Chacun sent que des
évènements importants se préparent aujourd’hui et que nous ne sortirons pas de
2013 pour aborder une paisible année 2014. Comme nous l’avions prévu, nous
vivons une année où tout peut arriver, mais hors du domaine des bonnes
nouvelles. Bruxelles nous met en demeure de réaliser nos promesses et prend la
main sur notre budget. La France est mise au piquet avec un avertissement assorti
d’un sursis avant d’être mise en demeure de quitter l’école de l’eurozone.
Par ailleurs la Présidence
et le gouvernement sont globalement en état de faiblesse et de division. Le
peuple n’est plus entendu et prend la rue pour s’exprimer. Il y a là une
situation qui remonte à celle des années 30 vécues entre un krach boursier, une
révolution ouvrière et une guerre mondiale.
Reprenons ce dernier point.
Deux géants vont s’affronter économiquement, pour l’instant, Etats-Unis et
Chine, avec une puissance russe qui revient au premier plan avec ses richesses
naturelles. La guerre des monnaies a commencé et chacun prend position pour
assurer ses approvisionnements en matières premières. La Chine tisse des
accords commerciaux avec les pays émergents et ceux du Sud-est asiatique. Elle
s’implante en Afrique et en Australie, soit dans le premier cas par un développement
des infrastructures, soit dans l’autre par des prises de participation dans le
domaine minier très riche australien. Elle accroît sa puissance militaire et sa
position dans le domaine des énergies renouvelables, du nucléaire et de l’espace.
De son côté les Etats-Unis mènent
une politique d’encerclement de l’ensemble asiatique russo-chinois ainsi qu’une
mainmise sur l’espace économique européen avec les accords de libre-échange en
préparation avec l’appui du duo Cameron-Merkel. L’Europe est son glacis
économique et militaire auquel il faut adjoindre la Turquie. Déjà russes et
américains s’affrontent par belligérants interposés en Syrie. Israël est mis
face à l’Iran, bastion à faire tomber pour se rapprocher de la Chine.
En ce qui concerne l’après crise
de 2008-2009, on songe évidemment à 1929 qui a mené à la montée des
nationalismes et à un désordre économique dont la France n’est sortie qu’à l’approche
de 1939 après deux dévaluations du franc. Mais 1936 c’est l’époque du Front
populaire, de la lutte ouvrière dans la rue et dans les usines. C’est l’époque
1937-1938 où sont votés les congés payés, les conventions collectives, les 40
heures, les hausses de salaires, l'organisation du marché du blé, le contrôle
de la Banque de France et la dévaluation du franc.
Mais cette période, dite de
la Grande Dépression, est celle du marasme économique à partir de 1931 Jusqu’à
la fin des années trente. Comme dans de nombreux autres pays, elle provoqua
chômage, pauvreté et troubles politiques. La spécificité de la France dans
cette crise fut que si elle démarra plus tard et avec moins d'ampleur
qu'ailleurs, elle dura également plus longtemps et s'accompagna d'une confusion
persistante dans les réponses politiques qui y furent apportées.
Fin 1931, soit deux ans
après le krach, notre production industrielle a baissé de 23% par rapport à la
moyenne de 1929. En revanche la dévaluation permet à l’Angleterre de repartir
d’un bon pied. La production industrielle est en hausse de 10 % et le
chômage baisse de 300 000 personnes. Notre budget de 1932 est largement
déficitaire et le gouvernement Laval tombe. Les élections envoient au pouvoir l’ancien
« cartel des gauches ». Le chômage explose en France en 1931 et 1932,
passant en moins de deux ans dans le secteur industriel de 2 % à plus de
15 %.
Le 19 avril 1933 les Etats-Unis
décrochent le dollar de l’or qui chute de 28%, ce qui donne un coup de fouet à
l’industrie américaine. Pour la France et ses partenaires du
« bloc-or », le coup est très dur. Les gouvernements tombent les uns
après les autres. La rue commence à bouger à la suite de l'affaire Stavisky. Le
gouvernement Doumergue engage le pays dans une forme de déflation par une suite
de décrets lois en avril 1934 et une réforme fiscale en mai. Ils prévoient une
réduction des effectifs de fonctionnaires et la baisse des salaires nets par
l’instauration d’un prélèvement de 5 %.
Nous ne sommes qu’en 1934
soit 5 ans après le krach boursier mais chacun peut retrouver dans ces
évènements d’étranges similitudes avec la période que nous vivons aujourd’hui.
Nous continuerons cette plongée dans l’histoire car on peut y lire notre
avenir.
Pourquoi faut-il que les politiques réinventent la poudre
Sans prendre les leçons de l’histoire de France ?
Parce qu’ils se croient plus intelligents
Et nous font faire les mêmes erreurs !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
Languedoc-Roussillon