Pendant que nous nous
engageons dans une nouvelle intervention militaire avec l’accord des États-Unis
à condition de ne rien payer, une partie de géopolitique américaine s’est jouée
à Vilnius le 29 novembre sous couvert de l’UE. Cette dernière a subi un échec
dans sa politique de création d’une zone de partenariat économique et financier
avec les pays de l’Est. Sur les six pays d’Europe orientale et du Caucase sud, conviés
en 2009 à ce partenariat, (l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, la Géorgie, la
Moldavie et l'Ukraine), seules la Moldavie et la Géorgie ont maintenu leur accord
pour une signature fin 2014.
Ce
relatif échec, qui ne retient pour l’instant que les deux pays les plus
pro-occidentaux, la Moldavie et la Géorgie, proposait à ces pays des accords de
libre-échange, d’aide financière, d’aide à la sécurité énergétique et des déplacements
vers l'Union européenne (UE) sans visa. Il est évident que l’aide financière ne
serait pas sans contrepartie sous forme de réformes politiques et économiques.
Il s’agit pour l’UE d’étendre son influence et d’ouvrir une zone de
libre-échange tout en garantissant sa sécurité énergétique du gaz russe qui
transite par ces pays. Ces pays, tous appelés à demander une aide financière,
tomberont inévitablement sur la domination européenne et son droit de regard.
Le
transfert de main-d’œuvre bon marché vers l’UE et la construction de gazoducs et
d’oléoducs passant de la mer Caspienne à travers ces pays est aussi un objectif
à terme pour envisager plus tard leur adhésion à l’UE assurant la stabilité de
ces pays et un front de l’UE directement face à la Russie. C’est donc des
objectifs géopolitiques qui sont en cause. Les États-Unis poussent l’Europe
dans ce sens, dans le double intérêt d’un encerclement au plus près de la
Russie et de l’ouverture de nouveaux marchés américains à travers la future zone
transatlantique de libre-échange. Ces pays étant eux-mêmes inclus dans une zone
de libre-échange russe, ceci permettrait l’entrée des marchandises dans ce pays.
Il
est évident que les États-Unis poussent leur diplomatie dans ce sens pour des
raisons économiques d’ouverture d’un marché s’étendant de fait sur la Russie
mais aussi par un encerclement au plus près de ce pays, le quasi-contrôle total
de la Mer Noire et un accès aux richesses pétrolières de la Mer Caspienne. L’Ukraine,
joyau de la couronne, est le pays le plus intéressant par son marché livré à l’économie
occidentale mais aussi par l’emprise de l’UE sur un pays qui reste lié à la
Russie par l’accession du port d’Odessa par la marine de guerre russe et par
une longue frontière avec ce pays. Vu du côté russe on peut prévoir que la
Russie mettra tout son poids pour conserver l’Ukraine dans son orbite d’influence
en jouant entre autres sur des aides et l’approvisionnement énergétique.
Par
ailleurs l’OTAN est présent en Turquie et l’arrivée de la Géorgie, incitée à
entrer dans l’OTAN mettrait ce dernier aux frontières de la Russie, l’encerclement
serait en cours. On peut en effet mettre en doute le véritable intérêt de l’UE
de s’étendre jusqu’à la Caspienne en dehors d’une hégémonie transatlantique au
profit des États-Unis. L’intérêt de ceux-ci vient d’être clairement mis en
lumière par la visite du Secrétaire d’État américain John Kerry, le 4 décembre quelques
jours après Vilnius, à la Moldavie et ce, après une visite avant cette réunion
de partenariat oriental. Les États-Unis avaient susurré une aide possible de
leur pays à ce pays s’ils signaient le ralliement à l’UE.
Tout
se met en place pour isoler la Russie et la faire se tourner vers la Chine. Ce
plan américain ne correspond malheureusement pas à l’intérêt de l’Europe, et de
la France en particulier, piégée dans un axe Washington-Londres-Berlin qui la
vassalise, alors qu’historiquement et même géographiquement elle a sa véritable
identité dans un axe Paris-Berlin-Moscou qui œuvrerait beaucoup mieux pour la
paix du monde et une indépendance assumée. Les puissances de l’Ombre en ont
décidé autrement dans un seul but de pouvoir et de puissance de l’argent au détriment
de la paix du monde, de la liberté et du bonheur des peuples.
Qui
peut croire que l’Azerbaïdjan est un pays à vocation européenne ? Sans
doute ceux qui pensent que la Turquie doit en faire partie… Poutine n’est pas
un saint mais la Russie reprend une place importante dans le monde actuel,
alors que la Chine commence à affirmer sa puissance économique et montre ses
muscles militaires. Mais ne fait-on pas tout pour créer un climat de guerre ?
Qui en profitera ? Pas les peuples d’Europe… cherchez !
Les raisons évoquées par les décideurs
du monde
Ne sont jamais les vraies raisons qui
guident leurs actions,
Car si les peuples les connaissaient…
ils auraient peur !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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