La Grèce s’est mise en
parenthèses avec un gouvernement provisoire de technocrates pour préparer les
élections du 17 juin. Le parti radical de gauche Syriza, qui rejette le plan
d’austérité, est donné favori dans les sondages. La Grèce ne représente que
2,5% du PIB de la zone euro mais elle pose un problème de survie à son ensemble.
Par contrecoup c’est la planète entière qui est en émoi. Les bourses mondiales
sont affectées, Wall Street et la City accusent le coup ainsi que Tokyo.
Cette démission du gouvernement
grec a des répercussions immédiates. Durant la seule journée de lundi, les
grecs ont retiré 700 millions d’euros dans les banques. L’Espagne, économie
fragilisée, qui est entrée en récession de 0,3% pour le deuxième trimestre,
vient d’emprunter 2,5 milliards à court terme mais avec des taux d’emprunt
majoré de 1,5% en moyenne. « Signe
des préoccupations agitant les marchés, la prime de risque espagnole (surcoût
que doit payer l'Espagne pour emprunter à dix ans, par rapport à l'Allemagne,
considérée comme référence) avait atteint mercredi un nouveau record
historique, à 507 points (AFP) ».
Son chômage historiquement élevé
avec 24,4% laisse mal augurer de la réussite de son plan d’austérité dont les
objectifs ont été pourtant unilatéralement allégés. Tout ceci ébranle la
confiance des marchés et le CAC40 accuse le coup depuis plusieurs jours. La
sortie de l’euro devient une hypothèse de plus en plus probable et l’idée
progresse dans l’esprit des grecs même si la majorité d’entre eux veulent y
rester. Il n’est pas sûr que l’effacement total de la dette grecque soit de
nature à sortir ce pays de l’impasse. On voit mal les allemands accepter cette
solution et surtout d’aller plus loin. Mais la Grèce a été acceptée dans l’euro
et a théoriquement droit à la solidarité des autres pays selon les traités.
Si sortie il y a, elle devra être
« ordonnée », selon Christine Lagarde, ce qui veut non seulement dire
que celle-ci doit se faire en concertation et en bon ordre mais qu’elle doit
être aidée. Ce qui veut dire en clair que les européens, la BCE et le FMI
devront y mettre de leur poche. Plus la crise grecque tarde à trouver une
solution, plus la probabilité de voir l’Espagne demander une aide
supplémentaire augmente sous la pression des taux d’emprunt et de l’augmentation
des primes de risque.
On voit que les préoccupations
majeures immédiates prennent largement le pas sur celles à plus long terme. Le
décalage est criant entre l’urgence d’inclure des objectifs de croissance dans
le futur traité et la situation explosive d’une zone euro qui s’essouffle sur le
cas grec, sans avoir les moyens de traiter aussi l’aggravation du cas de l’Espagne.
Il y a toujours un grand retard dans la prise de décision dans ce « machin »,
comme dirait De Gaulle, qui est le fonctionnement de l’UE.
Le dogme de l’euro mobilise et
épuise toutes les énergies pour le sauver. Il empêche d’envisager sereinement
un autre fonctionnement de l’Europe à partir du moment où les « élites »
ont déclaré que c’était la seule solution. L’évidence des disparités criantes,
entre les pays qui la composent, devait être résolue par la monnaie unique,
elles n’ont fait que s’aggraver. L’euro est trop cher pour permettre aux pays
du sud d’avoir une balance équilibrée du commerce extérieur, mais ces pays n’ont
aucune prise sur cette monnaie.
Notre nouveau gouvernement se
retrouve, par ses annonces de campagne, devant la quadrature du cercle. Il a
développé dans l’esprit des français que croissance et austérité n’étaient pas
incompatibles. Cette vision fait fi de deux évidences. Premièrement les
principaux acteurs sont les producteurs eux-mêmes et les mesures d’encouragement
n’ont pas des effets immédiats. Deuxièmement la croissance prévue ne sera
atteinte ni en 2012, ni en 2013. Pendant ce temps la dette croîtra d’autant
plus vite que l’austérité sera faible. Si celle-ci est trop forte, c’est la
croissance par la demande intérieure qui s’affaissera.
Pour le peuple le miroir aux
alouettes a fonctionné mais c’est lui seul qui va en payer les conséquences car
les prédictions d’un certain nombre de politiques et d’économistes avant le
traité de Maastricht vont se réaliser.
« Une monnaie unique pour quinze ou vingt économies différentes,
ça ne peut pas marcher ! Nos salariés, commerçants, entreprises,
consommateurs vont le payer cher. D’abord pour y rentrer, un jour pour en
sortir. L’euro est la religion des élites, pas celle du peuple » Philippe De Villiers (12/09/1992)
Chers concitoyens, ne nous trompons pas deux fois,
Le monde nous regarde avec inquiétude,
Votez pour une autre route !
Claude Trouvé
Candidat dans la 5ème circonscription de l'Hérault