Le week-end nous incite à philosopher sur les politiciens de notre pays. Les candidats de l’élection présidentielle sont pour la plupart déjà en campagne. C’est le grand temps des promesses la plupart non chiffrées. C’est à celui qui touchera le mieux sa clientèle préférée.
On agite frénétiquement le miroir aux alouettes en toute impunité puisque la sanction ne pourra se manifester que dans cinq ans. Personne n’y échappe même si notre président Sarkozy est un orfèvre en la matière.
Les écolos vont arrêter le nucléaire, l’Allemagne l’a fait en mars et importe depuis la quasi-totalité de la puissance électrique qui lui manque (fournie en majorité par des réacteurs nucléaires). On attend que les verts nous chiffrent l’addition, on a déjà un commerce extérieur si florissant !
François Hollande remet 70.000 personnes dans l’Education Nationale sans chiffrage bien entendu. Un rapide calcul sur la base du salaire médian actuel donne de l’ordre de 1,9 milliards à ajouter au budget annuel. Tiens, c’est justement sur des chiffres de cet ordre que s’étrillent nos députés pour boucler le budget 2011. C’est vrai qu’il prévoit cela étalé jusqu’en 2015, pourvu qu’il ne s’étale pas avant en assurant, juré, craché, le 3% de déficit du budget en 2013.
Martine Aubry va redonner de la vigueur au budget de la culture, sans doute à la culture de la rigueur. Elle se présente comme celle qui va veiller à la sécurité, bien connue comme étant la première priorité de la gauche. Les statistiques dans ce domaine donnant le résultat que l’on veut, le risque de ne pas pouvoir annoncer des succès n’est pas grand. La manière d’y parvenir et le coût se décideront au fur et à mesure des besoins. Comme ça c’est pragmatique… et prudent. Il est vrai qu’avec l’affaire Guérini il y a du travail en perspective.
Jean-Louis Borloo, qui a le sens de l’opportunité, promet que les prochains présidents de la république handicapés seront beaucoup mieux pris en charge par l’Etat… normal non ? Le coût ? On verra mais on fera c’est sûr.
Marine Le Pen peine surtout à chiffrer le coût de la sortie de l’euro mais pour rassembler les mécontents il suffit de taper sur l’UMPS. C’est vrai que la promesse de faire mieux ne sera pas difficile à tenir !
On ne peut terminer ce petit tour d’horizon sans donner quelques belles promesses de notre président et de ses prédécesseurs comme le rapporte l’Expansion.
1995, Jacques Chirac : « La priorité, c’est la réduction des déficits (...) pour conduire à l’équilibre dans deux ans ». Dire que cela fait 14 ans que nous devons tenir en équilibre, pas étonnant que tombions d’épuisement !
2002, Florence Parly, secrétaire d’Etat au Budget de Jospin : « La réduction des déficits se poursuivra (…) se poursuivra pour parvenir à l’équilibre en 2004 ». Ah bon, parce que nous n’y étions pas ?
2005, Thierry Breton, ministre de l’Economie de Raffarin : « Nous prenons l’engagement de réduire la dette pour qu’au terme de ces cinq ans, on soit en France, à un budget qui soit équilibré ». Donc si je comprends bien, il n’y a plus de problème en 2011.
2007, Fillon : « L’objectif de Nicolas Sarkozy, c’est de ramener la dette au-dessous des 60% en cinq ans ». Bon ça va, c’est pour l’année prochaine, les choses se présentent bien d’ailleurs juste un passage de 86% à 60%, le plus dur est fait.
Demain on rase gratis, c'est ça la règle d’or !