lundi 6 mai 2013

Notre avenir dans le retour 80 ans en arrière… (1ère partie)

Chacun sent que des évènements importants se préparent aujourd’hui et que nous ne sortirons pas de 2013 pour aborder une paisible année 2014. Comme nous l’avions prévu, nous vivons une année où tout peut arriver, mais hors du domaine des bonnes nouvelles. Bruxelles nous met en demeure de réaliser nos promesses et prend la main sur notre budget. La France est mise au piquet avec un avertissement assorti d’un sursis avant d’être mise en demeure de quitter l’école de l’eurozone.
 
Par ailleurs la Présidence et le gouvernement sont globalement en état de faiblesse et de division. Le peuple n’est plus entendu et prend la rue pour s’exprimer. Il y a là une situation qui remonte à celle des années 30 vécues entre un krach boursier, une révolution ouvrière et une guerre mondiale.


Reprenons ce dernier point. Deux géants vont s’affronter économiquement, pour l’instant, Etats-Unis et Chine, avec une puissance russe qui revient au premier plan avec ses richesses naturelles. La guerre des monnaies a commencé et chacun prend position pour assurer ses approvisionnements en matières premières. La Chine tisse des accords commerciaux avec les pays émergents et ceux du Sud-est asiatique. Elle s’implante en Afrique et en Australie, soit dans le premier cas par un développement des infrastructures, soit dans l’autre par des prises de participation dans le domaine minier très riche australien. Elle accroît sa puissance militaire et sa position dans le domaine des énergies renouvelables, du nucléaire et de l’espace.


De son côté les Etats-Unis mènent une politique d’encerclement de l’ensemble asiatique russo-chinois ainsi qu’une mainmise sur l’espace économique européen avec les accords de libre-échange en préparation avec l’appui du duo Cameron-Merkel. L’Europe est son glacis économique et militaire auquel il faut adjoindre la Turquie. Déjà russes et américains s’affrontent par belligérants interposés en Syrie. Israël est mis face à l’Iran, bastion à faire tomber pour se rapprocher de la Chine.


En ce qui concerne l’après crise de 2008-2009, on songe évidemment à 1929 qui a mené à la montée des nationalismes et à un désordre économique dont la France n’est sortie qu’à l’approche de 1939 après deux dévaluations du franc. Mais 1936 c’est l’époque du Front populaire, de la lutte ouvrière dans la rue et dans les usines. C’est l’époque 1937-1938 où sont votés les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures, les hausses de salaires, l'organisation du marché du blé, le contrôle de la Banque de France et la dévaluation du franc.


Mais cette période, dite de la Grande Dépression, est celle du marasme économique à partir de 1931 Jusqu’à la fin des années trente. Comme dans de nombreux autres pays, elle provoqua chômage, pauvreté et troubles politiques. La spécificité de la France dans cette crise fut que si elle démarra plus tard et avec moins d'ampleur qu'ailleurs, elle dura également plus longtemps et s'accompagna d'une confusion persistante dans les réponses politiques qui y furent apportées.


Fin 1931, soit deux ans après le krach, notre production industrielle a baissé de 23% par rapport à la moyenne de 1929. En revanche la dévaluation permet à l’Angleterre de repartir d’un bon pied. La production industrielle est en hausse de 10 % et le chômage baisse de 300 000 personnes. Notre budget de 1932 est largement déficitaire et le gouvernement Laval tombe. Les élections envoient au pouvoir l’ancien « cartel des gauches ». Le chômage explose en France en 1931 et 1932, passant en moins de deux ans dans le secteur industriel de 2 % à plus de 15 %.


Le 19 avril 1933 les Etats-Unis décrochent le dollar de l’or qui chute de 28%, ce qui donne un coup de fouet à l’industrie américaine. Pour la France et ses partenaires du « bloc-or », le coup est très dur. Les gouvernements tombent les uns après les autres. La rue commence à bouger à la suite de l'affaire Stavisky. Le gouvernement Doumergue engage le pays dans une forme de déflation par une suite de décrets lois en avril 1934 et une réforme fiscale en mai. Ils prévoient une réduction des effectifs de fonctionnaires et la baisse des salaires nets par l’instauration d’un prélèvement de 5 %.


Nous ne sommes qu’en 1934 soit 5 ans après le krach boursier mais chacun peut retrouver dans ces évènements d’étranges similitudes avec la période que nous vivons aujourd’hui. Nous continuerons cette plongée dans l’histoire car on peut y lire notre avenir.



Pourquoi faut-il que les politiques réinventent la poudre


Sans prendre les leçons de l’histoire de France ?


Parce qu’ils se croient plus intelligents


Et nous font faire les mêmes erreurs !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon