Pourquoi les Grecs ne
se rebellent-ils pas ? Parce que « c’est leur état de dépression qui enlève toute perspective d’avenir. Et
ceci parce que la douleur sourde et continue ne sert pas à atténuer la douleur
qui les attend, aussi parce que [la douleur] vide déjà le présent. Les
capacités psychiques et les ressources pour répondre de manière appropriée et
efficace font cruellement défaut. » Ces propos sont malheureusement la
description de la triste réalité d’un peuple, car la photo c’est chez nous,
trompé par ses élites qui se sont servilement soumises à l’austérité européenne
qui livre cette nation au dépeçage et à la pauvreté. C’est cela que Macron a
très bien compris, il faut que la pompe aspirante de l’argent du peuple agisse
suffisamment lentement pour que l’anesthésie n’effraie pas un patient encore
vigoureux. Il a enfilé le costume du monarque au verbe creux, le
verbe du double-sens, le verbe du « en même temps », du coup on ne
sait plus vers où on va, celui du « ni gauche ni droite » qui nous
fait perdre nos repères, du « penser printemps » qui nous
fait croire que l’hiver n’existe pas et que l’été sera radieux.
Imaginons l’automobiliste
à qui l’on dit : « au prochain
carrefour en T tu vas en même temps à gauche et à droite », on sait qu’il
va droit dans le mur. Imaginons, par ces temps rigoureux, le passant qui se
promène en bermuda parce qu’il pense printemps. Il est hors du « temps »
direz-vous. C’est pourtant ainsi que Macron mène la France. Peu importe de dire
tout ou son contraire puisque personne ne sait plus si c’est l’hiver ou l’été,
si c’est une politique sociale ou libérale, et ne sait plus où il va, puisque c’est
tout cela en même temps. Seul Macron sait ce que veut-dire être commissionnaire
de l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir et qu’il sert d’abord avant de laisser
les restes au français.
Son discours au forum économique de Davos est un modèle du genre. Quand il parle en anglais, c’est pour flatter les oligarques et subrepticement les avertir qu’il leur faut être prudents, s’ils veulent continuer à tondre le peuple, et leur conseille de s’assurer que celui-ci est vraiment anesthésié avant de continuer à pomper. C’est en blaguant sur Trump qu’il vante sa propre politique de flexibilité (entendez faire plier la masse laborieuse). Quand il parle en français, c’est pour son peuple, il utilise alors le « je vous ai compris » gaullien, dénonce les excès du dumping social de la mondialisation, et dit que tout doit être fait pour que l’argent n’aille pas autant vers le 1% des plus riches et que le ruissellement vers le bas est nécessaire (un peu).
Son discours au forum économique de Davos est un modèle du genre. Quand il parle en anglais, c’est pour flatter les oligarques et subrepticement les avertir qu’il leur faut être prudents, s’ils veulent continuer à tondre le peuple, et leur conseille de s’assurer que celui-ci est vraiment anesthésié avant de continuer à pomper. C’est en blaguant sur Trump qu’il vante sa propre politique de flexibilité (entendez faire plier la masse laborieuse). Quand il parle en français, c’est pour son peuple, il utilise alors le « je vous ai compris » gaullien, dénonce les excès du dumping social de la mondialisation, et dit que tout doit être fait pour que l’argent n’aille pas autant vers le 1% des plus riches et que le ruissellement vers le bas est nécessaire (un peu).
En français : « On a une dynamique qui sur les sujets fiscaux
ou sociaux est en train d’expliquer aux gens (de rien), les amis, que la bonne
réponse c’est d’en faire toujours moins. La meilleure réponse c’est de baisser
nos impôts. » Ah bon ! En anglais : « Nous avons adopté une loi afin de baisser
jusqu’à 25% l’impôt sur les sociétés. Nous sommes à 33%, pour être précis, au
cours de ce mandat. » Pour que sa politique du « en même temps »
soit bien comprise il l’a traduit en anglais « at the same time ». Le monarque au verbe creux sait qu’il lui
faut surfer sur la COP21, alors il prépare l’auditoire acquis à cette manne
financière dont il est le chantre : « Lorsque nous arrivons ici, le paradoxe est de parler de mondialisation
dans un endroit totalement coupé du monde par la neige. « Une chose
est certaine ici à Davos quand vous regardez par la fenêtre, surtout quand vous
arrivez dans ce bâtiment, il est difficile de croire au réchauffement climatique.
Heureusement vous n’avez invité ici aucune personne sceptique au changement
climatique cette année. » C’est le coup de pied de l’âne à Donald
Trump, celui qui ne croit qu’au réchauffement de son économie, forçant ainsi le
rire de l’auditoire.
Le réchauffement n’est pas
le sujet qui préoccupe le plus les français en ce moment parce qu’il fait froid et que
les « climatophiles » se taisent ou utilisent l’argument comme quoi il
ne faut pas confondre météo et climat, argument qu’ils utilisent pourtant en
permanence avec les ouragans, les incendies, les températures jamais vues
depuis… des lustres, etc. Le chômage, leur niveau de vie et, pour beaucoup leur
sécurité, préoccupent beaucoup plus les français. J’ai montré qu’avec 1,8% de croissance
le chômage ne baisse pas mais continue une lente évolution des emplois à temps
plein vers ceux à temps partiel. Or la croissance de 2017 est de 1,9%, donc rien
ne pouvait bouger autrement que par une augmentation de 1% toutes catégories en 2017.
D’ailleurs pour le projet de
loi de finances de 2018, les recettes n’augmentent que de 0,2 milliard mais les
recettes sur les enregistrements, timbres, autres contributions et taxes
indirectes augmentent de 1,3 milliards soit 4,2% donc largement au-dessus de l’inflation.
