La France est
en récession malgré les prévisions gouvernementales faites l’automne dernier d’une
croissance à 0,8%. Les politiques menées depuis la crise n’ont pas permis à
notre pays d’aborder les années 2013-2014 mieux que l’ensemble de la zone euro
à l’exception de certains pays germaniques. L’excédent commercial de l’Allemagne
est pour 70% acquis à l’intérieur de l’Union européenne. Ce qui montre que ce
pays continue à s’enrichir sur le dos de la plupart des autres pays européens
et la France est d’ailleurs son principal client.
La France n’est
plus compétitive, se désindustrialise ou délocalise pour rechercher de la
compétitivité et des marchés. La raison de notre perte de compétitivité n’est
pas due à une baisse de productivité, toujours bonne en France, mais à une
pression fiscale plus forte sur les entreprises et à des coûts salariaux
inférieurs à ceux de l’Allemagne. Ses exportations dans l’UE ne peuvent
progresser et seule la demande intérieure peut redonner une évolution positive
de la croissance.
Or d’une
part la pression fiscale augmente sur les consommateurs et les salaires n’évoluent
au mieux que pour rattraper l’inflation, sans parler des retraites qui ne la
suivent plus. Les politiques menées de recherche d’argent, évasion fiscale,
redressements URSAFF, diminution des allocations familiales, etc. n’amènent que
des diminutions des dépenses possibles des consommateurs et l’argent collecté
ne sert qu’à diminuer le déficit budgétaire
Sans perspective de marché extérieur dans l’UE ou hors d’elle par manque de compétitivité, sans relance de la consommation des ménages, les investissements des entreprises diminuent. Au mieux les stocks augmentent pour maintenir une activité dans l’entreprise, au pire l’entreprise licencie, délocalise ou fait faillite. La politique menée actuellement n’a donc aucune chance de sortir la France de la récession en 2013 et probablement en 2014.
Ce n’est pas la santé actuelle de la Bourse qui va enrichir le patrimoine des français car les actions détenues par les particuliers restent marginales dans notre pays contrairement aux Etats-Unis. La croissance de la Bourse est d’ailleurs préoccupante car c’est le seul indicateur à contrario des autres indicateurs fondamentaux (croissance, chômage, déficit) qui soit en évolution favorable, l’éclatement prochain d’un bulle ne peut donc être exclu.
Pourtant le Japon vient de renouer avec la croissance après une politique de dévaluation du yen et un accroissement de la dette, dette cependant détenue en majorité par les japonais eux-mêmes. En peu de temps le yen a baissé de 25% par rapport au dollar, l’économie japonaise s’est réajustée dans le commerce mondial. Avec moins de succès les Etats-Unis font marcher la planche à billets pour soutenir la croissance et affaiblir le dollar. Leur croissance est néanmoins positive.
Pourquoi l’Allemagne a-t-elle réussi à être plus compétitive dans le marché européen ? Elle a réalisé une dévaluation interne de fait en transférant les charges salariales des entreprises sur les salariés dont le salaire net est encore inférieur au nôtre. Elle est en passe de réévaluer progressivement les salaires mais s’appuie également sur les pays germaniques périphériques à bas salaires.
Néanmoins l’Allemagne est devant une situation qui ne peut durer longtemps. Elle épuise progressivement la richesse de ses clients et creuse les inégalités entre les pays germaniques et les autres. Il va lui falloir soit venir au secours des pays en difficulté, soit augmenter significativement les salaires, soit accepter un réajustement des monnaies à la compétitivité des économies des autres pays européens. Plusieurs responsables allemands posent déjà ces alternatives dont la première serait d’un coût insupportable pour l’Allemagne et la seconde demanderait de réduire à zéro l’excédent commercial pour rééquilibrer l’ensemble.
La seule issue possible pour la France et la zone euro est de procéder à des réajustements monétaires en proportion des différentes compétitivités. Cela ne peut se faire qu’avec une sortie de l’euro et une politique de concertation entre les pays pour éviter des dévaluations successives de surenchère. Il est temps que l’on sorte en France de la pensée unique qui porte l’euro comme un dogme inébranlable dont la justification ne demande aucune démonstration et est considéré comme un postulat. Toute mise en doute soulève des cris de protestation et de stigmatisation de ceux qui osent demander désormais un vrai débat sur cette question. Il faut sortir de l’omerta.
Plus le temps passe plus le pays s’enfonce
La spéculation n’enrichit pas le
travailleur
Il est temps de lui enlever son joujou
L’euro !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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