lundi 12 septembre 2011

L’euro ou la mise sous hypnose

La Grèce est en faillite, elle était maintenue la tête sous l’eau jusqu’à l’asphyxie par l’euro. Cela a coûté beaucoup d’efforts de la part de ses partenaires européens, à la France en particulier et surtout à l’Allemagne. Nous sommes toujours prêts à emprunter pour l’empêcher de respirer, la France est une bonne âme avec l’argent qu’elle n’a pas. L’Allemagne ne l’entend plus de cette façon.


La tragicomédie joue son dernier acte, l’Allemagne va capituler la première. Les Grecs résistent trop, la mort ne vient pas assez vite… laissons-la vivre. On va cesser de lui maintenir la tête sous l’euro. De toute façon c’est un petit pays dont la présence parmi nous n’est pas essentielle. Des commentateurs disent déjà que c’est une éventualité heureuse, comme cela on pourra mieux aider les autres dont on pense qu’ils pourront rembourser leur dette. On voit que la charité commence toujours par soi-même.

Ces commentaires qui saluent la sortie de l’euro par la Grèce oublient que c’est l’euro qui l’a tuée. Ils oublient de dire que la gangrène est un mal qui se propage aux membres sains et qui finit par tuer. Après la Grèce, le Portugal et l’Espagne sont en passe de contagion. Le cocorico de la France a déjà été mis sous surveillance négative. Nos gouvernants s’affolent dans l’urgence du budget 2011 pour finir par s’étriper sur le budget 2012.

Pourquoi la Grèce en est-elle arrivé là et pourquoi la menace va finir par peser sur nous ?

Nous avons admis la Grèce dans l’Union Européenne en 1981  puis dans la Zone Euro en 2001 avec l’aveuglement de l’enthousiasme et comme le symbole de notre civilisation européenne. Depuis la dictature des colonels la vie politique grecque est dominée par le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK). Lors de son entrée dans l’euro, elle vivait dans l’euphorie d’un tourisme florissant et un état peu scrupuleux des dépenses publiques. Dès que la crise est apparue, sous le poids de l’euro qui a ralenti les rentrées d’argent et celui du budget mal contrôlé en dépenses et en recettes fiscales, la Grèce a entamé sa descente aux enfers.

L’euro-mark protège les pays faibles dans un premier temps en leur permettant d’emprunter à des taux très inférieurs à ceux obtenus hors de la zone euro. Le pays était mis sous une hypnose qui le maintenait dans l’euphorie des délices de Capoue. La gestion du budget devenait chose accessoire par rapport à la distribution d’argent sur l’ensemble des citoyens, gage d’une bonne réélection. La dette s’aggravait fortement au pays des sans-soucis. Puis vient le temps du bilan des banquiers qui prennent conscience de leur prise de risques. Les taux d’intérêt montent en même temps que la dette.

L’entêtement de notre pays à rester dans l’euro coûte que coûte, en souhaitant plus d’Europe encore, se traduirait par une première baisse de l’euro qui nous donnerait une bouffée d’oxygène tout en entraînant des difficultés plus grandes pour l’économie américaine maintenue un temps par son nouveau plan de relance. Puis la faiblesse du dollar arriverait et une nouvelle hausse de l’euro qui précipiterait l’augmentation de notre dette par l’impact sur notre commerce et notre économie. Il y a toujours plusieurs soubresauts avant la mort… à moins que la zone euro n’explose avant.

Reportez-vous à notre chronique précédente « La Grèce sera le tombeau de l’Euro », nous y sommes presque et nous y courrons.

Le MPF l’avait prévu avec quelques autres souverainistes

L’heure de vérité là aussi va sonner.

Claude Trouvé