Qui
ne se réjouirait pas d’être garçon d’honneur pour signer l’acte d’un tel
mariage quand la noce annoncée c’est l’inversion hypothétique de la courbe
du chômage et la hausse des impôts pour 2014 ? Neuf français sur dix
devaient échapper à une fiscalité aggravée, finalement l’échappatoire c’est
pour un sur dix. La grogne gagne donc petit à petit l’ensemble de la population
qui ne sait plus à quel saint se vouer puisque, gauche et droite, creusent
successivement la dette publique et augmentent les impôts, même si nous ne sommes
pas les plus malheureux parmi les européens.
En
effet on ne peut pas dire que l’Union européenne nous a amené globalement la
prospérité. Près d'un quart des
Européens de l'Union européenne, soit 124,5 millions de personnes, étaient
menacés de pauvreté ou d'exclusion sociale en 2012, selon des chiffres publiés
jeudi 5 décembre par l'office de statistiques européen, Eurostat. La tendance
est même à la hausse, puisque 24,8 % des Européens étaient concernés en 2012
contre 24,3 % en 2011 et 23,7 % en 2008. Dans l'UE, 10 % des habitants étaient
par ailleurs en situation de privation matérielle sévère, c'est-à-dire que
leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources. Cela se
traduit par exemple par l'impossibilité de payer ses factures, de chauffer son logement
ou de prendre une semaine de vacances en dehors de son domicile.
Si ceci relativise la situation de la France par
rapport aux pays de l’Est et à la Grèce, elle montre que les écarts sont tels
que sans une solidarité européenne renforcée, ce qui n’est pas la voie choisie
actuellement car les nationalismes égoïstes se font de plus en plus jour, ces
écarts continueront à déséquilibrer économiquement et socialement l’UE.
Désormais avec la Suède, la Finlande et le Luxembourg, c’est surtout l’Allemagne
qui tire le mieux son épingle du jeu.
La France continue à perdre du terrain sur l’Allemagne et sa croissance
est atone. On ne peut exclure que la fiscalité joue son rôle dans la
compétitivité des entreprises et la consommation interne, de même que l’évolution
des salaires. Depuis 1998 les salaires ont augmenté de 45% en France et de 20%
en Allemagne. Depuis 2000 le taux d’imposition des sociétés en France n’est jamais
descendu en-dessous de 34% et retrouvera
en 2014 son niveau de 2000 à 38%. A contrario la zone euro (hors France) a baissé
ce taux de 10% pendant le même espace de temps pour atteindre 25,4%. L’UE fait
encore mieux avec 22,3%.Il ne faut pas chercher beaucoup plus loin les
raisons de notre perte de compétitivité et donc de croissance. De 2006 à
2013-2014, la France est l’un des seuls pays avec le Portugal à avoir augmenté
l’impôt sur les sociétés, respectivement de près de 4% et de 2%.
L’Allemagne et
le Royaume-Uni les ont baissé de près de 9%, la Finlande de 6% ! Mais ce n’est
pas tout, nous avons aussi un peu augmenté les cotisations sociales employeurs
pendant que l’Allemagne et la Finlande les baissaient de 1%. L’ensemble de ces
divergences agit sur le coût des produits et sur l’auto-investissement des
entreprises. Quand par ailleurs les banques se montrent plus frileuses pour
accorder du crédit, on ne peut espérer dynamiser les entreprises et les faire
investir dans la productivité et l’innovation.
On ne peut espérer augmenter la consommation interne
en augmentant la TVA, hors lorsqu’un pays est en panne de compétitivité c’est
la consommation intérieure qui crée la croissance. Avec une fiscalité trop
lourde sur les entreprises et une monnaie trop forte pour notre compétitivité,
la France ne peut espérer faire mieux que la moyenne des pays de la zone euro
en étant très optimiste. Or la croissance se fait attendre, hors l’Allemagne et
désormais le Royaume-Uni.
L’impôt sur les revenus et l’ensemble des taxes
étant devenus répulsifs pour les consommateurs et agissant négativement sur la
consommation interne, le seul levier de commande c’est le couple baisse des
dépenses publiques et l’imposition globale des sociétés. Pour le premier les
coupes sombres ne doivent pas se faire sur des investissements aidant au
développement économique, mais sur une chasse à la gabegie des commissions
inutiles, aux frais de représentation, à
la complexité et les redondances des structures,
des lois et des décrets administratifs, aux dépenses sociales dites humanitaires.
Mais croissance et baisse d’impôt ce peut être aussi :
Sortie
de l’euro, contrôle intelligent aux frontières
Des
marchandises, des hommes et des capitaux.
Mais
là il faut bousculer ceux qui profitent
Des
bras et des cerveaux des esclaves !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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