Après le constat d’une France qui va mal et
l’inventaire des politiques préconisées par les différents partis, il est
évident que la vraie question qui n’est pas posée, c’est finalement celle à
laquelle il faut répondre avant toutes les autres « To be or not to be », « Sortir ou rester ». Tout commence par la géopolitique, aucun
pays n’y échappe. Or la « pensée commune » a tranché soit sans
véritablement écouter la voix du peuple soit en lui racontant sur l’UE un conte
de Noël où la paix, la prospérité et l’évolution sociale étaient assurées.
Certains y ont cru le temps de voter pour Maastricht mais depuis ce peuple a
refusé la Constitution Européenne. Cocufié par le Traité de Lisbonne, il sait
que « ce Père Noël n’est qu’une
ordure » car la prospérité n’est que pour les banquiers et les
multinationales et la pression fiscale pour le peuple laborieux.
La réponse à cette question n’est ni de
droite, ni de gauche et je me fais un plaisir de vous faire part d’une récente
déclaration de Jean-Pierre Chevènement qui résume toutes les désillusions que
nous ont apporté l’UE et l’euro.
- On a prétendu construire l'Europe sur le marché. Et c'est devenu la concurrence pure et parfaite, administrée par la Commission européenne. On a prétendu construire l'Europe à l'ombre de la tutelle américaine, c'est l'OTAN. Enfin, on a construit l'Europe à partir d'une certaine marginalisation des nations, c'est la méthode Monnet.
- Les Parlements nationaux ont le sentiment qu'il ne leur revient plus que d'appliquer les directives de la Commission. Cette Europe est en définitive extrêmement technocratique, et peu démocratique.
- Les promesses initiales de l'Europe, répétées par exemple à l'occasion du référendum sur le traité de Maastricht, ne se sont pas réalisées. La prospérité ? Nous avons un taux de chômage supérieur à 12%. L'Europe puissance ? En réalité, l'euro qui devait quasiment détrôner le dollar perd du terrain dans les réserves des banques centrales à l'échelle mondiale. Et on voit bien que la puissance de l'Europe est factice, qu'elle n'a pas vraiment son mot à dire, par exemple au Proche-Orient.
Le constat est sans appel et il est repris
par de nombreux politiques hors pensée commune à gauche et à droite. Il répond
juste à la raison de cette importante question « Faut-il sortir de la zone
euro ou de l’UE ? ». Les réponses par le OUI sont loin d’être
majoritaires chez les représentants du peuple mais pourtant plus de la moitié
des français ne croient plus en l’Union Européenne et l’identité européenne est
en panne. L’UE et la zone euro sont mises en cause, alors que décider ? La
première réponse est évidemment qu’il faut faire quelque chose de différent de
ce qui est fait depuis Maastricht. Ensuite il faut savoir si l’on peut
réellement sortir soit de l’UE soit de la zone euro.
Pour la zone euro c’est une question de
volonté, 17 pays seulement y adhèrent
sur 28, et la sortie de la France entraînerait au moins l’Italie et l’Espagne
avec elle. Le frein à cette décision est le refrain catastrophique entretenu
par les tenants de la pensée unique, catastrophisme contesté par un nombre
grandissant d’économistes. La sortie de l’UE est prévue contrairement aux
discours prétendant que la construction européenne est inéluctable :
Article 50 (ex 49) A (Journal Officiel de
l’UE du 17 décembre 2007)
1. Tout
État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se
retirer de l’Union.
2.
L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil
européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et
conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant
compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié
conformément à l’article 188 N, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement
de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant
à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
3.
Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date
d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la
notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec
l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.
4.
Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil
représentant l’État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni
aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent. La majorité
qualifiée se définit conformément à l’article 205, paragraphe 3, point b), du
traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
5.
Si l’État qui s’est retiré de l’Union demande à adhérer à nouveau, sa demande
est soumise à la procédure visée à l’article 49.
La sortie de la zone euro et de l’UE est
possible, il s’agit d’une décision politique que seule une consultation
nationale devrait décider par référendum… si la démocratie existe encore en
France. Inutile de dire que les pressions pour ne pas le faire viendront de
partout de l’intérieur du pays et de l’extérieur, États-Unis y compris.
Savez-vous que dans les négociations pour le Traité transatlantique de
libre-échange, les gouvernements nationaux n’ont pas accès aux documents
échangés selon la volonté des USA ? Alors les peuples… vous pensez. Il
nous faut donc choisir entre trois alternatives : continuer sans rien
véritablement changer, sortir de la zone euro, sortir de l’UE, mais nous savons
que tout est possible. Nous discuterons du choix et du comment entre les
deux dernières alternatives dans le prochain article.
Seul
un fonctionnement anormal d’une démocratie
Empêche
d’informer le peuple sur les choix
Qui
concernent son avenir et de le laisser
En
décider !
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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