Nous sommes en 2013 cinq ans
après le krach de 2008, comme en 1934 après celui de 1929, et nous sommes en
récession comme on était en déflation il y a 79 ans. C’est bien aussi une
déflation, des actifs immobiliers et financiers, et des retraites, qui commence
à se produire. Comme en 1934 le peuple se fait entendre dans la rue et le
gouvernement engage une réforme fiscale comme l’a promis François Hollande. Si
des similitudes viennent ainsi à notre esprit, il serait sage de considérer ce
qui se passa ensuite.
Avec une crise boursière qui
fait perdre à l’indice Dow Jones 90% de sa valeur en 1932 par rapport à son
plus haut niveau de 1929, une crise bancaire s’est greffée aux Etats-Unis et à
l’Europe par contagion. A la différence de cette époque les Banques centrales
ont réagi après la faillite de Lehmann Brother mais on constate que celles-ci
sont loin d’être sauvées. Le maillon faible de l’Europe était l’Allemagne avec
son chômage à 25% en 1932 comme l’Espagne et la Grèce aujourd’hui. C’est ainsi
qu’Adolf Hitler est arrivé au pouvoir en 1933 en promettant de résoudre la
crise. Cette période marque encore la politique allemande.
C‘est en 1934 que commencent
les manifestations des extrêmes gauche et droite. La montée de l’extrême droite
provoque en 1935 la réunion des socialistes et des communistes dans le Front
populaire qui va remporter les élections en 1936. Immédiatement après la
victoire du Front populaire, une immense vague de grèves se répand sur tout le
pays, concernant plus de deux millions de salariés. Dans la plupart des cas,
les grèves s'accompagnent de l'occupation des entreprises.
Sous le gouvernement Léon
Blum, le 7 juin 1936, sont signés les accords de Matignon, octroyant aux ouvriers des
augmentations de salaire de 7 à 15 %, la reconnaissance du droit syndical dans
l'entreprise et la pratique des conventions collectives, puis plus tard les
congés payés. Cette brusque montée des salaires provoque une chute de la
production et une augmentation des prix. Le parti radical se désolidarise. Les
manifestations paysannes sont la démonstration des limites de la politique
économique du gouvernement Blum et, surtout, de la déception des attentes de
diverses catégories de population.
En juin 1937 le gouvernement
Blum tombe alors qu’il demandait les pleins pouvoirs. Au printemps 1938, les
successions de cabinets encore liés au Front populaire, conduisant à une
nouvelle tentative de formation d'un gouvernement, échouent. Au cours des
années 1938 et 1939, la France s'achemine lentement vers la guerre avec
l'Allemagne, malgré la tentative désespérée des accords de Munich en septembre
1938. Et avec la guerre, une nouvelle période dramatique s'ouvre pour le pays.
1937-1939 c’est la guerre
civile en Espagne qui divise les parlementaires. Et ce n’est qu’avec l’arrivée
de Paul Reynaud comme ministre des Finances que notre économie se redresse. En 1938,
même s'il vote la confiance au Parlement pour ratifier les accords de Munich, il est en rupture avec la ligne directrice
de son parti et celle du Parti radical-socialiste d'Edouard Daladier sur ce sujet. Nommé ministre des Finances en novembre 1938, il prend des mesures énergiques par décret-loi
pour remettre le pays au travail : dévaluation du franc, hausse des
impôts, réarmement, économies drastiques sur d'autres postes, majoration du
plafond des heures supplémentaires (+15 %). La durée du travail remonte à 41,5 heures
par semaine.
Paul Reynaud avait avancé
ces idées dès 1934 mais il n’avait pas été entendu. Il est remarquable de
constater qu’il fut en plus l’un des rares à comprendre la menace allemande et
à adopter les vues du Colonel De Gaulle sur la guerre moderne de la cavalerie. Un
important redressement est ainsi acquis. Il déclare alors : « Croyez-vous
que la France puisse à la fois maintenir son train de vie, dépenser 25
milliards d'armement et se reposer deux jours par semaine ? »
Dans le prochain article la
comparaison avec les évènements socio-économiques d’aujourd’hui montrera que
nombre d'indicateurs socio-économiques nous conduisent à des situations identiques pour notre
avenir proche. C’est ainsi qu’Henri Guaino s’appuie sur l’analyse de la Grande
Dépression des années 30 pour déclarer :
"Si le climat est pourri, c'est parce que la situation économique
se dégrade".
"On va finir dans la grande dépression des années 30. »
"Tout s'effondre". "Le risque est devant nous".
"Rappelons-nous des leçons des années 30"
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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