Les
nuits Debout se succèdent pour qu’un autre jour se lève. Les indignés français
pensent aux autres peuples qui subissent la même dérive comme les espagnols de
Podemos et leurs frères grecs, ce pays symbole de l’Europe et au bord de la
faillite en train de dilapider son patrimoine pour survivre. Un portique à l’entrée
de la place de la République dit : « Nul n’entre ici s’il n’est pas indigné ». Le mot « Révolution » ne fait même plus
peur, même si chacun sait bien que ce mouvement pacifiste ne peut changer le
cours des choses, car malheureusement c’est le sang versé des révolutions qui
ont mobilisé les peuples et contraint le pouvoir à partir. C’est à coup sûr un « sursaut citoyen » qui peut conduire
à un processus révolutionnaire mais le système est bien cadenassé et les lois
liberticides, comme l’idée d’une armée de l’intérieur, ne sont pas des actions
innocentes mais prévisionnelles. En effet le pouvoir sait que le feu couve. Il
recherche d’ailleurs désespérément à détourner les esprits vers des discussions
de lois clivantes selon la vieille technique du « diviser pour régner ».
Philippe
De Villiers annonçait la levée prochaine de petites lucioles, elles brûlent
désormais sur la place, plus pour montrer notre chagrin des morts innocents des
attentats mais pour discuter, rebâtir un autre avenir. Tout se mêle avec des
apports qui dépassent le clivage des partis et des âges car chacun constate que
le consensus se fait sur la guerre à un pouvoir qui a ignoré l’humain et le
profond mécontentement de citoyens qui voient que le rêve européen devient un
cauchemar que les mensonges n’arrivent plus à masquer. Pire ce cauchemar pour
les pauvres et ses 7.000 SDF en moins de 3 ans, s’étend jusqu’aux classes
moyennes avec le sentiment que le travail de tous va vers le haut. Ils versent
ce qui est pour eux un tonneau des Danaïdes mais une fontaine d’or pour les
plus riches qui deviennent de plus en plus riches quand les pauvres deviennent
de plus en plus pauvres.
Il faut reconnaître
que ce sont les jeunes qui ont montré le chemin en prenant fait et cause pour
le monde salarial chipant la vedette aux syndicats. Ces derniers ne mobilisent
plus, leur représentativité a perdu le sens de la lutte sans trouver celui d’un
mode de discussion constructive avec le patronat. J’ai connu les réunions de
Conseil d’administration où face à face patrons et syndicats assis de chaque
côté de la table tiraient chacun sur la nappe jusqu’à ce qu’elle se déchire. Le
monde salarial et patronal français n’a pas compris que les propositions et les
contre-propositions émises de part et d’autre sont le ferment du dynamisme de l’entreprise.
Les jeunes eux ont compris qu’une machine infernale les attend. Elle s’appelle
productivité à tout crin, plus d’heures et moins de salaire, autrement dit plus
de stress, moins de loisirs et moins d’argent. C’est le fruit de la politique d’austérité
qui a choisi la dévaluation interne, politique européenne à la sauce allemande
insufflée par le monde des grands lobbies et de la finance à odeur de
banquiers.
Les
usines ferment où se délocalisent, le nombre de citoyens en âge de travailler
augmente. Ces deux constats montrent que la pression sur le monde salarial ne
fait que croître avec la menace de fermeture, de délocalisation et l’augmentation
de la demande d’emploi. S’il veut avoir du travail, le salarié doit travailler
plus, pour moins cher et être plus productif. Pour relocaliser il faut
descendre le coût du travail à un seuil qui devient insupportable pour le
salarié, ce qui finit par jouer sur la consommation. Ce sont alors les
entreprises qui travaillent pour la consommation interne qui sont touchées donc
les petites et moyennes. Le monde salarial va de plus être touché par l’arrivée
d’une robotisation explosive qui va toucher le monde des salariés qualifiés et
finalement les cadres tant l’intelligence artificielle fait des progrès. Le
secteur public sera touché comme le secteur privé.
Il
est temps de repenser l’avenir où c’est dans l'entrepreneuriat que vont s’ouvrir
des possibilités de travail dans un premier temps. Il convient d’adapter nos
lois pour faciliter cette accession au travail, car c’est pour l’instant un
parcours du combattant semé d’obstacles pour l’autoentrepreneur qui réussit. Il
est temps aussi de prendre en compte la faillite du système politique qui ne
cesse de bafouer la démocratie, une fois les élections passées. Les Suisses
décident du salaire minimum ou du minaret sur les mosquées, mais en France on
ne respecte plus le référendum et on a mis des conditions au référendum d’initiative
populaire qui le rende matériellement impraticable. On décide des guerres sans
que la menace soit sur notre territoire comme en Libye et on crée ainsi la
menace pour que l’on puisse faire la guerre ailleurs. Tout est à repenser quand
un Président s’arcboute sur son poste avec une popularité en guenilles. Il est
urgent de donner un grand coup de balai… et nos nuitards viennent de donner le
signe de la révolte. Il revient aux autres de les suivre dans toutes les
villes, bourgs et villages de France. La farine est là, il manque juste la
levure… celle d’un peuple qui se lève pour dire : ASSEZ !
La démocratie est bafouée, le pays n’est
plus souverain,
Le monde de l’argent s’est emparé du
pouvoir
Il est temps que le peuple se réveille
Lui seul peut sauver la France.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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