pour
ceux qui ont voulu qu’il en soit ainsi.
Les partis de gouvernement UMP et PS
ont failli, depuis plus de trente ans à leur mission, entraînant la France dans
la dette et la désindustrialisation. Les partis plus extrêmes sont inexistants
à gauche ou prêts à tout moment à se solidariser avec le PS qui continue la
politique précédente. La droite est dans une guerre d’égo et empêtrée dans ses
rapports avec le FN. Quant à ce dernier, les efforts de Marine Le Pen pour
normaliser ce parti le cantonne pour l’instant dans la critique et ne
crédibilise pas un véritable programme économique. La base de Marine est faite, soit de compagnons historiques que l’on doit
plus ou moins cacher ou renier soit de transfuges attirés par les places à
prendre. Elle a encore du chemin à faire avant de devenir un parti respectable.
Elle surfe principalement sur la nullité de l’UMPS.
C’est dire
où en est la France… un ramassis de 80% de mécontents dirigés par une
bande de profiteurs pour lesquels le sens de l’État se perd dans les compromissions,
les arrangements, les mensonges, les enfumages, les trahisons et souvent même
dans la corruption qui commence à gangréner notre pays selon les statistiques
mondiales ! Y-a-t-il un espoir de voir changer les choses ? Oui mais à
quel prix ! Selon une étude du Monde, 61% des jeunes de 18 à 34 ans sont
prêts à participer à une révolte de grande ampleur "type mai-68"... Il se peut que ces orphelins finissent par préférer une main solide et autoritaire à une démocratie en décomposition et à la nullité de ses dirigeants !
Le problème de la France n’est pas l’idéologie
de nos gouvernants.
C’est leur incompétence dans le
fromage où ils s’engraissent !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon
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