En ce 24 septembre 2011 je
pencherais plutôt pour le troisième choix vu l’évolution de la situation. Tout
s’enchaîne dans un scénario qui fait penser que nos élites ne maîtrisent plus
rien. Cette strophe va plomber le monde dans une dépression dont elle tardera à
se relever. A trop verser de l’argent dans ses affluents, le fleuve déborde et engloutit le paysage de carton pâte
construit par les Etats. Les digues sont rompues.
La Bourse s’effondre puis espère
voir arriver Grouchy dans un yoyo épuisant. Les 20 principaux pays riches et
émergents du monde sont en conclave depuis jeudi. Les ministres des Finances et
banquiers centraux des principaux pays riches du G20, réunis depuis jeudi à
Washington, se sont engagés à "apporter une réponse internationale forte
et coordonnée" à la crise.
«Les grands argentiers de la
planète ont promis de faire en sorte que les "banques disposent d'un
capital adéquat", après la dégringolade ces derniers jours des valeurs
bancaires européennes, minées par les craintes liées à la crise de la dette
dans la zone euro. Les Banques centrales, qui multiplient les interventions
pour éviter un tarissement du crédit, se sont engagées à continuer "à
soutenir la reprise". Le G20 a promis, en vue du sommet de Cannes (sud-est
de la France) les 3 et 4 novembre, un "plan d'action collectif
ambitieux" ». (AFP)
On va ouvrir les vannes des
banques centrales mais le scénario ne va guère changer. On va retarder le choc
de la dépression qui arrive sur le monde, les moteurs de l’économie se
précipitent aux abris, les citoyens se contentent de rentrer la tête dans les
épaules et attendent que la dépression les atteigne.
Le ministre français des
Finances, François Baroin, a fait une déclaration à la hauteur des
enjeux : “il n’y a pas de raison de changer de stratégie face à la crise
dans la Zone euro”. La question alors qui s’impose est la suivante :
A partir de quel degré de catastrophe boursière, financière, économique
nos élites vont-elles réaliser que c’est leur façon de gérer les problèmes — et
non pas les problèmes en eux-mêmes — qui constitue la difficulté ?
Les Etats-Unis continuent dans
une recette qui a échoué deux fois. Le Quantitative easing2 a fait flop. Les
USA sont en moins bonne situation qu’avant cette création monétaire de 600
milliards de dollars. On a créé ainsi 700.000 emplois (+0,6%) coûtant chacun
850.000 dollars ! Pour ce qui correspond à un salaire médian en France, c’est
l’argent qu’aurait touché le salarié américain pendant 37 ans sans rien faire. Les
prix de l’immobilier sont plus bas qu’avant le lancement du QE2. Les prix des
maisons chutent au taux de 1% par mois, selon l’économiste M. Shiller. La
croissance économique est plus lente. L’inflation est plus élevée…
Les Espagnols, les Irlandais, les
Portugais, les Italiens, les Grecs doivent faire face à leurs problèmes. Ils ne
peuvent pas imprimer d’argent. Ils utilisent l’euro, une devise contrôlée par
l’Union européenne… c’est-à-dire par la France et l’Allemagne. Ils portent une
“camisole de force” imposée par les plus grandes économies de l’Union. S’ils
veulent boire, ils doivent maigrir. On les pèse avant chaque gorgée et on
vérifie que la perte de poids est bien celle imposée. Pour espérer maintenant avoir
un peu d’ouzo, les Grecs doivent même chinoiser et vendre père et mère !
En même
temps la Chine accuse aussi le coup du ralentissement mondial, voici ce qu’en
dit le journal britannique The
Telegraph :
“La Chine ‘confrontée à une bulle
du crédit subprime. Le
resserrement monétaire en Chine menace de faire éclater la bulle du crédit de
1 700 milliards de dollars qui pèse sur les finances gouvernementales
locales, exposant la crise du subprime qui mijote, selon un gourou économique du parti communiste”.
“M. Cheng a dit que la Chine
entre dans ‘une période très difficile’ ; la croissance se heurte à
l’inflation, menaçant de dégénérer en une sorte de stagflation naissante telle
que celle constatée en Occident dans les années 70 et laissant la Banque centrale
confrontée à un choix désagréable. La politique de resserrement crée beaucoup
de difficultés aux gouvernements locaux qui tentent de rembourser leurs dettes,
et cela cause des faillites’, a-t-il déclaré au Forum économique mondial de
Dalian. ‘Notre version des subprimes
américains est le prêt aux autorités locales, et le gouvernement prend cela
très au sérieux’.”
Pendant ce
temps la note de l’Italie et de deux de ses banques est dégradée, l’américain moyen
souffre et les grecs sont dans la rue. La stratégie de la création monétaire,
stratégie suicidaire, s’est répandue en Europe. La BCE est sortie de son rôle
de surveillance de l’inflation et de fournisseur des banques privées pour
rentrer dans le marché spéculatif par rachat d’obligations plus ou moins pourries
des pays en difficulté. De fournisseur d’argent elle est rentrée dans le métier
de faussaire.
Le G20 nous
prépare un plan de sauvetage des banques avec quel argent ? La FED et la
BCE n’ont que deux solutions, soit créer de la monnaie soit le prendre dans
notre poche maintenant ou plus tard. Sauve qui peut ! Pour être franc, l’ « heure
aux pleurs » est devant nous.
Derrière tout cela des puissants nous manœuvrent
Ils influent les marchés au gré de leurs désirs
Ils influent les
états et se font un plaisir
De tous les
promouvoir « faiseurs de basses œuvres ».
Jacques Ouvert
Claude Trouvé