Notre perte de
souveraineté a des conséquences de plus en plus visibles. La première perte est
ancienne et date du Traité de Maastricht en 1992 avec la perspective de passage
à l’euro entre autres. La perte de la maîtrise de la monnaie signifie l’entrée
en dépendance, mais les traités suivants, Amsterdam (1997), Nice (2001), Fonctionnement
de l'Union Européenne (2009), Lisbonne (2007) ... accentuent notre dépendance à
l’UE. Le Traité de Fonctionnement de l’UE renforce la primauté des décisions de
Bruxelles sur celles de Paris, et celui de Lisbonne est le symbole du déni de
démocratie après le refus par référendum de la Constitution Européenne (2005).
Depuis le référendum n’a plus vu le jour et l’UE n’a cessé de promouvoir sa
mise au placard.
Mais
la perte d’indépendance ne se limite pas à la tâche régalienne, qui
consiste à battre monnaie, elle touche aussi la Défense Nationale dont la première
tâche est de défendre ses territoires contre des agressions étrangères. L’appartenance
à l’OTAN étant devenue un critère d’adhésion à l’UE, la défense des intérêts
français doit se confondre avec celle des États-Unis, sous peine de rupture d’alliance.
La pression amicale ou contraignante du pays le plus puissant ne peut se
concevoir comme non orientée vers ses propres intérêts. Nous sommes donc aussi
en dépendance militaire et stratégique. Mais l’indépendance se perd également par
le dépouillement de nos ressources naturelles du sous-sol (énergétiques, minières),
de notre patrimoine (immobilier, industriel, artisanal, touristique, agricole),
de notre suffisance alimentaire. On voit que, comme en Grèce, le dépouillement
est en cours, on vend, on brade. Les acheteurs chinois, américains, qataris,
etc. se précipitent, car l’argent de Monopoly n’est jamais aussi bien placé que
dans du solide, du concret, du non périssable. La libre circulation des
capitaux devient une immense foire à l’encan. Le pays se vide de ses richesses,
et les nouvelles terres chinoises acquises ne vont plus nourrir les français. On
pourrait ajouter la perte de la langue, comme le signale la Corse qui en fait
un symbole de son « émancipation ».
De
plus, la modernité a ajouté une autre perte d’indépendance, devenue désormais vitale,
c’est la dépendance énergétique. Un pays sous dépendance énergétique n’a plus aucun
moyen de résister aux pressions étrangères, car son économie et sa défense peuvent
être paralysées à tout moment dans un conflit avec un pays étranger. Si la
Russie et l’Iran résistent aux sanctions, c’est tout d’abord parce qu’ils ne
sont pas dépendants en énergie. La Russie a résisté sur le plan alimentaire en
développant rapidement sur ses terres les produits alimentaires de base et c’est
elle qui tient l’Allemagne en dépendance avec le gaz. Sur le plan de l’énergie
la France est en train de brader sa dernière carte d’indépendance avec son plan
énergétique de production d’électricité au nom de son soi-disant leadership
dans la « décarbonisation » de la planète. J’ai montré dans l’article
précédent qu’il s’agissait d’un attrape-nigaud, la France ne pouvant avoir qu’un
impact microscopique dans ce « combat » alors qu’elle est déjà mieux
placée que la majorité des nations.
Ce ne serait pas trop grave si cela se limitait à rehausser l’image du Président Français, qui ainsi se moque de Trump le chauffagiste du réchauffement climatique, mais cela débouche sur un surcout financier inutile et une perte d’indépendance de notre pays. Avant de montrer la nature profondément européenne de disparition des nations par perte d’indépendance, je voudrais rappeler les directions qui devraient être celles d’une politique énergétique de production d’électricité garantissant l’indépendance maximale et le coût minimum du kWh :
Ce ne serait pas trop grave si cela se limitait à rehausser l’image du Président Français, qui ainsi se moque de Trump le chauffagiste du réchauffement climatique, mais cela débouche sur un surcout financier inutile et une perte d’indépendance de notre pays. Avant de montrer la nature profondément européenne de disparition des nations par perte d’indépendance, je voudrais rappeler les directions qui devraient être celles d’une politique énergétique de production d’électricité garantissant l’indépendance maximale et le coût minimum du kWh :
- Arrêt dès 2019 de l’implantation des éoliennes terrestres et maritimes
- Maintien du parc de centrales thermiques
- Passage progressif des centrales au charbon vers les centrales au gaz moins polluantes
- Suppression des subventions à l’énergie solaire et son utilisation en autoconsommation
- Prolongation de la vie des centrales nucléaires sauf avis technique contraire de l’ASN
- Prévision de nouveaux réacteurs nucléaires pour accueillir les véhicules électriques.
