Je
sais par expérience que l’on ne peut pas convaincre les écologistes anti-nucléaires,
qui ne représentent pas heureusement tous les écologistes dont il faut souvent saluer
l’action. J’ai pu constater que les anti-nucléaires souvent très mal informés,
ne veulent aucune contestation sur leur opinion et refusent le dialogue tout en
accusant le « lobby nucléaire » de manque de transparence. Je
note que désormais c’est le « lobby énergies renouvelables », à
capitaux essentiellement étrangers et subventions prises dans notre poche, qu’ils
soutiennent. Si cela a pu être le cas il y a 50 ans où il n’y avait pas alors beaucoup
d’efforts de vulgarisation, car le nombre de diplômés capables de le faire était
restreint, et ils étaient plongés dans des difficultés techniques et scientifiques
qui les mobilisaient pleinement. Cette science était encore très jeune et peu
enseignée dans les facultés et les écoles d’ingénieurs. Elle est devenue très transparente
car toutes les informations que j’utilise dans mes articles, hors ajouts personnels,
sont disponibles sur les différents sites officiels dans l’énergie électronucléaire,
y compris un suivi daté de tous les incidents, réparations et opérations de maintenance
sur l’ensemble des réacteurs français par l’ASN.
Une fois évaluée la
peur de l’industrie nucléaire à son juste niveau de danger et de probabilité de
danger, il est alors impossible pour tout esprit ouvert de ne pas constater que
c’est une énergie indispensable, en attendant la relève, de la véritable
énergie solaire, celle de la fusion des atomes d’hydrogène, l’ère de l’énergie
thermonucléaire dans quarante ans probablement. Avant la quatrième génération
de réacteurs surgénérateurs mettra sur le marché des réacteurs multipliant par
un facteur 60 à 100 les ressources minières en uranium naturel, utilisera plus
efficacement le plutonium retiré des combustibles usés, et l’uranium appauvri
qui est stocké sur de grandes surfaces de stockage en attendant son heure. Les
sources d’énergie électrique ne sont pas prêtes à faire défaut, d’autant plus
qu’on va voir apparaître une nouvelle génération de réacteurs fiables à taille
humaine comme l’a annoncé Trump. Si l’on veut connaître le monde de l’énergie
de demain, il faut regarder du côté de la Chine, qui a tout compris, le
développement de l’énergie nucléaire pour la production électrique intérieure de
base, et celui des énergies renouvelables en façade pour inonder l’Europe et l’Afrique
des productions chinoises, en s’appuyant de plus sur une production chinoise de
quasi-monopole des « terres rares » nécessaires aux éoliennes, aux
panneaux solaires et même aux véhicules électriques.
Si l’on
a compris cela, on est en droit de se demander pourquoi il faut continuer à
implanter des éoliennes terrestres et bientôt marines. Est-ce parce que nous
manquons d’électricité ? Non nous sommes globalement un pays exportateur.
RTE vient de publier son bilan électrique 2017 et le solde des échanges
transfrontaliers est de 38 TWh soit 7,2% de la production. Les chiffres
définitifs présentés sont légèrement différents de ceux que j’ai publiés dans
un précédent article, car RTE les « corrige des aléas climatiques »,
ce qui ne facilite pas les comparaisons. D’ailleurs comme en 2016, le graphique
présenté est une arnaque. Additionnez les productions nucléaire, hydraulique, éolienne
et solaire, vous trouverez 465,9 TWh. Il manque 63,5 TWh pour arriver au total
de 529,4 TWh qui se répartissent entre l’énergie thermique pour 54,4 TWh, et la
bioénergie pour 9,1 TWh.
Pourquoi ? Parce
qu’on nie la réalité, on masque la production thermique et la bioénergie, ça
pollue, on cache. Il s’agit pourtant de 54,4 TWh au lieu de 45,9 TWh en 2016,
soit 19% de plus de CO2 et de polluants pour la santé ! Est-ce
pour pallier un manque de production nucléaire ? C’est partiellement vrai
pour 4,9 TWh (384 TWh en 2016 et 379,1 en 2017), mais il reste 49,5 TWh de plus.
Serait-ce pour compenser une baisse de l’énergie hydraulique ? Oui
partiellement, car elle a baissé de 10,3TWh, mais il reste 38,2 TWh à expliquer.
La consommation aurait-elle été plus forte en 2017 qu’en 2016 ? Non elle a
baissé de 8 TWh et nous étions globalement exportateur d’électricité donc il n’y
avait aucune raison d’augmenter l’énergie thermique polluante.
Sauf
qu’alors la seule raison d’augmenter l’énergie thermique, c’est pour compenser
l’intermittence des énergies renouvelables, en particulier éolienne et solaire.
C’est en effet la seule énergie pilotable encore disponible. La production en
énergies renouvelables (EnRia) est de 40,2
TWh (éolien pour 24 TWh, solaire pour 9,2 TWh, et géothermie renouvelable
pour seulement 7,0 TWh sur 9,1 TWh au total), et la production
thermique supplémentaire restante disponible est de 38,2 TWh d’énergie
thermique et 2,1 de géothermie pilotable, soit 40,3 TWh. On retrouve exactement 1 kWh d’énergie polluante
pilotable pour accompagner 1 kWh d’EnRia. On notera par ailleurs que la
production totale d’énergies renouvelables de 40,2 TWh, est vendue à 95% en
priorité à l’exportation pour 38 TWh à un prix très inférieur à ses coûts de
production.
Voilà ce qu’on vous
cache. Les EnRia sont indirectement polluantes et elles ne servent qu’à
exporter de l’électricité à perte ! Voilà déjà pourquoi il faut arrêter l’implantation des éoliennes dès
2019 et limiter la production solaire à l’autoconsommation pour au moins
éviter de surpayer l’électricité aux producteurs privés, et arrêter les
subventions pour les panneaux solaires. La baisse de consommation due aux
économies d’énergie doit pendant un certain temps compenser l’expansion
probable de la voiture électrique. En 2020 l’apport complet de production de l’EPR
de Flamanville, avec une puissance de 1650 MW et un taux de disponibilité
amélioré à au moins 85%, donnera plus de 12 TWh supplémentaires sur le réseau. C’est
la moitié de la production des éoliennes en 2017 avec pourtant une puissance
installée de 13 559 MW et 26% de plus que celle des centrales à charbon.
La
désinformation ne se limite pas à vous cacher l’augmentation de la production d’énergie
thermique, elle va vous vanter une augmentation globale de 15% de la puissance
installée des EnRia, solaire et éolien. Seulement voilà leur production en 2016
représentait 5,46% de la production totale, et elle ne représente toujours que
6,27% en 2017 et a fait croître la production thermique polluante de 15%. Mais
il y a bien d’autres raisons de stopper l’implantation des éoliennes car elles
apportent leurs propres nuisances et dépendances. Nous en parlerons dans le
prochain article.
Compte-tenu que les EnRia ont toujours un
caractère intermittent et aléatoire,
L’apport d’énergies pilotables polluantes
est techniquement obligatoire.
Cette pollution indirecte rend caduque
la réalisation de l’objectif
De réduction de l’apport de CO2
et de tous les autres polluants.
Continuer à implanter des éoliennes terrestres
et marines
Et coupler la production d’énergie
solaire au réseau
Pour le subventionner et surpayer les
producteurs
Est tout simplement un véritable
scandale !
Claude Trouvé
25/02/18
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