Pendant que notre
Président va essayer de comprendre pourquoi nos meilleurs jeunes se sont
expatriés dans la Silicon valley, la Suisse se prépare à affronter les foudres
de l’Union Européenne après sa votation de refus des clauses du traité de Schengen.
Ce pays nous donne d’abord une belle leçon de démocratie directe et de démocratie
tout court. Le référendum d’initiative populaire, si difficile à mettre en
pratique en France compte-tenu du nombre de signatures à réunir, fonctionne à merveille
dans ce petit pays. Exit les minarets sur les moquées, exit la libre
circulation des hommes, la Suisse veut contrôler son immigration.
La clause
de sortie de Schengen n’étant pas prévue, on va assister à une joyeuse partie
de poker. Ce camouflet à l’UE, même si la Suisse n’en fait pas partie, et à ses
traités, résume la tragédie de cette institution. Elle n’ose plus consulter les
peuples de peur d’avoir des réponses identiques. Le référendum est mis au
rencart et malheur à celui qui ose en parler. C’est aussi vrai pour la France,
les élites politiques décident. Leur élection est un blanc-seing qui permet
tout tant qu’une nouvelle élection présidentielle ne les chasse pas ou à la
rigueur un vote de non-confiance à l’Assemblée.
La question
de la sortie de l’euro commence à agiter les méninges des dominants de
plusieurs pays, le débat est même en Allemagne. Arnaud Montebourg parle d’une
baisse de l’euro. Comme il sait bien que l’Allemagne n’y consentira pas, il
avance l’idée de l’euro trop fort… pour la France. La solution est connue,
sortir de l’euro mais il n’est pas politiquement correct d’en parler. La petite
Suisse pourrait bien ébranler l’UE et l’euro plus qu’on ne le croit.
La
Finlande parle d’en sortir et l’Islande de ne pas y entrer. La Grèce refuse un
nouveau plan d’austérité et surtout la visite de la troïka qui ne peut que déclencher
un nouveau plan d’austérité sur un peuple désespéré. Elle demande de diminuer
sa dette et d’étaler les remboursements sur une plus longue durée avec des taux
plus bas et ceci sans autre condition. Les 240 milliards déjà alloués ne
suffisent évidemment pas. La Grèce est l’exemple de l’échec de l’UE et de l’euro.
Elle est l’exemple à ne pas suivre, c’est-à-dire celui que nous allons pourtant
suivre avec un endettement qui continue à croître et un taux d’emprunt maintenu
bas à cause de notre épargne et au soutien du couple franco-allemand.
Tout
ceci est évidemment extrêmement précaire. Nous sommes sur la corde raide et ce
n’est pas la création d’un nouvel organisme chargé de booster les jeunes pousses, comme vient de
l’inventer Hollande, qui va nous tirer d’affaire. Ce sera un organisme de plus
que nous paierons sur nos impôts comme bien d’autres dont l’efficacité est
quasi-nulle. Ce n’est pas non plus le Pacte de responsabilité qui nous sauvera
la mise. L’écart de compétitivité est trop important et les 50 milliards seront
évidemment pris en majeure partie sur notre pouvoir d’achat.
On
voit dans ces trois pays France, Grèce, Suisse apparaître tous les défauts de l’uniformité
voulue par les tenants de l’UE. Les banquiers et les multinationales en font
leurs choux gras mais le peuple laborieux comprend que la plupart des pays
trinquent et pas à leur santé. Même un simple traité à un peuple associé ne
résiste pas à la pression populaire… à condition qu’on lui donne la parole. C’est
bien là le drame c’est que la parole ne lui appartient pas dans la plupart des
pays de l’UE. Pourtant des craquements se font de plus en plus entendre. Le Royaume-Uni
rêve d’une simple zone de libre-échange et le peuple va devoir être consulté.
L’UE et l’euro ne marchent même pas de
concert
Les identités nationales se font de plus
en plus sentir
Le corset qui enserre les peuples
commence à craquer.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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