C’est
dans l’allégresse d’une fin maussade de première année du quinquennat que les
jeunes socialistes fêtent cet anniversaire ! Les gouvernants se cachent,
tellement le bilan est lourd. Ayrault ne viendra pas à la fête ni le Président
bien sûr. Il n’est pas jusqu’à ce pauvre Moscovici qui annonce comme une
victoire le fait de se voit donner deux ans de plus par Bruxelles pour réaliser
la promesse du déficit de 3% fin 2013.
La
Grèce étant un pays qui se saigne pour sortir de la faillite annoncée, il n’est
pas inutile de se souvenir que , dans l’antiquité, son dernier grand
général fut Pyrrhus. « Il fut aussi
la dernière chance de la Grèce de dominer Rome. Ce brillant général eut une
triste fin. Dans un conflit interne à Argos. Il
pénétra dans la cité avec ses troupes mais se trouva alors pris au milieu d'une
bataille confuse dans les rues étroites de la cité. Une vieille argienne lui
lança alors une tuile depuis le haut d'un toit et l'assomma en le touchant à la
tête, ce qui permit à un soldat argien de le tuer. » (Wikipédia)
En
tant que général, sa plus grande faiblesse était qu'il dispersait bien trop
souvent ses efforts et ne savait pas ménager sa trésorerie, employant sans
compter des mercenaires coûteux. L’histoire ne se répète
jamais mais des causes semblables produisent des effets comparables. La Grèce
et Rome se disputaient la prédominance du monde européen. Dans la guerre
économique franco-allemande (à fleurets mouchetés), notre Président se voit
tancé et sommé de respecter ce dernier délai en pratiquant des réformes
structurelles beaucoup plus importantes que prévues.
En somme la France
n’a pas ménagé sa trésorerie, comme Pyrrhus, et dépensé sans compter comme au
Mali. Elle est sommée de revoir sa copie aussi bien pour 2013 que surtout pour
2014 si elle veut réaliser le déficit de 3% du PIB en 2015. La tâche s’avère
particulièrement ardue. Selon Bruxelles l’année 2013 sera une année de
récession, avec -0,1% au lieu de +0,1%. On voit mal comment le chômage pourra
diminuer sans croissance, sauf à augmenter des dépenses sociales pour l’emploi,
ce qui revient à creuser le déficit.
L’année 2013 se terminera plus mal que prévu
mais celle de 2014 beaucoup plus mal. Selon Bruxelles ce sera l’année d’un
déficit public de 4,2% au lieu des 3,9% prévus soit 6 milliards à trouver ! Avec
une croissance de +1,1% selon Bruxelles le chômage ne diminuera donc pas. Par
ailleurs l’écart de 0,2% sur les
prévisions de PIB veut bien dire des recettes fiscales en moins.
C’est
bien une victoire à la Pyrrhus que fête aujourd’hui le Président qui vient
d’être renvoyé au piquet par Bruxelles. Ce délai accordé, avec l’accord
d’Angela Merkel pour laquelle nous restons son principal client, déclenche
d’ailleurs l’ire des conservateurs allemands qui voient là une dérive
inacceptable de la France vers une augmentation de sa dette sans retrouver une
croissance suffisante.
L’augmentation
du déficit budgétaire sans retour de la croissance en 2013 est la pire des
situations. Les prévisions faites au-delà d’une année en cours se sont toujours
révélées trop optimistes et corrigées à la baisse régulièrement. On peut donc
penser que celles de 2014 suivront la règle générale. Le moteur des Etats-Unis
et celui en baisse de la Chine ne semblent pas pouvoir soutenir l’économie
mondiale avant plusieurs années.
C’est
donc une nouvelle politique économique qu’il faut définir axée plus sur la
réduction des dépenses de fonctionnement, sociales, territoriales et de l’Etat,
que sur les augmentations d’impôts en particulier sur les sociétés petites et
moyennes. Mais on ne peut que constater l’échec de cette première année du quinquennat
Hollande et si victoire il y a, elle est à la Pyrrhus.
Impôts et chômage en hausse, croissance
en baisse
Dette et déficit en hausse, fermetures
d’usines,
Les perspectives sont celles d’un pays
Qui devient un grand malade de l’UE.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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