Juste
un mot sur les partis écologistes pour montrer que leur voix serait inaudible
sans leur alliance avec le parti socialiste. Les mesures écologiques des
énergies renouvelables sont coûteuses pour l’État et les consommateurs. Elles
ont rapidement montré que cet effort énergétique ne peut être que marginal ou
alors conjoint avec un développement des centrales thermiques polluantes et
plus coûteuses comme cela a été dit dans un article du 19 juin 2013. La
fermeture de centrales nucléaires pour montrer la nécessité des éoliennes ne
tient pas la route alors que la durée de vie de ces centrales vient d’être
repoussée de 10 ans par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Les querelles internes
incessantes livrent les Verts à la marginalité et à la subordination à la
gauche. L’écologie n’est pas en cause, les écologistes oui, ceux qui en font une
politique, un luxe, et non une nécessité raisonnable et une culture salutaire.
Un
parti a le vent en poupe, c’est le Front National qui reste assis sur une
famille Le Pen, sorte de dynastie sur trois générations qui n’est pas le fruit
du hasard mais une garantie de longévité si ce n’est de cohésion. Dans un pays
où l’on a coupé la tête d’un roi qui régnait grâce à une succession par le
sang, cela pose néanmoins quelques interrogations. Par ailleurs l’attitude de
guerre ouverte de Jean-Marie Le Pen contre De Gaulle s’oppose à l’allégeance
faite par Floran Philippot à Colombey. Si l’on ajoute à cela la vieille garde
issue du temps de l’OAS, on peut craindre que ce parti retourne vite vers les
extrêmes « fascisantes ».
Sur
le fond Marine Le Pen a repris l’essentiel de la guerre contre l’euro, initiée
par d’autres depuis Maastricht. Elle se veut la tenante de la lutte contre l’immigration
et présente un volet économique essentiellement axé sur la baisse des dépenses
et des impôts. Mais les positions sont toujours assez floues. Par exemple la
sortie de l’euro se ferait par une remise en cause négociée des traités pour
obtenir d’une façon ou d’une autre une baisse significative de la monnaie
nationale par rapport au mark. S’agit-il réellement d’une monnaie commune et
non unique, ou d’un euro du sud sous-évalué par rapport à un euro du
nord ? Quels nouveaux traités faudrait-il signer et avec qui ? Quelle
UE veut-elle ?
En
ce qui concerne le grand sujet de l’immigration, la voix se fait plus modérée
car l’implantation du FN dans les classes populaires à forte proportion
d’immigrés l’incite à la prudence. Or cet électorat va devenir de plus en plus
nombreux et a fait gagner Hollande. Politiquement le FN s’attaque aussi à un
Front républicain, détenteur de la pensée unique. Marine Le Pen a donc créé un
Rassemblement Bleu Marine dans lequel les participants ne signent pas
obligatoirement la charte du FN. La faiblesse de l’effectif des petits groupes
et partis situés entre le FN et l’UMP garantit un leadership qui conduit
rapidement à l’allégeance des pots de terre au pot de fer. Ce rassemblement des
mécontents est de plus très hétéroclite.
L’accession
de Marine Le Pen dans un gouvernement de salut public n’est pas pour demain.
Seule une révolution populaire peut lui donner l’occasion d’émerger mais ce ne
sera pas dans la paix civile. La création d’un groupe à l’Assemblée Nationale
peut nous faire retourner dans les affres de la IVème République, vu la
multitude de partis qui seront présents dans l’hémicycle se regroupant dans des
alliances de circonstance. En résumé le FN surfe sur des idées qui s’opposent à
la pensée unique mais son histoire reste sulfureuse. Ses propositions sont
encore brutes de décoffrage et s’engluent petit à petit dans les manœuvres de
phagocytage des mécontents destinées à arrondir son poids politique mais qui en
atténuent la portée.
Tout
en saluant les adversaires de la pensée unique qu’ils soient de gauche ou de
droite, il est bon de se faire une idée des difficultés que traversent notre
pays et des perspectives qui lui restent en les classant par ordre
d’importance. François Hollande s’en tient à deux priorités, le chômage et la
croissance. Le chômage ne reculera pas en 2013, c’est quasiment sûr et la
croissance est proche de zéro. Le reste c’est les promesses de 2014, on a vu ce
qu’il en était en 2013 ! Demain on rase gratis.
Ces
deux priorités n’en font qu’une car il n’y aura pas de baisse significative du
chômage sans croissance. La question est donc d’abord : pourquoi n’a-t-on
pas de croissance ? La réponse est simple c’est par manque de
compétitivité pour le marché extérieur et de pouvoir d’achat pour l’intérieur.
Ceci étant dit par nombre de politiques, on n’a enfilé que des mots et rien
résolu du tout. Dans un précédent article j’ai pu en plus montrer que nous avons
un surplus de chômage de 2% à croissance égale avec les grands pays européens.
Il faut répondre à ce constat de mauvaise gestion économique et humaine de
notre pays et tracer des perspectives nouvelles. Ce sera l’objet du dernier
article de cette série où problèmes et solutions doivent se confronter.
Il y a récession quand votre voisin
perd son travail,
Dépression quand vous perdez le
vôtre.
Harry
S. Truman Dans l'Observer (13 avril 1958)
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
Languedoc-Roussillon
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