Pendant que des pays comme les Etats-Unis et le Japon impriment de la monnaie à tour de bras et alimentent la spéculation, les grands pays de l’Empire romain (Grèce, Portugal, Espagne, Italie, France et même le Royaume-Uni) sombrent dans la pauvreté. L’Union Européenne détruit les peuples des pays faibles et la pauvreté s’étend.
L’Union
européenne révèle son caractère libre-échangiste voulu par les puissances
économiques et financières des Etats-Unis et de leurs alliés. Elle n’a pas été
construite pour le bonheur des peuples. La création de l’euromark a permis à l’Allemagne
de tirer son épingle du jeu par une politique de dévaluation déguisée dans une
politique salariale au bénéfice des entreprises. Ce faisant, son enrichissement,
fait à 70% sur les pays moins performants, crée des disparités dans les
échanges commerciaux qui plongent ceux-ci dans la récession et une pauvreté
croissante.
C’est
évidemment le cas de la Grèce à la différence de Chypre où c’est l’Etat et ses
banques qui ont posé un risque de faillite sans que la pauvreté y soit
installée plus qu’ailleurs. Chypre fut le laboratoire où l’on a testé la
politique de confiscation des avoirs privés, politique qui peut désormais être
appliquée ailleurs sur le principe du citoyen solidaire des dettes de son pays.
Ceci démontre que la solvabilité du pays englobe bien les capitaux privés. On a
un peu froid dans le dos quand on sait que le maintien d’un taux d’emprunt bas
pour notre pays est en grande partie bâti sur ce constat
.
Revenons à la Grèce. Menacés par la famine, comme pendant la
Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la
dictature. Economique, cette fois. Selon les derniers chiffres,
3 millions de Grecs sont pauvres ou au bord de l’exclusion sociale, soit
27,7 % de la population. A midi, une foule silencieuse se presse
devant les grilles de la mairie d’Athènes. C’est une longue cohorte qui se
dirige vers le stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée
de patates dans une gamelle en plastique.
«Le
soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», soupire
une jeune femme rousse, chargée par la mairie «de gérer la foule».
L’ambiance est tendue, la distribution ne dure qu’une demi-heure. Certains
essaient de doubler ou de repasser deux fois. Dans ce reportage on note cette
phrase d’un homme dans la file : «Que va-t-on devenir ? Je
n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon
appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir», s’affole-t-il. Juste
avant de partir, il demande un euro, murmurant : «Juste pour un café.
J’en ai oublié le goût.»
En Grèce, on les appelle les «néopauvres», ou
encore les «SDF avec iPhone» : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui
ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures
d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors
que les crédits à la consommation les avaient poussés à se sur-endetter pendant
les années fastes de 2000 à 2007. L’économie boostée au-delà de ses bases
fragiles n’a pas résisté au jeu spéculatif des marchés.
Résultat ? En deux ans, le nombre de
sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une
préoccupation quotidienne pour certains. « Le problème de la dette est
réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants
qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus se
soigner ou se nourrir ? » explique le médecin de l’ambassade de France
qui distribue de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde.
«Tous
les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne
d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont
des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers !» s’emporte un grec venu à une distribution
gratuite de patates par des agriculteurs de Thèbes. Il faut écouter cette autre
phrase « la faim, on n’avait pas vu ça depuis l’occupation allemande ».
La Grèce demande un nouvel allègement de sa dette pendant que le peuple s’enfonce
dans la pauvreté. Il est facile de dire que les grecs n’avaient qu’à payer des
impôts, cela n’explique pas pourquoi ils sont plus malheureux qu’avant, sinon
que l’UE, l’euro, la spéculation, la mondialisation sont passés par là.
Quelle fierté
peut-on retirer d’une telle Europe,
Qui recule
par rapport aux autres continents,
Spolie les
pauvres pour sauver les riches ?
De la honte tout simplement !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon.
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