L’Ukraine tient l’actualité pour quelques jours. L’espoir
de démocratie a tué plus d’une centaine de personnes et estropié sans doute
beaucoup plus d’hommes et de femmes qui garderont les stigmates d’un combat qu’ils
croient avoir gagné pour leur bonheur futur. Leur égérie et son accolyte, aux
postes-clés, aux mains de l’UE et du monde économique et financier, ne
garantissent pourtant rien de bon pour le peuple divisé en trois zones
géographiques par ailleurs. Dans le combat géopolitique entre les deux géants russes
et américains cela ne garantit même pas de conserver les frontières actuelles.
Ce brouhaha médiatique fait les affaires d’un gouvernement
français aux abois qui va devoir réaliser au moins un budget crédible prenant
en compte un Pacte de Responsabilité, lui-même à lancer dans une urgence de
mauvais aloi. Cela fait l’affaire aussi
de l’UE qui s’enfonce globalement et devient le souci du FMI tant sa croissance
est famélique. On se garde bien de tenir compte des derniers chiffres que nous
livrent les statistiques sur des paramètres révélateurs de la santé de ce
continent et des pays qui le composent. Passez, il n’y a rien à voir.
Sans se lancer dans de grandes études économiques, il y a pourtant deux
chiffres qui résument le mieux l’état de santé de l’Union Européenne, le taux
de chômage et le taux d’emploi. Disons pour résumer que le premier désigne les
personnes qui ne sont pas employées à plein temps et le second représente les
personnes qui ont un emploi même partiel. Un taux de chômage élevé et un taux d’emploi
faible caractérisent les pays en difficulté économique donc aussi sociale. A l’inverse
un taux de chômage faible et un taux d’emploi élevé est l’apanage des pays
relativement en meilleure santé.
Qu’observe-t-on sur l’Europe ? La première observation globale sur
les chiffres publiés par Eurostat est que les pays de l’UE hors euro se portent
mieux que les pays dans la zone euro comme le montre le premier graphique qui
donnent les valeurs absolues. Si l’on représente la variation de ces chiffres
par rapport à la moyenne des pays de l’UE on a une loupe qui permet de mieux
apprécier les différences. On constate que le chômage dans la zone euro est de
12,2% supérieur à la moyenne de l’UE et que celui des pays hors zone euro est
de 23% inférieur. Donc le chômage hors zone euro est supérieur de près de 45% à
celui de la zone euro ! Pour le taux d’emploi celui de la zone euro est
inférieur de 0,6% à la moyenne UE et celui de la zone hors euro est supérieur
de 1,1% soit une différence de 1,7% entre les deux.
Deux constats s’imposent l’euro ne garantit en rien
un chômage plus faible bien au contraire et le taux d’emploi partiel ne comble même
pas la supériorité relative du chômage de la zone euro. Mais le constat est
encore plus sévère avec certains pays européens hors UE à savoir Norvège,
Suisse et Islande. Le taux de chômage y est entre 51% et 67% plus faible et le
taux d’emploi entre 17 et 20% plus élevé ! Le troisième constat est donc
que l’appartenance à l’UE et à ses contraintes n’est même pas un gage de
réussite et que plusieurs pays peuvent s’en sortir seuls et beaucoup mieux.
Le cas de l’Islande est particulièrement intéressant
car il est en passe de ne pas aller plus loin que sa candidature à l’Union
Européenne, après avoir été mise à mal par la crise de 2008. L'Islande, modèle
de sortie de crise ? L’Islande a fait sa révolution des casseroles,
pacifique celle-là, mais a mis tout le monde dehors y compris les banquiers et
la dette… On comprend le titre du Figaro
de la même époque "L'Islande, relevée de la crise, tourne le dos à
l'euro". Cela ne fait absolument pas réfléchir nos européistes qui veulent
absorber l’Ukraine !
Sur ces graphiques on voit la détresse des pays sud Grèce, Espagne, Portugal,
Italie mais la France ne brille pas si veut bien se dire qu’elle a
potentiellement beaucoup plus d’atouts acquis que ceux-ci par son histoire, sa
position géographique, sa langue, etc. Elle fait pâle figure par rapport au Royaume-Uni,
aux Pays-Bas, à la Suède. Tiens ces pays n’ont pas l’euro. Elle fait très pâle
figure par rapport à la Norvège, à la Suisse et même à l’Islande… Tiens ces
pays ne sont pas dans l’UE !
Je vous laisse conclure. L’euro nous protège ?
L’UE et sa globalisation et ses contraintes nous offre la solution ? La France
a su tirer parti de ses atouts ? J’ai peur de votre réponse car cela
voudrait dire que je me suis trompé en élisant nos Présidents depuis plus de
trente ans… Hélas… Pourtant d’autres ont la solution, alors que fait-on ?
Tous dehors nous disent les islandais qui ont vu clair! J’ai peur que nous
soyons au royaume des aveugles guidés par des fous.
« C’est
un malheur du temps que les fous guident les aveugles. »
William Shakespeare
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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