C’est la formule
d’introduction du discours de François Hollande en ce 16 mai 2013. Etait-ce
pour le Président une allusion au 16 mai 1794 du calendrier grégorien ou au 27
floréal du calendrier républicain ? Peut-être, puisque son autosatisfaction
affichée publiquement correspondrait au 18 floréal qui était l’anniversaire du
culte de l’Etre suprême que nous devrions fêter le 8 juin, pardon le 20
prairial.
Cette
allusion à la Révolution française pour exprimer le message offensif à l’opinion
publique pourrait ne rappeler que des moments pénibles de notre histoire. La
Chouannerie, guerre civile qui opposa républicains et royalistes dans l'Ouest
de la France et de plus étroitement liée à la guerre de Vendée, était commencée
depuis deux mois.
En plus de ce génocide
vendéen, qui a fait près de 500.000 morts en trois ans, ce fut, après
l’exécution de Danton et de ses partisans, le début de la grande Terreur avec
l’exécution de Robespierre. Cette année a mélangé le pire et le meilleur et
laisse un sentiment mitigé d’horreur et de satisfaction dans l’abolition de
l’esclavage. Elle ne mérite cependant pas une allusion présidentielle dans une
France que l’on veut apaisée.
Revenons aux difficultés du
moment et à la perte de croissance et de compétitivité de notre pays. Pour
qu’il y ait croissance, il faut déjà qu’il y ait des entreprises. Même si c’est
une Lapalissade, cela vaut d’être rappelé car le gouvernement semble l’avoir
oublié. Le nombre cumulé de créations au cours des trois derniers mois est en
baisse de 3,1% par rapport aux mêmes mois un an auparavant. Sur les douze
derniers mois, la création de nouvelles entreprises recule aussi, de 2,2%, par
rapport aux douze mois précédents, estime l'Insee.
En avril, où l’on ne se
découvre pas d’un fil, les créations d’entreprises ont reculé de 2%. Si les
entreprises se créent moins, c’est que la confiance en l’avenir et le sentiment
d’être compétitif ne sont pas là. Il est d’ailleurs inquiétant de voir que
l’une des baisses les plus importantes à -6,5% a lieu dans le secteur de
l’information et de la communication au contraire des services restauration,
hébergement, transports et commerce qui stagnent. La France continue à se désindustrialiser
avec un recul de 2,9% dans ce secteur.
La recette miracle serait
dans plus d’Europe, un gouvernement économique et même un gouvernement
politique. Ceci permet au Président de surfer sur les européistes de gauche et
de droite qui ont formé les bataillons des gouvernements depuis trente ans. Si
l’Europe ne marche pas c’est qu’elle n’est pas arrivée au stade du fédéralisme
et qu’il n’y a pas d’union bancaire.
Si l’Europe ne marche pas
c’est que l’on a mis la charrue avant les bœufs avec l’euro et que la
grenouille de la Communauté Charbon-acier, voulant se faire aussi grosse que le
bœuf, est prête à éclater. J’ai évoqué les raisons qui font que l’Europe
fédérale, solution idéalement viable, ne se fera pas de par la volonté des
peuples et des Etats comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne et surtout les
Etats-Unis. C’est donc encore un leurre politique qui ne sauvera pas la France
mais fera croire que la France se bat. Mais dans cette affaire notre président
ne vaut pas mieux qu’un Don Quichotte.
Le pari fait sur l’emploi
tient à la croissance de l’Europe, des Etats-Unis et de la Chine et, tant que
nous sommes dans l’euro, pour une bien petite part, de nous. L’Allemagne ne
lâchera pas sur la politique d’austérité même si sa croissance diminue par
épuisement des pays européens, elle se tourne vers les marchés extra-européens
et bénéficie de sa plateforme de pays germaniques à coûts salariaux avantageux.
Mais ce pari de l’inversion
de la courbe de chômage par le Président est assorti d’une condition de
croissance. Ceci n’a pas toujours été entendu mais c’est la planche de salut du
Président qui compte s’en tirer à bon compte quand le chômage continuera à
augmenter fin 2013. D’une part il pourra peut-être noter un léger fléchissement
de la hausse et surtout, si la croissance européenne et mondiale n’est pas là
ce qui est probable, la raison de l’échec aura été annoncée d’avance.
Notre Président est un excellent bonimenteur.
Certains préfèreront le mot charlatan.
Les plus chaleureux diront phraseur.
Je garderai le mot « menteur ».
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Il faut virer cet homme, c est un danger
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