Les taxes sur les produits énergétiques augmentent de 2,9 milliards et celles
sur la TVA de 2,3 milliards soit 5,2 milliards pris dans la poche de qui
croyez-vous ? C’est donc les sociétés, et les spéculateurs qui sont les
heureux élus dans un transfert vers eux de l’argent des consommateurs. Quant
aux foyers assujettis à l’impôt sur les revenus, il n’y a rien à en attendre
puisque ses recettes augmentent de 0,1 milliard et que c’est les classes « aisées !
» au-dessus de 2000 euros, mais pas riches-riches, qui vont payer pour les moins
aisés. Mais que peut-on attendre avec un déficit budgétaire
prévu qui s’accroît à 82,9 milliards soit 13,8 Mds€ ou 20%
de plus qu’en 2016 ? On se demande bien par quel tour de passe-passe, on
va pouvoir afficher que l’on a atteint le fameux déficit de 3% du PIB. Il est
vrai que nous allons verser 20,2 milliards à l’Union Européenne, soit 2,3
milliards ou 13,1% de plus qu’en 2017 ! Même si nous en récupérons
13Mds€,
cela veut dire que les 7 milliards prélevés sur les retraités vont à l’UE.
Mais le slogan de Macron sur « la France
est de retour » ne signifie pour l’instant qu’un retour manqué, en
marche à reculons, avec une croissance de 2017 inférieure de -0,6% à celle
de la zone euro et de l’UE, et un solde commercial qui s’alourdit et
passe à -62,3 milliards, après -48,3 milliards en 2016, soit une
dégradation de 29% et une perte de 14 milliards supplémentaires. A force de
compter l’argent en milliers, millions, milliards, etc. chacun finit par perdre
la notion de ce que cela représente. 62,3 milliards c’est une perte de 900
euros/habitant/an, ce n’est pas une paille. Car ne nous y trompons pas, c’est 62,3
Mds€ de perte de notre richesse à tous qui quittent notre pays. Certains osent
se féliciter du dynamisme de notre pays avec une augmentation de 4,5% des
exportations, oubliant de signaler que les importations ont augmenté de 6,8%.
Cela signifie que, si l’on continue, le déficit du commerce extérieur ne fera
qu’augmenter. Ce n’est pas la voie du redressement. En 2017, le commerce
extérieur a freiné la croissance d'un demi-point de PIB (un demi-point, c'est
ce qui manque à la France pour avancer au même rythme que la zone euro). A en
croire les prévisions de l'INSEE, les échanges freineront encore un peu le PIB
sur la première moitié de l'année 2018.
Les consommateurs qui achètent plus, et les
entreprises qui investissent davantage, ne trouvent pas ce qu'ils cherchent en
France. Ils achètent donc des produits étrangers. C’est sur ce principe devenu
loi que Macron surfe toujours sur l’affirmation du « Le pays souffre d'un problème d'offre et non pas de demande »,
comme l’affirment l’ensemble des économistes bienpensants. C’est les trompettes
de la rengaine servie depuis 20 ans, il faut : « maîtriser les coûts, améliorer les produits, innover. Il faut aussi
davantage de salariés qualifiés, davantage d'entreprises capables de toucher
des clients à l'autre bout du monde, davantage de souplesse et de dialogue
social dans une économie encore trop souvent ankylosée. » En deux mots
comme en cent, il faut retrouver de la compétitivité qui passe par de la
productivité et de la baisse du coût du travail soit par baisse des charges,
soit par baisse des salaires et mieux les deux « en même temps ». Si cela
marchait depuis 20 ans de pratique, nous aurions actuellement comme l’Allemagne,
toutes proportions gardées, de l’ordre de 170 Mds€ d’excédent du solde du
commerce extérieur, ce qui équivaudrait à 2 550 euros/habitant/an ou 5 880
euros/foyer moyen/an en plus cette fois.
Ceci revient à dire
que nos entreprises sont mauvaises et nos salariés trop payés pour leur
productivité, mais à ignorer que notre tissu de petites et moyennes entreprises
s’est complètement délité et qu’on ne peut pas toujours leur faire ces
reproches. En effet cette détérioration a suivi les tentatives d’arrimage du
franc au mark, dont la dernière date de 2000-2002 avec l’euro. Non, on ne pourra
pas concurrencer les pays à bas coût salarial et environnemental avant longtemps,
l’écart est trop grand et nous glissons inexorablement sur une pente de l’échec,
car notre monnaie est trop chère par rapport au dollar et encore plus par rapport
au mark.
Ce n’est pas une vue
de l’esprit parce que lorsque nous étions à 1,16$ pour 1€, le
FMI avait estimé qu’en cas de sortie de la zone euro, le franc serait dévalué
de 16%. Or il voisine les 1,24$ actuellement. Notre décalage par rapport au
mark serait alors de 35%. Aucune des médecines préconisées ne peut aboutir à un
résultat tangible et surtout pas celle du ruissellement qui veut stimuler l’offre
en attendant que la manne ruisselle sur le consommateur. Certains pensent qu’ils
peuvent modifier les traités européens en notre faveur, donc en défaveur d’autres,
en oubliant que le consensus à 28 sera impossible. Le remède ? Sortir d’abord de l’euro avant tout ce qui reste à
faire par une politique de la demande. Comment ? En sortant de l’UE.
Une grande partie des français n’ont pas pris conscience
De notre descente relative par rapport aux autres pays.
Pour les autres ils croient encore au miracle Macron
Ou se réfugient dans une apathie, signe d’inertie,
Ceci tant que leur ventre ne sonne pas le creux !
Alors, je vous le dis, plus dure sera la chute !
Claude Trouvé
10/02/18
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