J’aurais aimé vous entretenir d’un autre sujet que celui de cette Europe
du sud qui franchit de plus en plus vite les étapes qui mènent à la faillite.
Mais l’actualité devient brûlante. Les gens que je contacte durant cette
campagne électorale montrent une inquiétude grandissante en particulier ceux
qui sont des acteurs attentifs et concernés directement par la santé économique
de notre pays, les commerçants, les PME, les professions libérales, les paysans
et les retraités.
Cette inquiétude contraste encore avec le discours des fonctionnaires
qui, dans l’ensemble, se réjouissent de l’arrivée d’un nouveau gouvernement.
Ils restent dans l’espoir du changement et du confort des postes d’état assurés
pour la durée de leur vie professionnelle. Cela se comprend de travailleurs qui
se sentent (ou se croient) à l’abri. On me dit pourtant que certaines
catégories d’entre eux sont payées avec retard.
Cette population reste dans une douce illusion du pouvoir que peut avoir
le nouveau gouvernement sur le cours des choses alors que les dogmes qui les
meuvent sont les mêmes que ceux des précédents et aboutiront aux mêmes
résultats. Comme le disait Einstein, une
expérience peut ne pas donner les résultats attendus mais la bêtise est de croire
qu’en la recommençant elle va donner des résultats différents.
Au cours de ces deux dernières années, mus par l'angoisse, les Grecs ont
retiré la somme nette de 72 milliards d'euros du système bancaire -- soit près
d'un tiers du total des dépôts bancaires court terme. Il se murmure même que
les retraits se sont accélérés ces derniers jours, alors que la possibilité
"inimaginable" que la Grèce puisse sortir du bloc de l'euro devient
de plus en plus imaginable.
Qui pourrait leur reprocher quand ils pressentent
que demain leur argent peut ne plus rien valoir puisque la situation de leur
pays et d’une partie de l’Europe s’aggrave chaque jour. Ils le retirent avant
qu’on leur transforme leur avoir en drachmes qui ne vaudront plus rien ou si
peu. Mais le domino Grèce pousse celui de l’Espagne.
« Les Espagnols, tout
aussi angoissés, font également la queue pour retirer leurs euros du système
bancaire. Ils ne sont pas les seuls : beaucoup d'investisseurs
obligataires se comportent de même : ils écoulent à bas prix les
obligations de l'Etat espagnol et/ou achètent des assurances contre un défaut
du gouvernement espagnol. » (Chronique Agora)
L'attisement des troubles en Grèce, interfère sur le marché obligataire espagnol alors qu’il est
connu que l’Espagne a des difficultés budgétaires.
Le graphique ci-joint montre clairement l’accélération des évènements
pour ce pays qui, avec le Portugal, est le plus menacé à court terme. On voit
en plus que l’augmentation des CDS croît encore plus vite que le rendement des
obligations, ce qui traduit une accélération de la perte de confiance des
assureurs. Le défaut de l’Espagne est considéré comme de plus en plus probable.
Aucun des problèmes qui frappent l’Europe, et en particulier celle du
Sud, n’est résolu. A force de n’apporter aucune solution aux vrais problèmes,
le risque grandissant de désintégration a poussé la BCE a sorti le LTRO de son
chapeau. Elle a envoyé une masse énorme de liquidités mise à la disposition des
banques qui ont fait sourire les marchés pendant… trois mois et le soufflet est
retombé au même point boursier qu’avant. Le plus drôle, si j’ose dire, c’est
que vu les menaces qui pèsent sur l’Italie, le Portugal, l’Espagne, les banques
ont préféré prendre des obligations de la BCE. Ce qui veut dire retour à l’envoyeur…
Faudra-t-il que les français
se ruent sur les banques,
Comme les grecs et les
espagnols,
Pour que les prédictions et
les solutions
Du Mouvement Pour la France soient
entendues ?
Claude Trouvé
Candidat dans la 5ème circonscription de l’Hérault