Il y a un
demi-siècle la politique énergétique de production d’électricité s’est orientée
vers l’énergie nucléaire et nous avons atteint une solide indépendance dans ce
domaine. D’abord par le pourcentage important, jusqu’à 80%, de la production
totale et ensuite par une diversification planétaire des lieux d’approvisionnement
en uranium naturel. Le slogan était à l’époque « la France n’a pas de pétrole
mais elle a des idées ». Depuis les nouvelles idées ont été de stigmatiser
la production nucléaire par les accidents survenus, tous en dehors de notre
territoire. Alors que nous sommes relativement le peuple le plus nucléarisé du
monde, donc prenant le risque maximum, nous n’avons aucun accident grave à
déplorer.
La qualité de surveillance de toute cette filière énergétique
par les organismes de contrôle y est certainement pour quelque chose. Nous
avons eu des accidents chimiques graves, comme AZF, mais il semble qu’il soit
difficile de mobiliser l’opinion bien longtemps sur ce sujet, le nucléaire reste
la cible privilégiée où le maniement de la peur fait merveille sur une
population peu informée des risques réels. Une nouvelle merveille énergétique
fait donc son chemin, les énergies renouvelables. Celles-ci ne pouvant asseoir
leur intérêt ni sur le coût ni sur la pollution carbone pour concurrencer le nucléaire, il fallait bien
détruire ce dernier par la peur de l’accident.
L’opération est programmée même si on attend le
courage de le faire réellement car les énergies renouvelables restent des énergies
largement subventionnées et l’énergie éolienne a une emprise très
importante sur nos sols, même si on peut les cultiver (malgré les nuisances :
bruit et infrasons). Leur impact sur les paysages n’est pas toujours reçu
favorablement par les populations (par ironie du sort… surtout les écologistes)
surtout pour des fermes de dizaines voire centaines d’éoliennes comme aux USA. Ces
éoliennes onshores sont prévues pour évoluer vers des éoliennes offshores, c’est-à-dire
en mer.
La caractéristique première de ces énergies
produites par le vent et le soleil, c’est qu’elles dépendent des caprices de la
nature, le vent et l’éclairement du soleil. Il faut savoir que ces productions
entraînent obligatoirement la mise en marche de centrales au gaz, au fuel ou au
charbon pour pallier aux périodes de surproduction ou de sous-production. Elles produisent alors du gaz carbonique ! Si ce n’est pas le cas il faut trouver à l’étranger
un acquéreur ou un vendeur de l’électricité surabondante ou manquante
respectivement. Dans cette situation on peut vendre même à perte ou acheter au
prix fort.
Le vent tourne pour les éoliennes et particulièrement
pour les offshores, les commandes diminuent par l’abandon de certains projets
comme le projet d'Atlantic Array en Angleterre. Mais en France sur le territoire
certains projets onshores sont abandonnés comme le Col du Bonhomme, le
Mont-Saint-Michel, Vézelay, Flers, etc. sous la pression d’associations
diverses. Par ailleurs les subventions représentent des montants importants,
économiquement insoutenables, avec 24 milliards par an dans un pays en pointe sur cette énergie comme l’Allemagne .
Le jeu des subventions, des coûts élevés de rachat
de l’énergie produite pour les énergies renouvelables d’une part, et la taxe
carbone sur les énergies fossiles d’autre part, fausse la comparaison sur le
coût du kwh produit et bouleverse l’équilibre
des producteurs d’électricité. La réalité économique finissant toujours par s’imposer
finalement, des producteurs d’éoliennes cessent leur activité ou la réduisent.
Il serait sage que l’Europe se penche sur une politique cohérente mais le choix
de la France d'une énergie éolienne de 25GW en 2020 est déjà fort compromis. L’abandon partiel du
nucléaire devra être remis en cause en France.
Mais la cohérence d’une politique énergétique doit
aussi se faire sur l’approvisionnement en gaz et dorénavant sur les gaz de schistes
où certains pays, comme la Pologne, prennent une position totalement opposée à
celle de la France sur ce sujet. La nécessité d’explorer ce domaine, en
particulier en France probablement riche de cette énergie fossile, devient
incontournable. Les États-Unis sont en train de passer à une nouvelle ère de la
production énergétique et à se diriger vers l’autosuffisance en pétrole. Leur économie
doit en recevoir un nouvel élan, une nouvelle possibilité de concurrencer la
Chine. Le sujet est donc d’une importance vitale et l’initiative d’Arnaud
Montebourg va dans le bon sens. On ne doit pas refuser le progrès, le tout est
de faire en sorte que ses nuisances sur l’environnement soient supportables. Il
faut aller de l’avant. Le seul problème c’est que la politique française dans
le domaine de la production énergétique manque de vision et de cohérence.
« Il sied au progrès de respecter
ce qu'il remplace. »
Désiré Nisa
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon
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