Nous avons pu constater l’état de
pauvreté dans trois pays de l’Europe du sud, Grèce, Portugal, Espagne. Ces
trois pays avaient néanmoins tiré parti de l’Union Européenne jusqu’en 2007.
Ils recevaient plus de l’Union qu’ils n’y participaient financièrement. A tire
d’exemple le Portugal a désormais 200km de tunnels routiers sur l’île de Madère
dont la plus grande partie a été financée à 70% par l’UE. Mais depuis la
situation s’est détériorée d’une façon extrêmement rapide. Nous reviendrons sur
ce point capital pour en comprendre les raisons.
Mais il faut maintenant regarder le
cas de l’Italie qui était un pays, certes endetté, mais dont l’activité
économique florissait dans un pays industriel avec un fort tissu de PME et PMI
et une forte activité touristique. L’Italie de 2013 ne ressemble plus
malheureusement à celle d’avant 2000. Le chômage et son corolaire la pauvreté,
accompagnent l’austérité, l’instabilité politique et la désindustrialisation.
Le nombre d'Italiens dont les foyers vivent dans une
situation de pauvreté grave, définie comme au moins quatre critères sur les
neuf, a doublé entre 2010 et 2012 à 8,6 millions, soit 14% de la population,
selon un rapport de l'institut national des statistiques (Istat). Le rapport
s'intéresse à neuf indicateurs de pauvreté et souligne leur aggravation
générale depuis le début de la récession il y a deux ans. Des millions
d'Italiens ne peuvent plus se permettre de se chauffer correctement ou de
manger de la viande. De plus, une personne interrogée sur cinq n'a pas été en
mesure de chauffer suffisamment son domicile l'an dernier, soit deux fois plus
qu'en 2010. En 2012, 16,6 % des Italiens n'ont pas pu manger un repas
riche en protéines, comme de la viande, tous les deux jours, soit une
proportion plus grande qu'en 2011, 12,4 %, et 2010, 6,7 %.
Le document, publié
mercredi, constate une aggravation générale des conditions de vie en
Italie depuis le début de la récession, il y a deux ans, pendant que le chômage
continue à être élevé, à près de 40 % chez les 29 ans et moins. D'après
l'Istat, les hausses d'impôts marquées destinées à rétablir les finances
publiques ont pesé sur le pouvoir d'achat des Italiens, qui a enregistré un
recul « exceptionnellement abrupt », à 4,8 % en 2012. L'Istat
s'attend à ce que le produit intérieur brut du pays se contracte de 1,4 %
cette année.
Les dernières élections ont laissé l’Italie
dans une impasse politique avec une majorité de gauche à la Chambre des
députés, mais un Sénat incontrôlable. Un gouvernement de coalition était nécessaire.
Le numéro deux du Parti démocrate italien, Enrico Letta, a été désigné le 18
avril par le président Giorgio Napolitano comme nouveau chef du futur gouvernement italien.
Le gouvernement de coalition d'Enrico Letta, en poste depuis la fin du mois
dernier, s'est d'ailleurs engagé à relancer la croissance économique en Italie
et à contrer la progression du chômage.
« Il est clair que si nous n'agissons pas maintenant pour créer des
emplois pour la jeunesse, il n'y aura pas assez de travailleurs dans
10 ans pour financer les retraites de leurs propres parents »,
souligne l'élue Anne Ascani, 25 ans, du Parti démocrate, membre de la
coalition au pouvoir. L'Italie compte la troisième population la plus âgée
de la planète, derrière le Japon et l'Allemagne. Quant à Enrico Letta, il
a déclaré mercredi que les priorités de son gouvernement seraient l'emploi, le
soutien aux petites entreprises et une réforme en profondeur
des institutions.
Selon un rapport de la confédération
italienne des chambres de commerce (Confcommercio) publié fin mars, le
nombre des Italiens vivant dans la pauvreté absolue devrait dépasser les quatre
millions d'ici à fin 2013, soit environ 6% de la population totale estimée à
près de 60 millions. Ce rapport s'appuie sur un nouvel indicateur
macro-économique mensuel prenant en considération plusieurs facteurs dont le
taux de chômage, le marché du travail, les variations des prix des biens et
services. Cet indicateur est en hausse par rapport aux prévisions de l'Istat qui
parle, lui, de 3,5 millions.
L’Italie est loin d’être tirée d’affaire et c’est le
pays qui inquiète le plus l’UE actuellement. La pauvreté s’étend avec la
récession dans un pays où la dette est de l’ordre de 120% du PIB (91,4% en France).
Ce pays, fondateur de l’UE, nous intéresse particulièrement car il a beaucoup
de similitudes avec la France et nos destins ont été souvent liés. Son poids
économique est tel dans l’UE et encore plus dans la zone euro que celles-ci ne
peuvent survivre à un appel d’aide massif de ce pays. Sa faillite serait une
catastrophe économique pour toute l’Europe.
Après ces quatre pays de l’Empire
romain il nous faut nous tourner vers le dernier grand pays de l’Europe du Sud,
lui aussi en difficulté… la France. Ce sera l’objet de la prochaine chronique,
car la pauvreté s’aggrave aussi chez nous.
Doit-on considérer que la France s’en tire mieux que d’autres
Ou que nous aurions dû mieux gérer la crise ?
L’Empire germanique a la réponse,
Il gère mieux la pauvreté !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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