1.000.000 d’indigents et des enfants affamés dans
les restos du cœur en 2013, 4.750.000 personnes vivant avec 814 euros/mois soit
50% du salaire médian et 8,7 millions avec 60% en 2011 soit 14% de la population
considérée comme pauvre selon l’INSEE, tel est le bilan d’une France où la
pauvreté continue à augmenter et les inégalités à se creuser. Le Secours
populaire, le Secours catholique, Emaus font le même constat sur la progression
de la pauvreté.
Le taux de pauvreté des zones urbaines sensibles
(ZUS) est trois fois supérieur à la moyenne nationale. À Strasbourg, les
disparités de revenus vont du simple au triple. Les quartiers où vivent les
ménages les moins aisés, tels Cronenbourg, Elsau, Hautepierre, sont mal
desservis par les transports en commun et sont éloignés du centre-ville et des
bassins d’emplois ; ils concentrent des taux de chômage élevés (le double
des autres quartiers) et un fort échec scolaire. Les disparités entre régions
sont moins accentuées mais Paris et l’Ile-de-France sont les plus riches tandis
que les plus pauvres sont le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon.
Il y a donc fort à faire pour éviter la ghettoïsation
et le rejet de notre pays par une partie grandissante de la population. L’assimilation
de l’immigration, la réduction du chômage, la lutte contre l’isolement, le
soutien alimentaire aux plus démunis, le logement, la réussite scolaire sont
autant de sujets qui s’interpénètrent. L’Etat y apporte des réponses
parcellaires qui vont de l’aide aux organismes humanitaires, au RSA, à l’AME en
passant par une multitude d’aides dont l’accessibilité est complexe. Un grand
effort de simplification et de coordination entre tous les objectifs s’impose,
mais on ne peut faire plus nous dit l’État !
Alors que faisons-nous encore au Mali qui aura coûté
650 millions en 2013 et coûtera encore en 2014 au moins. Mais surtout que
faisons-nous en Centrafrique ? La guerre ? La police ? L’action
humanitaire ? Pourquoi nous si c’est le rôle de l’ONU ou de la solidarité
africaine ? Nos soldats y sont piégés dans des actions auxquelles ils ne sont pas
spécifiquement formés et qui relèvent plutôt de la protection aux actions de la
Croix-Rouge, du Croissant-Rouge et de toutes les ONG à but humanitaire. Dans ce
cas c’est le rôle de l’ONU qui s’est éclipsé depuis des mois dès que l’affrontement
religieux a commencé.
Nous arrivons trop tard et seuls. Personne ne nous a
ordonné d’y aller mais nous voulons qu’on nous aide alors que nous avons pris
seuls notre décision, blanchie seulement par l’ONU. Nous y avons déjà perdu
deux soldats et nous y perdons chaque jour 600.000 euros, soit 100.000 repas
dans les restos du cœur. Aucun règlement politique n’étant possible avant
longtemps, nous transformons nos soldats en humanitaires de fortune avec le
risque que rapidement le sentiment anti-français se répande dans les milices
chrétiennes qui sont l’objet de représailles comme les musulmanes sélékas.
Dans ces escarmouches urbaines du jeu du chat et de
la souris, les armes sophistiquées ne servent pas à grand-chose et dans les
corps-à-corps le coupecoupe fait merveille. De plus nos équipements sont
souvent à bout de souffle il n’y qu’à voir les VAB encore peints du sigle Kfor
datant de l’intervention au Kosovo. Selon un para français « on est en
plein bordel et on ne sait pas où l’on va ». Des masses humaines s’agglutinent
contre les barbelés de l’aéroport dans des conditions sanitaires déplorables et
on ne sait même pas où mettre les prisonniers. Les visites du Président et de
Le Drian n’y changent rien.
Le réflexe qui consisterait à reprendre le contrôle
de ce pays nous est interdit en tant qu’ancienne puissance colonisatrice malgré
notre nouvelle tendance à vouloir être les gendarmes du monde poussés par les Etats-Unis.
En Sierra Leone, il y a eu 100.000 victimes et les anglais ont réglé seuls le
problème en 2002. Ces interventions font désormais partie d’un droit d’ingérence
que l’on s’octroie facilement tant que la Russie et la Chine ferment les yeux.
Elles n’ont pourtant jamais abouties à des résultats de pacification sauf dans
l’ex-Yougoslavie et encore grâce à l’intervention décisive des États-Unis. Alors
que l’Allemagne, la première puissance européenne, réduit fortement ses
dépenses militaires, s’en remettant à l’OTAN, nous continuons à guerroyer tout
en serrant nos dépenses militaires et nous comptons les repas de la soupe
populaire.
Quand
on fait couler le sang pour une mission impossible,
Quand
on veut péter plus haut que l’on a le derrière,
On
récolte un vent à l’odeur d’opprobre !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire