En cette fin de dimanche le Sénat
risque de basculer à gauche. Il s’agirait d’une première depuis la libération.
L’UMP présente ce résultat comme un résultat logique après la victoire de la
gauche aux municipales et aux cantonales. C’est vrai, mais quand on ajoute que
ceci n’est nullement une critique de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est
pousser le bouchon un peu loin !
Il faut savoir reconnaître ses
échecs. Le fait de parader en Libye, de vouloir enlever à Obama la main mise
sur le destin de la Palestine et de fêter le cent-cinquantième anniversaire de
la statue de la liberté ne résout pas le problème économique sans précédent
sous la cinquième république auquel nous sommes confrontés.
0% de croissance au deuxième
trimestre et 0,1% annoncé pour le troisième s’ajoutent au 75 milliards de
déficit du commerce extérieur et au 2,1% d’inflation prévisibles pour 2011. On
ne peut se consoler avec les trois ou quatre milliards à trouver pour finir l’année
2011 après un remaniement exceptionnel du budget ni avec les 11 à récupérer
pour boucler 2012 selon les engagements pris auprès de Bruxelles. L’épée de
Damoclès des agences de notation est suspendue sur la France.
Les prévisions d’économies
réelles de fonctionnement sont maigres et l’essentiel va devoir être trouvé sur
les crédits d’impôts, les subventions, les aides et remboursements sociaux. La
marge de manœuvre du gouvernement se réduit comme une peau de chagrin. La
camisole de force de l’euro et des injonctions de Bruxelles ne nourrit pas l’espoir
de pouvoir redresser le pays qui s’enfonce chaque jour.
Incapable de relancer l’économie
avec un euro fort et une politique imposée de rigueur trop stricte obligeant à
toucher au pouvoir d’achat donc à la consommation intérieure, la France ne peut
que subir sans défense une récession occidentale et un ralentissement mondial.
En 1980 le Pib/habitant de la France était supérieur à celui des Etats-Unis.
On parlait de la France comme un pays en pleine ascension qu’il fallait copier !
On croit rêver !
Depuis la France a entamé un lent
déclin par des décisions malencontreuses. La politique de l’immigration pour
des raisons de manque de main-d’œuvre a été poursuivie alors que les besoins
pouvaient être couverts par une diminution du chômage et des formations
qualifiantes. On a cédé aux slogans de la France d’accueil sans réaliser que
nous importions aussi une culture différente et que travailler dans un pays ne
signifie pas automatiquement que sa nationalité vous est acquise.
On a ajouté à cela une création
de l’Europe, s’éloignant des principes fondateurs du Club de Rome. Du traité de
Maastricht à celui de Lisbonne, on a fait grossir une Europe des marchands,
sans véritable consensus populaire et ouverte à tous vents. Loin de rapprocher
les peuples on les a enfermés dans le carcan de l’euro avant qu’ils puissent
constater qu’ils vivaient sous les mêmes lois sociales et juridiques. Le
résultat est une cacophonie qui se manifeste quand les temps deviennent
difficiles.
L’Europe n’a ni les structures
ni l’homogénéité pour faire face à des évènements financiers, économiques et
monétaires de cette ampleur. Juste avant Maastricht un ministre japonais de l’industrie m’avait
confié lors d’un dîner « Si vous votez oui à ce traité, vous allez vous y
engluer, nous ne le ferons jamais ». On l’a fait et nous sommes en effet
englués. C’est donc bien à l’incapacité de nos dirigeants à gauche et à droite
que nous devons la situation dans laquelle nous sommes. La crise n’a fait qu’accélérer
les choses.
Que les politiques cessent d’incriminer
les banques, les paradis fiscaux, les dérèglements de tous genres ! Ce
sont eux qui ont signé les traités qui ont amené les états à emprunter auprès
des banques. C’est l’état américain qui a inondé le monde de monnaie de singe,
poussé à l’endettement des particuliers sur l’immobilier. Nous constatons
maintenant que la population musulmane importée croit plus vite que les athées,
les agnostiques, les juifs et les protestants : c’est bien parce
que les gouvernants l’ont voulu ainsi !
Il est triste de constater que le pays va mal
mais il est bien pire de pas reconnaître ses erreurs
sauf quand on manque de courage et d’honnêteté.
Claude Trouvé