Les signes de détérioration de la
situation financière des banques ne cessent d’affluer. Bankia, la première
banque espagnole vient d’être nationalisée et va se voir injecter 19 milliards
pour se recapitaliser. La cotation de la
banque en bourse s’est immédiatement effondrée de 29%. Ceci montre le doute de
voir l’Espagne en mesure d’assumer cette dette qu’il va falloir trouver sur les
marchés à des taux qui dépassent les 6%. De plus cette aide s’ajoute à celle
décidée le 9 mai pour 4,5 milliards soit un total de 23,5 milliards pour l’État
espagnol.
« Le chef du gouvernement
espagnol Mariano Rajoy a reconnu lundi que, pour le pays, il était "très difficile de se financer"
avec la tension actuelle des marchés, qu'il a tenté de rassurer en écartant
l'éventualité d'une aide extérieure pour secourir les banques. »(AFP)
Le sauvetage de Bankia par l'État
devrait faire grimper la dette publique espagnole bien au-delà de l'objectif de
79,8% du PIB visé par Madrid à fin 2012. Par ailleurs la prime de risque augmente
au moins aussi vite que les taux d’emprunt et atteint 509 points par rapport à
l’Allemagne qui sert de référence. L’Espagne
s’accroche à la solidité de l’euro mais
on voit le doute s’installer. Mariano Rajoy , le premier ministre espagnol, a
appelé à une action européenne: il faut "des
réformes structurelles dans l'Union européenne" et "l'Europe
doit dissiper tout doute sur l'euro", a-t-il estimé. Ce sont des
signes d’inquiétude qui ne trompent pas.
L’Espagne s’apprête à demander
une aide supplémentaire car les comptes des autres banques sont loin d’être
assainis et l’aide extérieure va certainement leur être refusée. Le Fond public
d’aide au secteur ne dispose que de 5 milliards, l’État doit fournir le
complément. Elle va se tourner d’une manière ou d’une autre vers la BCE. Si les
tensions des marchés persistent, "l'Espagne
pourrait demander de l'aide au Fonds européen de stabilité financière
(FESF)", voire du FMI, a expliqué une source gouvernementale au
quotidien de centre-droit. L’Espagne est aux abois !
Pendant ce temps les grecs
règlent leurs comptes avec la corruption. Le
17 avril, ce cacique et membre fondateur du Pasok, a été inculpé de blanchiment
d'argent et de constitution d'organisation criminelle pour des commandes
controversées d'armement, et placé en détention provisoire dans une prison
d'Athènes. Son arrestation, la première d'un ministre depuis 20 ans pour
ce genre d'affaire, constitue une "mise en cause de tout le système
politique"(AFP)
.
Les banques grecques prennent l’eau et il
faut les renflouer. Les quatre principales banques grecques ont reçu lundi 18
milliards d'euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en vue de
leur recapitalisation, a indiqué à l'AFP une source au sein du Fonds grec de
stabilité financière. "L'ordre de virer les fonds a été donné et cela
signifie que la procédure est achevée", a indiqué cette source. La Banque
nationale de Grèce (BNG), numéro un du pays, a reçu 7,43 milliards d'euros,
Alpha Bank 1,9 milliard, Eurobank 3,97 milliards et la Banque du Pirée 4,7
milliards d'euros.
Tout ce ci montre la fragilité de la zone
euro et il est intéressant de lire la presse étrangère alors qu’une partie de
poker menteur va se jouer entre la Grèce et l’Allemagne, partie dont personne
ne connait l’issue. Le New York
Times nous en dit plus : “Les
données économiques de jeudi montrent que les perspectives de l’Europe
s’assombrissent à mesure que la longue bataille pour défendre l’Eurozone
continue à miner la confiance, tout en augmentant les possibilités d’un
renouveau du cycle de demandes d’austérité”.
L’Allemagne constate un ralentissement
économique et le Royaume-Uni vient de publier des révisions de ses chiffres qui
montrent que l’économie britannique se comporte moins bien que la moyenne de la
zone euro. L’Europe entre progressivement en stagnation ou en récession. L’euro
bloque toute possibilité d’initiative rapide de 17 états suspendus à la santé
encore bonne de l’Allemagne qui impose ses vues.
Le pire est
de ne pas reconnaître ses erreurs
De s’enferrer
dans le déni…
L’Eurozone
est un malade sous oxygène
Que l’on
maintient en vie artificiellement.
Claude
Trouvé