Hollande va, selon les sondages, s’asseoir dans le
fauteuil du consensus mou pour cinq ans, les dés en seraient pratiquement jetés. La
Sarkophobie aura dans ce cas fait son œuvre et le candidat sortant qui a perdu de la superbe du
petit caporal n'aura pas pu ébranler le sumo Hollande.
Le débat insipide, où tous les
vrais sujets ont été à peine frôlés, laisse les français sur leur faim. Les sarkozistes,
que la gauche effraie ou repousse, voteront Sarkozy, les socialistes laïques, le
nouveau peuple de la diversité et les revanchards voteront Hollande. Il reste
toute cette grande frange, de plus en plus grande, de ceux qui ne croient plus
dans les propositions falotes des deux candidats,
derniers représentants du « système » à bout de souffle qui laisse la
France en piteux état. On y retrouve pêle-mêle les déçus du Sarkozisme et du
socialisme, les casseurs de riches et du multiculturalisme ainsi que des
patriotes qui pleurent plus ou moins consciemment la France gaulliste de la
politique de la chaise vide.
Les déçus du Sarkozisme, qui
avaient cru au « vrai changement de 2007 », font le constat que la France
sort plus affaiblie de la crise que lorsqu’elle y est entrée et que notre bilan
n’a rien de flamboyant. La politique de godille du président sortant, a été une
politique sans axe véritable autre que celui de vanter son action. Elle l’a
amené à des contradictions incessantes qui ont déboussolé cette frange de gens
dont le bon sens, malgré le matraquage et la désinformation médiatique, juge
sur les actes plutôt que sur les slogans assénés. Ses choix de dernière minute
pour réclamer un deuxième mandat prennent alors une tournure purement électoraliste
et sa prestation télévisée a montré un tribun méconnaissable dont on a pu se
demander s’il était bien dans son assiette. Son « vibrionnisme » a
fini par épuiser mercredi un président touche-à-tout.
Dans les déçus du socialisme on
retrouve les électeurs populaires qui constatent que le socialisme des « bobos »
les a purement et simplement abandonnés. L’image désastreuse d’un DSK, homme
riche et influent tombant dans la luxure, a fini de les persuader que le
socialisme devenait le défenseur d’une caste, issue aussi de l’ENA, qui attendait
seulement d’avoir sa part de pouvoir. On y retrouve un bon nombre de ceux qui ont peur pour
leur emploi, ou qui ne l’ont déjà plus, ainsi que ceux qui vivent difficilement
dans les zones de ghettos de la « diversité » et ceux qui ne souhaitent pas la propagation d’un
multiculturalisme envahissant. On y compte aussi ceux pour qui l’inexpérience
de Hollande dans les instances gouvernementales et la désastreuse gestion de
son département de Corrèze est un sujet d’appréhension et de défiance.
Tous ces déçus ont en commun le
sentiment que l’avenir s’annonce inquiétant d’autant plus qu’ils sentent que ce
qui les attend leur est volontairement caché. Ils ont malheureusement raison
car aucun des deux candidats n’en débat ouvertement et aucun n’a de plan clair
et crédible pour remettre la France sur les rails et sans doute Hollande moins
que le président sortant. Hollande montre aussi une navigation hasardeuse et
fluctuante sur des problèmes majeurs comme l’immigration, le nucléaire, les
dépenses publiques et la politique étrangère. On a un sumo aux pieds d’argile
que son entourage commence déjà à faire vaciller, comme le fera l’inflexible Allemagne.
Hollande ne sera que le produit du retrait de DSK et d’un antisarkozisme
commencé avec le Fouquet’s.
Le monde financier et économique
va déverser sur l’Europe une véritable tornade de difficultés sur les pays sous
surveillance dont la France. Il ne croit plus en Sarkozy et encore moins en
Hollande. La zone euro est malade et les sanctions seront impitoyables dans les
semaines et les mois qui viennent. C’est une « France faible » qui va
affronter la tourmente de l’euro et les mises sous tutelle implicite de
plusieurs pays d’Europe. Les banques et les états se repassent actuellement la
patate chaude mais la Grèce va redemander une aide et l’Espagne y court à
grands pas.
Les plans d’austérité se font et
se feront en grande partie sur le dos des peuples et la capacité d’endurance va
se mesurer à l’ampleur des rassemblements et grèves que ces « indignés »
vont générer, plombant un peu plus les chances de réussite. L’heure de la prise
de conscience dans de nombreux pays sur l’inefficacité du choix prématuré de l’euro
va cruellement se faire jour.
La malchance de la France est de voter trois mois trop tôt !
La frange des déçus est encore trop mince pour voir éclore le vrai débat sur
son destin, débat qui n’a pas eu lieu avant le choix définitif. Le « système »
génère deux candidats qui font semblant de s’affronter sur un programme devenu
mercredi soir quasi commun dans un brouillard mensonger de part et d’autre. Dans
un vote où le candidat de gauche est promu par une vague de droite déçue, il est
inutile d’en rajouter puisque ce serait cette fois l’adouber plutôt que de
signifier un vote contre Sarkozy.
L’important dimanche c’est de prendre conscience
Qu’une autre route doit s’ouvrir pour la France
Dans l’Europe de demain !
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »
Claude Trouvé