Le nombre de pauvres a nettement augmenté en 2009 pour atteindre le chiffre de 8,2 millions soit 13,5% de la population. Le chiffre est impressionnant et mérite d’être analysé plus en détail. Précisons d’abord que le revenu disponible définissant le seuil de pauvreté est fixé à 954€ mensuel pour une personne seule et à 2003€ pour un couple avec deux enfants de moins de 14ans et varie selon les situations familiales.
Il faut d’abord constater que les parties de population les plus touchées se situent chez les 18-24ans et les 75ans et plus. Ils représentent à eux seuls de l’ordre de 30% des pauvres. C’est donc la difficulté d’entrée dans la vie active et la dépendance due à l’âge qui nourrissent ce nombre impressionnant de pauvres. Toutefois ce nombre est en pourcentage assez constant depuis plus d’une dizaine d’années. Les socialistes, qui enfourchent ce cheval de bataille sans vergogne, devraient se souvenir, qu’en 2000 sous un gouvernement socialiste, le pourcentage de pauvres était de 13,6% !
Malheureusement ce pourcentage est assez constant mais le nombre de pauvres augmente avec la population. La paupérisation touche donc surtout les inactifs ou partiellement actifs. La mondialisation et l’Europe, vendue comme sociale, laisse bien de côté ces catégories d’âge.
Du côté des actifs on ne note pas une évolution négative. Le rapport entre le salaire médian (salaire qui partage les salariés en deux parts égales en nombre) et le salaire moyen est assez constant et de 83,2% en 2009 pour 83,5% en 2006. L’affaiblissement de ce rapport signifierait que le nombre de bas salaires augmente plus vite que les autres. Par ailleurs, depuis une dizaine d’années le revenu disponible du seuil de pauvreté augmente régulièrement de 1,4% à 1,5%.
Ceci confirme que les catégories d’âge touchées ne sont pas plus prises en compte par un gouvernement de droite que par un de gauche. L’aide à un plus grand nombre doit s’adapter pratiquement en dehors de toute aide d’état. Le nombre croissant de jeunes adultes pauvres va poser des problèmes de sécurité des banlieues où la ghettoïsation n’arrange rien ni le choc des cultures. La différence du taux de natalité entre la population immigrée depuis une ou deux générations et l’autre, ne fait que produire de plus en plus de jeunes, désœuvrés et alimentant la cohorte des pauvres de nos banlieues.
Il ne faut pas chercher plus loin l’origine de la délinquance croissante et les moyens mis en œuvre pour la diminuer croîtront au rythme de l’accroissement des jeunes pauvres sans jamais résoudre le problème. Seule la diminution des pauvres et leur intégration dans le travail et la culture du pays d’accueil peuvent améliorer progressivement cette situation que le nombre peut rendre rapidement explosive.
La mondialisation ne rend pas les pauvres moins pauvres ni moins nombreux, elles les ignorent et profite seulement aux plus riches. Mais la mondialisation, la libre-concurrence, la libre circulation des capitaux, l’euro, le traité de Maastricht ont d’abord été l’œuvre de… Jacques Delors, Helmut Kohl et… François Mitterrand. Doit-on le rappeler à François Hollande qui saute comme un cabri sur les statistiques de la pauvreté ?
L’Europe sociale promise n’est que l’instrument des multinationales et des banquiers !
L’Europe sociale ne s’intéresse pas à la soupe populaire !
Claude Trouvé