François
Hollande manie la dualité autour de lui comme une stratégie de gouvernement.
Sans idée apparemment clairement mise en œuvre, il multiplie les déclarations
contradictoires. Elles jettent un brouillard opaque sur ses actions, donne le
tournis aux entreprises, et augmente le nombre de ses détracteurs au sein même
de son parti. Les duels humains parmi les ministres sont institués en véritable
forme de gouvernement. Il n’est pas jusqu’à son fidèle Ayrault qui ne soit
épargné. Les duels Vals-Taubira, Moscovici-Montebourg, Duflot-Montebourg,
Duflot-Bertinotti sont provoqués ou orchestrés pour donner à gauche et à droite
dans une cacophonie sensée assourdir les récriminations des uns et des autres.
Le
revirement sur la famille, projet de loi reporté dans son ensemble mais pas par
morceaux choisis à une date ultérieure, qui pour la PMA et la GPA pourrait
dépasser le quinquennat sauf si la commission d’éthique se montrait trop
favorable et si le contexte s’avérait moins tendu, et si, et si… l’enfumage se
dissipait trop vite, etc. On nage en pleine approximation où un projet de loi,
touchant à des relations sociétales qui avaient mobilisé des centaines de
milliers de personnes dans la rue, pouvaient ne pas créer un contexte tendu… On
croit rêver devant tant d’absence de vision politique… à moins que tout cela
fasse parti de ce détournement voulu d’attention des citoyens tant les
difficultés qui attendent la France sont préoccupantes et non résolues.
L’inversion
et même la stagnation de la courbe du chômage est un pari perdu pour de longs
mois encore. La maîtrise actuelle des dépenses publiques ne laisse espérer
aucune réduction significative. Nous sommes le pays où le niveau de dépenses
sociales est le plus élevé (33% du PIB contre 28,6% en Suède). La réforme
fiscale à poids constant se tue d’elle-même si l’on y ajoute plus de justice, c’est-à-dire
la concentration des impôts sur ceux qui en payent déjà et si l’on veut dans le
même temps ajouter 15 milliards d’allègement des cotisations sociales pour les
entreprises.
Dans une
période d’inquiétude sur les marchés avec des incertitudes politico économiques
dans plusieurs marchés émergents, les incertitudes sur la croissance chinoise
et les opérations de « tapering » de la banque centrale américaine, la
politique duale ménageant la chèvre et le chou ne résout pas les handicaps de
notre pays. Du coup les obligations françaises attirent moins les acheteurs que
les américaines, les espagnoles ou les allemandes. Les investissements
étrangers en France, selon le dernier rapport de la Cnuced ont baissé de
77% en 2013. Il s’agit d’un véritable effondrement, contrairement à ce qui
s’est passé dans le reste de l’Europe. De plus les investissements se dirigent
sur l’immobilier et non sur l’industrie ou les services. Ce n’est pas la visite
de Moscovici en Grande-Bretagne qui va changer la désaffection des
investisseurs étrangers, ceux-ci raisonnent non sur des discours mais sur des
faits.
L’espoir de
croissance ne peut se raccrocher à la demande intérieure si la pression fiscale
continue à être envisagée sur les classes moyennes et le chômage ne pourra que
croître puisque la politique d’aide à l’emploi s’est avérée insuffisante,
précaire et coûteuse. Les mesures d’austérité du Royaume-Uni portent leurs
fruits mais avec un décalage dans le temps et ce pays y a adjoint une politique
monétaire. La France prend désormais du retard par rapport à ses voisins du sud
et la paix sociale devient précaire aussi chez nous. Les manifestions
anti-gouvernementales se font de plus en plus dans la rue et la confiance dans
le Président est au plus bas.
La
politique énergétique est aussi duale, un pied encore dans le nucléaire mais
mal engagé dans une autre chaussure dite renouvelable. La couleur verte de
celle-ci ne masque plus le coût qu’elle entraîne. Le Commissariat Général à la
Stratégie et à la Prospective dénonce les effets pervers des subventions. Dans
un rapport qui vient d’être publié il réclame un réaménagement urgent des
dispositifs de soutien. Il faudrait faire évoluer le dossier sur le gaz de
schiste. C’est pourquoi Arnaud Montebourg Ministre du Redressement Productif
est en train de faire la promotion d’une nouvelle technique
« propre » pour extraire le gaz de schiste. Il s’agirait tout
simplement de remplacer l’eau par du fluoropropane. La France ne peut impunément
se détourner de réserves énergétiques sans explorer les meilleurs moyens d’en
tirer parti sans atteinte grave à l’environnement. Là encore une politique
duale qui navigue entre deux eaux ne peut amener la France qu’à un choix imposé
par l’Allemagne dans le contexte de sa prédominance européenne.
Avoir le cul entre deux chaises
Finit par rendre mal à l’aise.
Quand un chef ne sait pas choisir
Il ne fait rien sinon moisir
Un peuple las de l’enfumage,
D’un chef vivant de son fromage.
Avoir deux mains sur un dossier
N'est pas gérer ça comme il sied !
J'ai dû changer le texte original du dernier vers, c'était :
N'est pas gérer ça comme il sied !
J'ai dû changer le texte original du dernier vers, c'était :
"Est juste là pour nous fair’ ch…"
Jacques Ouvert
Jacques Ouvert
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc Roussillon
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