Il n’a pas fallu plus d’une
journée pour que les vraies difficultés auxquelles est confrontée la zone euro
viennent rappeler à la France que ses débats internes avaient vogué sur les
nuages d’une époque révolue. Pêle-mêle on apprend que Angela Merkel, Wall
Street, Baroso, le Japon, etc. s’inquiètent. La Bourse de Paris qui avait
anticipé la victoire de Hollande a vécu dans l’ivresse pendant… une journée. Dès aujourd’hui, la Bourse reperd ses gains
d’hier et l’euro montre des signes de faiblesse par rapport au dollar et au yen.
Cette faiblesse de l’euro peut
être vécue comme une bonne nouvelle si l’on pense à notre commerce extérieur
qui sombre dans le déficit mois après mois. Toutefois elle est le signe d’une
perte de confiance des marchés et des investisseurs et pourrait se traduire par
une augmentation des taux d’emprunt des pays les plus faibles de la zone euro
et par contagion de l’ensemble de ses pays. L’Allemagne reste jusqu’à nouvel
ordre en dehors de ce risque mais l’affaiblissement de l’Europe en cours peut
rapidement la mettre dans une situation moins confortable sur son commerce à
l’intérieur de l’UE principalement.
Les signes de faiblesse se multiplient à une vitesse accélérée et la Grèce ne parvient pas à gérer la crise. Sans gouvernement et avec une partie du peuple dans la rue, elle ne peut appliquer les nouvelles mesures de son plan d’austérité. Que ces mesures soient de nature à l’aider ou non, elles sont jugées par Bruxelles et le FMI comme nécessaires pour le déblocage des fonds promis. Le problème du sauvetage de la Grèce va alors se reposer en termes plus pressants. Soit l’effacement total de la dette est décidé avec un accompagnement du déficit budgétaire sur quelques années et un plan d’austérité librement choisi soit la sortie de l’euro avec un effacement de la dette est envisageable.
Les signes de faiblesse se multiplient à une vitesse accélérée et la Grèce ne parvient pas à gérer la crise. Sans gouvernement et avec une partie du peuple dans la rue, elle ne peut appliquer les nouvelles mesures de son plan d’austérité. Que ces mesures soient de nature à l’aider ou non, elles sont jugées par Bruxelles et le FMI comme nécessaires pour le déblocage des fonds promis. Le problème du sauvetage de la Grèce va alors se reposer en termes plus pressants. Soit l’effacement total de la dette est décidé avec un accompagnement du déficit budgétaire sur quelques années et un plan d’austérité librement choisi soit la sortie de l’euro avec un effacement de la dette est envisageable.
Ce qui a empêché de prendre cette décision beaucoup plus tôt tient essentiellement à la peur de la contagion sur d’autres pays européens. Cette peur étreint particulièrement l’Allemagne qui participe pour la plus grande part à l’effort européen d’aide aux pays en difficulté. Les fonds dont peut disposer le FESF et le nouveau Mécanisme Européen de stabilité, même réunis, seront insuffisants. Jugés comme tels par les agences de notation, ils ne pourraient plus garantir des taux d’emprunt intéressants.
Mais les difficultés ne se limitent pas à la Grèce. On ne doit pas oublier les autres PIIGS, Portugal, Irlande, Italie, Espagne qui sont en difficulté. L’Espagne vient d’afficher un déficit record de son commerce extérieur et sa régression s’accentue. Elle ne va pas mettre longtemps à demander une aide supplémentaire avec des régions qui ne maîtrisent plus la dette et des banques en difficulté.
Un autre grand pays de l’Europe est aussi touché, le Royaume-Uni qui ne survit que par la City de Londres. On voit son aversion pour toute mesure pouvant mettre en danger le volume des transactions financières comme la taxe demandée par la France. L’Europe est donc le siège de forces de plus en plus centrifuges amplifiées par les objectifs uniformes d’austérité appliqués à des pays dont les situations socio-économiques et d’endettement sont très différentes.
On voit là l’erreur de construction de l’Europe, elle va s’afficher de plus en plus clairement et le sauvetage de l’euro contre vents et marées va s’avérer comme une entreprise vouée à l’échec. L’Europe se partage déjà entre les PIIGS et les autres, PIIGS que la France pourrait bien rejoindre rapidement. D’autres pays peuvent suivre comme la Belgique et même les Pays-Bas qui digèrent très mal le plan d’austérité.
En France, de nombreuses voix ont tiré la sonnette d’alarme dont les souverainistes. Les eurobunds, qui mutualisent la dette, ne peuvent être acceptés par l’Allemagne qui soutient déjà tout l’édifice. La BCE ne peut, sans révision des traités, se transformer en créatrice de monnaie comme la Fed aux Etats-Unis. L’Allemagne ne croit pas les PIIGS suffisamment vertueux pour ne pas profiter de l’aubaine et dépenser sans compter de l’argent facile. Les grands plans d’investissement européens sont très longs à mettre en place et désormais les jours sont comptés.
Les mesures chirurgicales vont donc s’imposer d’elles-mêmes. Partition de l’Europe ? Eclatement vers le confédéralisme institutionnalisé ? Sortie de l’euro au coup par coup ? Monnaie commune et non plus unique ? On commence déjà à en discuter, cela devient évident. Espérons que les peuples seront consultés et écoutés.
Le MPF avait prévu ce déroulement
Seul le timing est une inconnue.
Espérons qu’Hollande ne fera pas un « pays bas ».
Espérons qu’Hollande ne fera pas un « pays bas ».
Claude Trouvé