La politique
énergétique française a pris en compte comme vision futuriste la « décarbonisation »
de la planète. En dehors du fait que l’élimination complète du carbone contenu
dans l’air entourant notre la planète signifierait la mort de toute végétation
et par conséquent la nôtre, cet axe politique prend à son compte l’effet du CO2
sur le réchauffement climatique. Les variations naturelles de ce taux dans
l’histoire de la terre ayant été très importantes, et ayant d’ailleurs selon
les spécialistes suivi et non précédé les élévations de température, ceci
présuppose que les variations anthropiques notoirement plus faibles sont
pourtant la cause à éradiquer. L’homme se targue donc d’être le régulateur de
l’atmosphère de la planète. Même si le consensus est loin d’être acquis, et
l’est d’ailleurs de moins en moins dans le monde des vrais spécialistes, mon
propos prendra pour vrai cette doxa climatique. Toutefois je ne me priverai pas
de proposer à votre réflexion le graphique ci-dessus qui illustre visuellement
le « hiatus » entre les prévisions des modèles mathématiques et la
réalité du lien carbone-réchauffement depuis vingt ans. Compte tenu des remises
à l'échelle nécessaires pour superposer les deux courbes, les unités en
ordonnées sont ici arbitraires à partir de données officielles avec le CO2
anthropique en vert et les températures en rouge jusqu’en 2013.
A
partir de cette doxa climatique, la politique énergétique mondialiste veut
remplacer les productions à partir d’énergies fossiles, donc épuisables, par
des énergies dites inépuisables dont principalement celles des cours d’eau et
des marées, du vent et du soleil. Ce faisant on pose le principe du
remplacement des énergies pilotables, polluantes (charbon, fuel, gaz) et
dangereuses (nucléaire), par des énergies intermittentes (mers, cours d’eau) et
des énergies intermittentes et aléatoires (vent, soleil) donc que très peu
pilotables pour ces dernières. Ceci pose donc à priori le fait que l’on ne
pourra pas faire coïncider la demande d’énergie électrique avec l’offre. Dans
le cas de l’effacement total des énergies pilotables, on sera donc, sauf cas
exceptionnels, toujours en inéquation
consommation-production. Le réseau électrique français est
interconnecté sur l’Europe et au-delà avec toutefois des limitations dues aux
capacités d’échanges des infrastructures filaires de liaison.
Si
la politique mondialiste de disparition des énergies pilotables est appliquée
sur l’ensemble de l’Europe, on ne diminuera pas le nombre des inadéquations
entre consommation et production bien au contraire mais on augmentera la
probabilité d’avoir des inéquations de beaucoup plus forte amplitude. On peut
citer déjà une journée où la surproduction des énergies renouvelables a été
telle en Allemagne que les pays voisins ne pouvaient l’absorber et où on a
demandé à la population allemande de surconsommer… pour rien. L’application complète de la politique
« écologique » vendue au
public avec le label vert est inapplicable. J’ai démontré, d’après les
informations de production et de consommation de 2014 à 2016 en Allemagne, en
Belgique et en France qu’approximativement, on constate sur une année que 1kWh
d’énergie renouvelable (éolien et solaire) est couplé avec 1kWh d’énergie
pilotable.
En conséquence la
seule possibilité qui est offerte est, une fois retirée la production
hydraulique et énergies renouvelables autres que l’éolien et le solaire soit
environ 12% de la production totale, le reste de la production électrique
française doit obligatoirement être de 44% d’énergies pilotables et 44%
d’énergies intermittentes et aléatoires, les EnRia. Il nous reste le choix
entre le solaire et l’éolien pour les EnRia, et entre le charbon et le
nucléaire pour les énergies pilotables. Actuellement la production française de
2017 est de 535,7 TWh dont les EnRia représentent 8%, l’hydraulique et les
autres énergies non pilotables 11%. Donc 81% de l’énergie produite provient des
énergies pilotables, énergies thermique 9% et nucléaire 72%. La consommation
est 484,2 TWh, le solde des échanges commerciaux de 39,5TWh et 12TWh sont
consommés dans les pertes en ligne et le pompage pour l’hydroélectricité.
Muni de ces données on constate que nous avons subvenu largement à la
consommation mais nous avons tout-de-même dû importer de l’électricité en
janvier et novembre 2017. Il a manqué 700 MW pour éviter cette dépendance et ce
ne peut être trouvé que dans les énergies pilotables soit un peu plus de 1%
d’entre elles. Il manque donc l’équivalent d’un réacteur nucléaire de type Fessenheim,
or on parle d’arrêter ces deux réacteurs. Dans la mesure où la production
nucléaire à 72% de la production totale a été proche de son taux de disposition
de 73% environ, l’apport de compensation de l’énergie thermique n’a été que de
1%. Les 8% restants de l’énergie thermique ont donc servi à compenser
l’intermittence des 8% de production des EnRia. On retrouve bien en 2017 ce qui
a été observé sur les années 2014-2015-2016, à savoir 1kWh d’énergie thermique
pour 1kWh d’EnRia.
Mais le chemin est long pour atteindre 44% d’EnRia en partant de 8%, il
faut multiplier les fermes éoliennes et remplir les toitures et les champs de
panneaux solaires. L’énergie nucléaire est faite normalement pour assurer la
fourniture de base de la consommation électrique. Le nucléaire français a
réussi cependant à conduire ses centrales avec un effacement rapide de 30% de
sa production en ½ heure dans 8 de ses réacteurs mais c’est au prix d’une perte
de rendement et de vieillissement accéléré des installations qui n’aiment pas
les cycles thermiques. Ce n’est pas non plus favorable à la sûreté des
réacteurs. Le nucléaire fait facilement des variations saisonnières de sa
production, mais c’est l’énergie thermique qui est la plus apte à réaliser des
réactions instantanées d’arrêt et de redémarrage. C’est donc finalement l’énergie
thermique qui est au centre des besoins et ceci d’autant plus que l’on arrêtera
des réacteurs nucléaires.
C’est sur ces bases que l’on examinera dans le prochain article les
solutions possibles et réalistes qui sont accessibles en dehors de toute
idéologie.
La
politique énergétique actuelle conduit à une impasse
Où le
coût de l’électricité et la réduction du CO2
Sont
des objectifs irréalistes et contradictoires.
Claude Trouvé
07/92/18
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