Lors du sommet informel du 23
mai, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont répété leurs vœux de croissance
et leur volonté de garder la Grèce dans l'euro. L’euroscepticisme se développe pourtant
après la réunion de Bruxelles, réunion des bonnes intentions et des bonnes
reculades devant l’action. Tout le monde s’apprête néanmoins à voir la Grèce
sortir de l’euro parce qu’il n’y a pas d’autre solution raisonnable. Aider la
Grèce à en sortir coûtera moins cher que de l’aider à y rester.
En fait tout le monde affirme
haut et fort que la Grèce restera dans l’euro mais en y mettant des conditions
intenables par le peuple grec, c’est donc la pousser vers la sortie. L’important
pour l’UE est de ne pas perdre la face car les dirigeants politiques des pays
de la zone euro en particulier y voient deux inconvénients majeurs. Le premier
c’est la peur de l’effet domino car les dominos prêts à sombrer concernent
toute l’Europe du sud et la deuxième, liée à la première, c’est le cruel
désaveu de l’Europe qui protège.
Il reste à la Grèce de jouer sur
la peur que suscite sa sortie pour obtenir les avantages les plus substantiels
possibles. Il faut attendre les élections du 17 juin pour que les discussions
reprennent mais la Grèce s’enfonce chaque jour un peu plus. La remontée n’en
sera que plus pénible pour ce pays.
Une grande partie des français n’ont
pas encore réalisé la gravité de la situation actuelle de notre propre pays.
Les présidentielles, où les sujets importants ont été masqués ou à peine
effleurés, laissent le pays dans une désinformation totale. Celle-ci engendre
une euphorie surtout à gauche qui va d’ailleurs se retourner contre le
gouvernement en place. On s’empresse de promouvoir, même par décret dans le
cadre de la concertation promise, les mesures les plus spectaculaires sans
regarder réellement comment les financer. On verra plus tard.
Malheureusement la réalité nous
rattrape toujours et les gouvernements n’y échappent pas. Les euro-obligations,
voulues par Hollande vont faire long feu et ce qui peut sortir des taxes sur
les opérations financières, pratiquées par quelques pays, n’est pas à la
dimension du problème. Dans l’Europe du sud particulièrement, états et banques
sont endettés ou n’ont pas les fonds propres nécessaires pour faire face aux
besoins des pays concernés.
Je pense qu’il faut fournir
quelques chiffres révélateurs à l’opinion publique.
« Chaque jour, la France dépense 280 millions d'euros... qu'elle n'a pas !
« Chaque jour, la France dépense 280 millions d'euros... qu'elle n'a pas !
La France a actuellement une
dette se montant à près de 1 717 milliards d'euros -- soit environ 26 000
euros pour chaque homme, femme et enfant de notre pays.
Pour financer cette dette, les
autorités empruntent... sans compter ! En 2011, la France a ainsi emprunté
184 milliards d'euros sur les marchés. Cette année, nous aurons besoin de 179
milliards d'euros.
Sans ces milliards, il deviendrait rapidement impossible de payer les fonctionnaires, les retraites, ou encore maintenir notre système de Sécurité sociale.
Mais alors que l'Etat français
joue les cigales en se portant au secours de pays encore plus mal en point que
lui et dépensant de l'argent qu'il n'a pas... les Français, eux, sont des
fourmis.
L'épargne des Français a atteint
des records en 2011 -- au plus haut depuis 1983 -- atteignant 16,8% de
leur revenu et représentant près de 11 000 milliards d'euros !
Oubliez la retraite, oubliez les
rémunérations de livrets, oubliez vos rendements d'assurance-vie... Il va
falloir payer la dette française d'abord -- et que les gouvernements l'avouent
ou non, ce qu'il y a dans vos poches les
intéresse au plus haut point ! » (Simone Wapler)
Rassurez-vous, la France ne devra
emprunter que 300 milliards en 2013… On ne vous dit pas tout, de peur que vous
ne votiez plus et que vous disiez « Sortez les sortants et n’entrez pas
les entrants »… de peur que la contagion soit partout.
Le drachme de la Grèce c’est qu’elle
meurt de l’euro,
Le drame de la France c’est qu’elle
y croît trop !
Claude Trouvé