Ce
plan est exactement à l’inverse de ce qui est prévu dans le plan Hulot, sauf
peut-être l’utilisation de l’énergie solaire en autoconsommation qui serait évoquée
dans les projets. Cet anti-plan garantit l’indépendance maximale, le coût
minimal du kWh, la satisfaction de la consommation, et la non-évolution des émissions
polluantes et de CO2. L’ostracisation du nucléaire dans le pays, qui
en a prouvé la plus grande maîtrise jusqu’ici, devient une idée mortifère qui conduit
à des orientations contraires à l’intérêt collectif. La décision d’arrêt d’un
réacteur ne peut être une décision politique, c’est une décision technique et du
pouvoir délégué à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, voulue organisme public indépendant
par l’Etat. Sur ce point je note que les Etats-Unis, à défaut de construire de
nouveaux réacteurs pour cause d’emploi du gaz de schiste, veulent prolonger
leurs centrales jusqu’à 60 ans, or la plupart de leurs réacteurs sont sous la
même licence de construction Westinghouse, que nous avons achetée puis modernisée
pour pouvoir exporter. Ils sont donc exposés aux mêmes dangers que nous !
Pour ceux qui croient
que l’avenir du nucléaire est fermé, je propose ce graphique qui montre que les
deux nations qui s’apprêtent successivement à dominer le monde, la Chine et l’Inde,
ont misé sur le nucléaire, en particulier la Chine qui a déjà en prévision 23
réacteurs. La Chine a collaboré avec nous pour la construction de deux
réacteurs EPR, type Flamanville, dont l’un est en cours de démarrage et le
combustible chargé (photo ci-dessous). Nous sommes associés avec eux sur les 2
EPR à construire au Royaume-Uni. Le nucléaire est boudé par l’Europe mais la
Russie veut se placer pour vendre les réacteurs de 4ème génération.
En
fusionnant début février, la CNNC (China National Nuclear Corp) et la CNEC
(China Nuclear Engineering & Construction) ont accouché d’un géant. Un
mastodonte du nucléaire de 150.000 salariés, pesant en Bourse plus de 100
milliards de dollars ! Alors que la France était la deuxième industrie mondiale
de vente de réacteurs, elle régresse et perd des marchés. On vend difficilement
ce que l’on veut arrêter chez soi ! Cessons de mettre en exergue les
incidents d’exploitation, les menaces éventuelles relevées par l’ASN.
Elle est dans son rôle et assure que l’exploitant EDF est surveillé et ne délaisse
pas la sécurité au détriment de la productivité. Les travaux et constats de l’ASN
sont publiés et à disposition sur leur site. Quelle industrie dangereuse publie
les moindres constats même ceux de niveau zéro dans l’échelle internationale
des accidents nucléaires ? Nous n’avons eu aucun mort dû à la
radioactivité sur le sol métropolitain, ne l’oublions pas quand nous sommes le
peuple le plus nucléarisé du monde par habitant. L’ASN n’a demandé aucun arrêt
de réacteur mais a exigé des opérations de maintenance à réaliser dans un temps
donné pour valider à cette date la continuation de l’exploitation. Elle ne s’est
d’ailleurs pas privée d’arrêter provisoirement certains réacteurs quand elle a
estimé le risque déraisonnable.
Après
l’examen du nucléaire, et la nécessité de ne pas arrêter les réacteurs
existants atteignant 40 d’âge sous réserve d’autorisation de l’ASN, le plan
anti-Hulot demande des explications supplémentaires qui vous seront fournies
dans le prochain article en s’appuyant sur les failles du plan énergétique
gouvernemental.
D’une position mondiale chèrement
acquise
La France est en train de sortir du
progrès
Cela au nom soi-disant de la sécurité et
D’une course à l’éolien dit gratuit.
Elle y brade son indépendance
Et jette son argent… au vent !
Claude Trouvé
21/02/18
21/02/18
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