La France dispose d’un potentiel de main-d’œuvre inemployé, dû à une
disparition chronique des entreprises et au manque d’attractivité de notre pays
pour les investisseurs étrangers. Son manque de compétitivité se traduit par un
déficit de 61,2 milliards de sa balance commerciale en 2013, déficit qui a
commencé en 1995 date à partir de laquelle le déficit public a débuté. L’État
mise sur un retour de la croissance pour résorber le chômage. Bruxelles, sur
lequel s’exerce tout le poids de l’Allemagne, exige une politique d’austérité
pour revenir sur l’objectif de 3% du PIB pour le déficit public. La France ne
tient pas ses engagements sur ce point, en particulier à cause de rentrées
fiscales insuffisantes malgré une pression fiscale aggravée. Les 3,5% pour 2013
et le retour à 3% en 2015, promis par Sarkozy, vont se transformer en un 4,1%
probablement dépassé et un prolongement de l’objectif de 3% à négocier au-delà
de 2017 pour Hollande.
La France ne
tient pas ses engagements sur ce point, en particulier à cause de rentrées
fiscales insuffisantes malgré une pression fiscale aggravée. Les 3,5% pour 2013
et le retour à 3% en 2015, promis par Sarkozy, vont se transformer en un 4,1%
probablement dépassé et un prolongement de l’objectif de 3% à négocier au-delà
de 2017 pour Hollande.
Alors que faire ? D’abord un premier constat, l’Allemagne bat son
record d’excédent de sa balance commerciale, alors que les pays du sud n’allègent
leur déficit que par des politiques d’austérité qui laissent un chômage élevé
et une pauvreté grandissante. Tous les pays européens ne sont pas dans la même
situation et on peut parler d’un clivage nord-sud. Pour la France la situation
n’est pas tenable très longtemps car au lieu de payer nos importations avec des
exportations, nous les payons de plus en plus avec des reconnaissances de
dette : du « papier ». Le Président en est conscient malheureusement
sous la pression de Bruxelles il se dirige vers le pire des scénarios pour la France.
Jean-Marc Ayrault a commencé par dire que l’Etat ne peut tout faire et
que les entreprises devaient mieux faire, donc être plus compétitives. Il faisait
donc allusion à la compétitivité hors prix qui permet de présenter des produits
plus compétitifs, hors leur prix, par la qualité, la rareté, l’avance technologique,
en somme par l'ensemble des facteurs qui rendent un produit désirable. C’est
évidement souhaitable mais on peut penser que toutes les entreprises visent
plus ou moins cet objectif. On peut toujours faire mieux et le gouvernement
peut inciter dans ce sens mais c’est une tâche qui porte tous ses fruits au
bout de 10 ou 20 ans. D’ici là la destruction des entreprises continuera à
miner notre déficit commercial. Ceci ne répond pas à nos préoccupations
immédiates et à court terme.
Notre déficit commercial s’est amélioré cette année mais par une
diminution des importations plus importante que celle de nos exportations. On
peut continuer dans cette voix d’une diminution importante de nos importations
même si des matières premières sont incontournables comme le pétrole dont le
prix a été multiplié d’un facteur 2,5 en huit ans. Il faut donc diminuer la
demande par une politique d’austérité en augmentant la pression fiscale type
TVA sur l’ensemble de la population. Plus le chômage augmente par baisse de la demande,
plus les importations baissent, mais plus aussi les entreprises françaises
baissent en activité donc aussi les exportations. C’est une solution hasardeuse
et au coût social trop élevé pour être retenue. Elle n’est viable que par une
diminution drastique de la dépense publique sans toucher aux emplois des
fonctionnaires, principal poste de dépense de l’État et des collectivités
locales.
Il reste la dévaluation interne sans dévaluation de la monnaie qui va
agir directement sur les coûts du travail avec une baisse des salaires surtout
des travailleurs de la base qui sont les plus nombreux. Le salaire net peut
être atteint par une augmentation des cotisations sociales à la charge du
salarié ou par une baisse des salaires bruts. Corrélativement on peut diminuer
les charges patronales. C’est plus ou moins la politique des pays du sud de l’Europe.
L’inconvénient c’est que le poids de cet ajustement des coûts du travail s’applique
exclusivement à 95% voire 97% des Français les plus modestes et que ceci se
répercute sur la demande, laquelle entraîne la disparition des entreprises et
le chômage.
Par ailleurs le prix de revient d’un produit n’est pas lié qu’au coût du
travail et regagner une compétitivité de 15 ou 20% demande un effort beaucoup
plus important sur celui-ci. Ce scénario agit de plus d’une façon très
hétérogène suivant le type de produit à fabriquer. Les bénéficiaires ne sont
pas forcément ceux qui en ont le plus besoin. Cette politique vers laquelle
nous tendons désormais aboutit certes dans les pays du sud à une diminution du
déficit commercial, mais aussi à un chômage massif, à la récession, et à une
augmentation de la dette de l’Etat en pourcentage du PIB puisque celui-ci
diminue.
Aucune des solutions envisagées ne résout le problème posé à notre
économie car elle n’a pas de solution lorsque la monnaie est trop forte. En
mathématiques on dit que l’équation n’a pas de solution sans affecter une autre
valeur au paramètre disponible, ce paramètre c’est la monnaie. Sinon c’est
vouloir résoudre la quadrature du cercle. Le prochain article y sera consacré
car alors une solution existe. Pour l’instant nous continuons à tourner en rond
dans la descente d’un escalier en colimaçon qui mène aux oubliettes. Or pour
remonter le temps nous est compté !
Le temps nous est compté, dit la sagesse populaire.
Oui, mais en quelle monnaie ? Ajoute Einstein.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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