Pour
rester dans le domaine de l’énergie on peut aussi dénoncer l’intox du plan
énergétique du gouvernement. Les projections sur 2021-2022 sont fausses parce
qu’elles sont masquées. Les responsables de la production électrique ne peuvent
ignorer que les énergies renouvelables intermittentes et aléatoires (EnRia) sont
par définition non pilotables et demandent l’intervention d’énergies
pilotables, essentiellement thermiques polluantes, pour satisfaire normalement,
sans apport de l’étranger, les variations de la consommation. Que ce soit en Allemagne,
en Belgique ou en France, la « loi » expérimentale de cette
juxtaposition indispensable étalée sur l’année, montre qu’en gros 1kWh d’énergie thermique (charbon, fioul,
gaz) est nécessaire pour produire 1kWh d’EnRia. Pourquoi cache-t-on cette
vérité ? Parce qu’elle dérange. C’est pourquoi le plan climat de Hulot
affirme le 6 juillet 2017 cette contre-vérité : « La chaleur d’origine renouvelable est une
énergie compétitive en matière de soutien public, qui réduit les émissions
de gaz à effet de serre en se substituant aux combustibles fossiles (gaz ou
charbon) » ou « la
nouvelle Stratégie nationale bas-carbone visera la neutralité carbone vers le milieu du siècle » ?
RTE,
réseau de transport d’électricité, déjà coupable d’information déformée comme
montré dans l’article précédent, biaise encore dans son communiqué de presse du
7 novembre 2017 qui a amené néanmoins Hulot à admettre que l’on ne pourrait pas
arrêter de centrales nucléaires avant 2023, sans que le sort de Fessenheim ait
été expliqué clairement.
« · 2020-2022 : différentes options sur la fermeture
des centrales à charbon ou des réacteurs nucléaires atteignant 40 ans de
fonctionnement
A partir de 2020, les marges augmentent grâce à une
légère baisse de la consommation et à la mise en service programmée de moyens
de production (premier parc éolien offshore, nouvelle centrale au gaz) et de trois interconnexions (deux avec
l’Angleterre, une avec l’Italie). Ces marges permettent d’envisager la
fermeture des centrales à charbon ou de quatre réacteurs nucléaires atteignant
40 ans de fonctionnement. Ces deux mesures ne peuvent être engagées
conjointement. »
On note que RTE prévoit le maintien du
nucléaire, l’arrivée d’une nouvelle centrale au gaz et l’importation d’électricité
d’Angleterre et d’Italie pour envisager la fermeture des centrales à charbon.
En réalité on se promène dans un flou artistique de scénarios dans lesquels le
gouvernement se garde bien de choisir car aucun ne pourra être réalisé tel qu’indiqué.
On trouve seulement ce chiffre : « La France a adopté une trajectoire de développement des énergies
renouvelables ambitieuse, avec un objectif de 32 % en 2030. » On
ne sait d’ailleurs pas s’il s’agit de production ou de puissance installée, ce
qui est très différent. Si c’est de production qu’il s’agit, cela passe par un
scénario probable, selon les écrits de RTE représenté sur le graphique
du haut. La production des EnRia évolue au même rythme qu’entre 2016 et 2017, celle
du nucléaire est maintenue, celle de l’énergie thermique diminue et la
consommation électrique est constante. Le non-dit c’est le besoin d’énergie pilotable
pour réguler les EnRia, donc ce graphique est faux car irréalisable sans un
apport par l’importation d’électricité.
Il semble cependant peu réaliste de compter
sur les importations pour réguler les aléas des EnRia, ce qui conduirait de
toute façon en réalité à une surproduction de 44 TWh pour le pilotage. Mais RTE
gomme ainsi par l’importation la nécessité des énergies pilotables thermiques.
On se demande alors vraiment pourquoi on se prépare à importer de l’électricité
pour pouvoir exploiter les EnRia et finalement surproduire une centaine de TWh
aux ¾ produits par les EnRia dont la production est la plus coûteuse et
devra être exportée en priorité et en plus presque toujours à perte. Tout
cela pour pouvoir annoncer que l’on baisse la production de l’énergie
thermique. La production totale sera en réalité de l’ordre de 596,2 TWh au lieu
de 552 kWh, ce qui n’est pas avoué par RTE. Le graphique est irréaliste, donc
faux, mais cela permettra d’afficher une part du nucléaire réduite à 66% et une
baisse de la production d’énergie thermique… mais à quel prix ! C’est le scénario masqué de
surproduction ci-dessus, auquel n’échappera pas la production d’électricité si
l’on s’en tient au scénario annoncé.
En réalité le scénario devrait être celui représenté
sur ce graphique. La part du nucléaire est aussi réduite à 66%, le pilotage des
EnRia est assuré par l’énergie thermique et ne demande pas d’importation comme
dans le scénario masqué précédent. Evidemment Hulot ne peut s’y résoudre, car
il avouerait que les énergies pilotables doivent suivre les EnRia à égalité de
production. Il faudrait ainsi accepter une augmentation de la production d’énergie
thermique, donc de CO2 et de polluants. C’est politiquement difficilement
jouable, encore que Hulot a déjà reculé sur l’arrêt des centrales nucléaires et
repoussé à 2030 les 30% d’EnRia. C’est donc le scénario masqué auquel il faudra
se résoudre si l’on continue à implanter des EnRia au rythme actuel.
On voit comment l’opinion est manipulée pour
arriver à un objectif politique et idéologique, très coûteux, qui à terme
conduit à un doublement du prix du kWh pour l’abonné comme en Allemagne. Mais
là on est dans le cas inverse de l’impact de l’image, on retient l’information
et surtout une information claire à comprendre, laquelle risquerait de marquer
les esprits. Sans image on pourra toujours naviguer à vue avec des discours
préparant l’opinion. Tout cela pour ne pas avouer que l’implantation des EnRia
nécessite l’équivalent en énergie thermique et présenter finalement un bilan
carbone amélioré en faisant produire l’électricité pilotable à l’étranger !
C’est dramatique pour notre pays car le scénario raisonnable pour 2021-2022, c’est-à-dire
jusqu’à la fin du quinquennat, devrait être celui que j’ai déjà publié et remis
ci-dessus. Ce scénario prend en compte l’évolution de l’implantation des
EnRia en 2018 mais l’arrête en 2019, maintient la production de l’énergie nucléaire
et celle de l’énergie thermique au niveau de 2017 pour une production totale supplémentaire
de 16TWh permettant de diminuer le risque de black-out (arrêt total de la
fourniture d’électricité) évoqué en janvier 2017, et permet le pilotage des EnRia
implantés jusqu’en 2021. Ce scénario n’importe pas plus d’électricité.
Évidemment cela signifie l’arrêt de la gabegie de la folie des EnRia et donc un retour sur
terre encore bien difficile à faire admettre tant le matraquage idéologique à
base de réchauffement climatique anthropique est asséné en permanence en jouant
sur des peurs instantanées puisées dans la vie météorologique planétaire ou en
diffusant des informations et chiffres truqués. J’ai voulu montrer dans cet
article que la puissance de l’image est si forte qu’inversement la rétention de
l’information pousse à celle des images. Mais il y a encore des choses à montrer
dans ce domaine et nous en reparlerons dans le prochain article.
Les représentations visuelles statiques ou dynamiques
Sont celles qui marquent l’opinion des
masses.
Les discours politiques s’en servent toujours
Mais elles sont soit montrées soit cachées
Tant leur impact est fort et peut ruiner
La politique si la vérité éclate !
Claude Trouvé
19/02/18
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