lundi 28 mai 2012

Après les Etats nous allons « banquer » pour les banques européennes

Les signes de détérioration de la situation financière des banques ne cessent d’affluer. Bankia, la première banque espagnole vient d’être nationalisée et va se voir injecter 19 milliards pour se recapitaliser.  La cotation de la banque en bourse s’est immédiatement effondrée de 29%. Ceci montre le doute de voir l’Espagne en mesure d’assumer cette dette qu’il va falloir trouver sur les marchés à des taux qui dépassent les 6%. De plus cette aide s’ajoute à celle décidée le 9 mai pour 4,5 milliards soit un total de 23,5 milliards pour l’État espagnol.

« Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a reconnu lundi que, pour le pays, il était "très difficile de se financer" avec la tension actuelle des marchés, qu'il a tenté de rassurer en écartant l'éventualité d'une aide extérieure pour secourir les banques. »(AFP)

Le sauvetage de Bankia par l'État devrait faire grimper la dette publique espagnole bien au-delà de l'objectif de 79,8% du PIB visé par Madrid à fin 2012. Par ailleurs la prime de risque augmente au moins aussi vite que les taux d’emprunt et atteint 509 points par rapport à l’Allemagne qui sert de référence.  L’Espagne s’accroche à la  solidité de l’euro mais on voit le doute s’installer. Mariano Rajoy , le premier ministre espagnol, a appelé à une action européenne: il faut "des réformes structurelles dans l'Union européenne" et "l'Europe doit dissiper tout doute sur l'euro", a-t-il estimé. Ce sont des signes d’inquiétude qui ne trompent pas.

L’Espagne s’apprête à demander une aide supplémentaire car les comptes des autres banques sont loin d’être assainis et l’aide extérieure va certainement leur être refusée. Le Fond public d’aide au secteur ne dispose que de 5 milliards, l’État doit fournir le complément. Elle va se tourner d’une manière ou d’une autre vers la BCE. Si les tensions des marchés persistent, "l'Espagne pourrait demander de l'aide au Fonds européen de stabilité financière (FESF)", voire du FMI, a expliqué une source gouvernementale au quotidien de centre-droit. L’Espagne est aux abois !

Pendant ce temps les grecs règlent leurs comptes avec la corruption. Le 17 avril, ce cacique et membre fondateur du Pasok, a été inculpé de blanchiment d'argent et de constitution d'organisation criminelle pour des commandes controversées d'armement, et placé en détention provisoire dans une prison d'Athènes. Son arrestation, la première d'un ministre depuis 20 ans pour ce genre d'affaire, constitue une "mise en cause de tout le système politique"(AFP)
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Les banques grecques prennent l’eau et il faut les renflouer. Les quatre principales banques grecques ont reçu lundi 18 milliards d'euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en vue de leur recapitalisation, a indiqué à l'AFP une source au sein du Fonds grec de stabilité financière. "L'ordre de virer les fonds a été donné et cela signifie que la procédure est achevée", a indiqué cette source. La Banque nationale de Grèce (BNG), numéro un du pays, a reçu 7,43 milliards d'euros, Alpha Bank 1,9 milliard, Eurobank 3,97 milliards et la Banque du Pirée 4,7 milliards d'euros.

Tout ce ci montre la fragilité de la zone euro et il est intéressant de lire la presse étrangère alors qu’une partie de poker menteur va se jouer entre la Grèce et l’Allemagne, partie dont personne ne connait l’issue. Le New York Times nous en dit plus : “Les données économiques de jeudi montrent que les perspectives de l’Europe s’assombrissent à mesure que la longue bataille pour défendre l’Eurozone continue à miner la confiance, tout en augmentant les possibilités d’un renouveau du cycle de demandes d’austérité”.

L’Allemagne constate un ralentissement économique et le Royaume-Uni vient de publier des révisions de ses chiffres qui montrent que l’économie britannique se comporte moins bien que la moyenne de la zone euro. L’Europe entre progressivement en stagnation ou en récession. L’euro bloque toute possibilité d’initiative rapide de 17 états suspendus à la santé encore bonne de l’Allemagne qui impose ses vues. 

Le pire est de ne pas reconnaître ses erreurs

De s’enferrer dans le déni…

L’Eurozone est un malade sous oxygène

Que l’on maintient en vie artificiellement.

Claude Trouvé