Les européens ont réaffirmé leur
volonté de maintenir la Grèce dans la zone euro sauf que les grecs ne
croient pas à la sincérité de ces propos circonstanciels comme ce dirigeant
grec. "Personne ne vous préviendra que la zone euro est sur le point de
craquer, ou qu'un pare-feu est mis en place pour le cas où un pays devait
sortir de l'euro". Les Européens "disent une chose et en font une
autre", a-t-il ajouté.
Lorsque l’on se pose des questions sur une
monnaie il faut regarder vers la Suisse, passée maître dans les manipulations
monétaires. Thomas Jordan, nommé le mois dernier à la tête de la Banque
nationale suisse (BNS), a estimé que la crise de la zone euro s'est aggravée au
cours des dernières semaines et prédit des temps difficiles à venir. La Suisse,
tout en envisageant pas d'éclatement de la zone euro, prépare un plan pour le
cas où cela se produirait, a indiqué dimanche le président de la Banque
centrale.
On ne peut être plus clair dans le non-dit. Ce qui permet de
rajouter : "Nous devons nous
préparer à un scénario d'écroulement de la zone euro, bien que je ne pense pas
que cela va se produire", a ajouté le président de la BNS. Leur
préoccupation essentielle est celle-ci : "Le groupe de travail se focalise sur des instruments destinés à
combattre un renchérissement du franc. L'une des mesures envisageables serait
un contrôle des capitaux, c'est à dire un contrôle direct sur le flux des
capitaux en Suisse".
Ces propos sont frappés au coin du bon sens
et devraient faire réfléchir nos gouvernants sur la nécessité de contrôler sa
monnaie. C’est le premier réflexe des suisses lorsque des évènements
économiques et monétaires s’avèrent très probables. La monnaie est le principal
outil pour faire face à des temps difficiles. En effet si les investisseurs
sont très attirés par la solidité du franc suisse, cela entraîne un
renchérissement des exportations et pénalise l’industrie du tourisme. Leur
Banque centrale veille à maintenir un cours plancher de 1,20 FS face à l’euro.
Hélas la France n’a pas cette possibilité et
pire ne veut pas prendre conscience que l’euro joue contre elle, vu l’état de
son économie et de sa désindustrialisation.
Mais il y a des
vérités qui blessent et la directrice du
Fonds monétaire international Christine Lagarde s'est attiré les foudres des
Grecs, qui se disent "humiliés"
par ses propos sur le paiement des impôts, mais aussi les critiques de Paris
qui a qualifié sa vision d' « un peu
caricaturale et schématique ». Elle a mis le feu aux poudres en
estimant, dans une interview au quotidien britannique Guardian, que "les Grecs devraient commencer par
s'entraider collectivement", et ce, en "payant tous leurs impôts", et se dit moins préoccupée
par leur sort que par celui des enfants d'Afrique.
Ce n’est
pourtant que la pure vérité car les grecs n’ont jamais mis en place un système
fiable et organisé de collecte des impôts. Le propos est cinglant mais justifié.
La grande erreur a été d’admettre la Grèce dans la zone euro sans un contrôle
approfondi de sa situation. Mme Lagarde a par la suite adouci ses propos.
Ceux-ci montrent l’exaspération qui se fait jour chez les fournisseurs d’aide à
la Grèce et indiquent clairement que la porte de sortie est ouverte.
Les réactions
grecques ne se sont pas faites attendre dans un pays au bord de la faillite et
de la crise de nerfs, pays où les armateurs et les riches fortunes ont mis leur
argent à l’abri mais où le peuple souffre d’une austérité insoutenable. "Merci pour votre amour et votre soutien et
sachez que les Grecs ne sont pas stupides. Nous connaissons votre jeu et nous
n'allons plus l'autoriser!" assure Elena Papoutsi. "Le 17 juin les Grecs vont répondre aux
usuriers du monde entier qui exploitent notre pays", prévient de son
côté Eleftheria.
Il y a du vrai
dans cette réaction à chaud car une partie de l’Europe, et en particulier l’Allemagne,
s’est enrichie par l’euro. L’euphorie donnée au gouvernement grec par la
possibilité d’emprunter à des taux beaucoup plus bas qu’antérieurement a
annihilé toute volonté de restructurer le pays pour assainir ses finances… la
maladie de l’enfant gâté. Mais cette inconscience a beaucoup profité à d’autres
pays et personne n’a rien dit jusqu’à ce que le problème éclate au grand jour
sur l’incapacité de la Grèce à faire face à sa dette.
En juin la Grèce ne pourra plus payer ses
fonctionnaires
Sans une aide supplémentaire.
Que les fonctionnaires et les retraités français
Se posent la question de savoir jusqu’à quand eux le
seront !
Claude Trouvé