Vous avez sans doute entendu
Nicolas Sarkozy essayer en vain de prononcer ce sigle pour finir par parler d’un
fonds de solidarité européenne. C’est en effet son but à ce « Fonds
Européen de Stabilité Financière » ou plutôt à ce « Foutoir desEspoirs des Sans Fric ».
La solidarité ne peut déjà jouer
que tant que les plus riches peuvent renflouer les plus pauvres, or soit les
plus riches commencent à avoir des difficultés soit ils ne supportent plus les
décisions quasi unilatérales du couple franco-allemand. Pour les autres du sud en
général, ils oscillent entre la faillite imminente et celle probable.
Ce FESF a été doté d’un fond de
500Mds€. Les agences de notation ont signifié qu’il ne permettait des prêts
directs qu’à hauteur de 440Mds€ et que la note AAA ne serait maintenue que si
des liquidités suffisantes sont fournies par les pays sous AAA pour la part des
sur-garanties des pays hors note AAA. Autrement dit, on n’a qu’une confiance
très limitée dans les pays hors AAA ! Ça commence bien !
Le 11 mars 2011 le plafond global
de garantie a été augmenté. Chaque état membre porte les sur-garanties de 120%
à 165%. Le vent de panique commençait à
souffler, il n’y a pas que le capital à garantir, les intérêts aussi !
Pour sa part le plafond de
garantie pour la France passe de 111Mds€ (principal et intérêts) à 159Mds€
(principal). La participation de la France dans la BCE (Banque Centrale Européenne)
qui gère ce fonds est de 21,9%. C’est
sans incidence sur la dette publique selon François Baroin. Sauf que cet engagement
devra être tenu en cas de besoin et qu’il faudra emprunter pour y faire face, d’où
les contorsions des européens avant de donner un droit de tirage à la Grèce. Là
il faut réellement payer !
Les états ne pouvaient
initialement emprunter qu’auprès des banques, le prêt direct de la BCE était
exclu des traités. Faisant fi de tout cela devant l’urgence de fournir les taux
les plus bas possibles aux états, le FESF est autorisé à prêter directement à
un état à un taux égal au taux de financement du FESF majoré de 200points pour
les 3 premières années et 300points par la suite.
Le 21/07/11 devant les menaces
pesant sur l’Espagne et l’ltalie le pouvoir du FESF est étendu aux banques prêtant
aux états. Ça ne tourne pas un peu en rond tout ça, les états aux banques, les
banques aux états, à moins que ça ne tourne pas rond du tout en Europe. C’est
clair l’Europe va mal mais la poudre aux yeux ne fait que commencer !
Dernière trouvaille, cela vient
de sortir. « La Banque centrale
européenne, la Réserve fédérale américaine, la Banque d'Angleterre, la Banque
nationale suisse et la Banque du Japon vont mettre à disposition des
établissements financiers des liquidités en dollars. S'ils ne parviennent pas à
se refinancer sur le marché interbancaire, ils pourront donc faire appel à la
générosité des banques centrales. ». Le FESF et le FMI ne sont même
plus suffisants, le monde bancaire arrive au secours de l’Europe et de l’euro malades
car le dollar protège encore un temps les Etats-Unis
Les marchés bondissent de joie, l’argent est de nouveau là, le CAC40, le
Down Jones, le Nasdaq s’envolent. Comme d’habitude ce n’est qu’un remède
court-termiste. Il pourra alléger les banques de certains effets secondaires de
la gangrène financière. Mais le mal continue à la racine. L'Europe peut-elle se
mettre d'accord sur la résolution de la crise de la dette ?
Parviendra-t-on enfin à finaliser aujourd'hui le plan d'aide à Athènes, décidé
le 21 juillet ? Quand bien même, ce ne sera pas suffisant.
Le système financier dans son ensemble est vicié. Les plans de relance à
base de création de monnaie ne feront que relancer l’inflation. Le constat est
que les caisses sont vides chez les banquiers et les états, on se repasse la
patate chaude !
L’euro
brûle les doigts des états
Certains
le garderont dans la main plus longtemps que d’autres
Mais il
aura aussi leur peau !
Claude Trouvé