En
ce 4 avril nous apprenons par Wikileaks que la dépouille de la Grèce est mise
aux enchères et il y a dix-sept ans
aujourd’hui qu’a débuté la longue série des guerres et des agressions de l’Otan
visant à obtenir des changements de régime ; le 24 mars 1999,
l’Otan a commencé à bombarder Belgrade. Peu importe comment on juge le conflit
d’alors car la violation du droit international intervenue à l’époque perdure
encore aujourd’hui. Derrière le FMI, qui prédit une faillite imminente de la
Grèce, histoire de faire pression sur l’UE si celle-ci ne met pas plus la main
au pot de l’aide à la Grèce, il y a évidemment les États-Unis et ses banquiers
qui ont mis une proche, Mme Lagarde, à sa tête. Dans les deux cas on retrouve
la patte de l’impérialisme américain qui fait fi des règles internationales,
officialise le droit d’ingérence et continue la création d’une Europe à sa
solde.
Dix-sept ans après le bombardement de Belgrade du 24
mars 1999, il ne reste presque personne pour ignorer encore le
résultat – le mélange de bases américaines, de bordel et de centrale
mafieuse connu sous le nom de Kosovo – qui est la conséquence de
cette action. À l’époque, l’Otan s’est posée à la fois en juge et en bourreau,
et les États ayant participé au crime ont depuis lors, dans des compositions
diverses, laissé une large traînée de sang autour du globe. En Grèce, le
26 janvier 2015 Alexis Tsipras, nommé Premier Ministre, s’apprête à affronter
la troïka UE-BCE-FMI pour sortir la Grèce de la faillite. Coincé par sa
promesse faite à son peuple de ne pas sortir de l’euro, il est rapidement mis
sous la tutelle de la troïka, trio avec lequel en tant que candidat il s’était
engagé à ne plus négocier. La situation de la Grèce est entre les mains des
banquiers malgré un déficit primaire devenu nul mais une dette encore plus
colossale de 180% du PIB, un patrimoine pillé et un peuple exsangue submergé
par une immigration programmée. De plus le Grexit devient beaucoup plus
difficile qu’au début 2015 alors que le Brexit possible de juin va monopoliser
l’attention de l’UE au bord de l’explosion.
Le 26 mars 1999, un grand concert de solidarité du
compositeur Mikis Theodorakis a eu lieu à Athènes, sur la place Syntagma.
Auparavant, il a publié dans le quotidien grec To Vima un texte qu’on ne
peut rétrospectivement que qualifier de prophétique. Je me permets de vous en
proposer quelques extraits de ce texte publié par le Saker allemand. « Les
événements en Yougoslavie nous ont surpris. Moins les bombardements en soi –
nous nous y étions habitués avec la guerre du Golfe – mais beaucoup plus
l’irruption d’une NOUVELLE ÈRE sur la scène internationale. Une ère qui jette
aux poubelles de l’Histoire l’époque qui a suivi la Seconde Guerre mondiale,
celle qui a établi les règles internationales dans le cadre desquelles nous
avons vécu pendant la dernière moitié de ce siècle, et cela à des conditions
qui avaient été acceptées par tous.
Les années qui
ont suivi la chute du nazisme et la fondation des Nations Unies n’ont
assurément pas été idylliques ; la plupart d’entre elles ont été marquées
par les rivalités de la Guerre froide, la menace atomique et d’innombrables
conflits de toutes sortes qui ont coûté d’innombrables victimes à l’humanité. Le
grand vaincu de cette période est le communisme, tant dans sa forme étatique
que comme idéologie et domination d’un parti. Les efforts de deux siècles
de recherche et d’application de l’idéal socialiste, dans le but de construire
une société plus juste et plus humaine, se sont écroulés en une seule
nuit et ont installé le capitalisme en vainqueur au centre de la forteresse du
communisme, à Moscou, et de là, dans tous les pays du socialisme réel, à quelques exceptions près.
La
proclamation des États-Unis comme unique superpuissance en a été la conséquence
naturelle. Pour eux, il n’y a plus d’adversaire à craindre,
tandis que, parallèlement à cela, leur pénétration et leur domination
économique ne se heurtent plus à aucun obstacle sérieux. L’Europe qui émerge de
l’union monétaire ne peut pas être considérée comme un adversaire sérieux de la
domination mondiale des États-Unis, puisque les fonds américains ont veillé à
pénétrer profondément l’économie européenne et à jouer un rôle essentiel et
déterminant dans les décisions économiques de l’Europe. Les intérêts économiques,
les marchés, les réserves pétrolières et la garantie d’un fonctionnement normal
par les sociétés supranationales, ainsi que tout ce qui a à voir avec le
contrôle intégral des États-Unis sur toutes les zones périphériques du
globe : rien de plus normal, que tout cela ne soit assuré que par une
puissance économique sans concurrence, mais aussi par une concentration des
moyens de destruction sans précédent dans l’histoire de l’humanité. »
« Que
veulent les États-Unis sinon imposer leur volonté et leurs intérêts presque
sans contrôle à toute la terre ? […] Ce qui apparaît automatiquement,
en fait, ce sont les facteurs économiques de l’industrie de l’armement, dont on
sait qu’ils constituent l’élément essentiel du développement, tant aux
États-Unis que dans les grands pays européens, et qu’ils font des affaires en
or sur ce nouveau théâtre militaire : chacun peut donc prétendre que ces
intérêts se cachent tout simplement derrière les bombardements. » « Et
ce message est clair :
– le
droit international, tel qu’il a été défini dans les statuts de l’ONU, est
aboli,
–
le sens et la substance de la souveraineté des États sont abolis,
– l’équilibre
de l’ordre mondial est aboli.
Qu’est-ce qui
est proposé à la place ?
Une nouvelle
Sainte Alliance avec les États-Unis à sa tête, entourée des pays européens les
plus puissants, pour fonder le nouveau directoire qui utilise le cadre de l’Otan
pour attirer les autres pays d’Europe dans le piège et les neutraliser. La Sainte
Alliance proclame l’Otan, c’est-à-dire son organe guerrier, comme sa plus haute
instance, dont les nouveaux principes constituent la seule loi à laquelle tous
les peuples du monde doivent se plier. La découverte de la sensibilité humaine [a pour but…] non d’obtenir
une soumission, mais une identification enthousiaste, comme on la voit d’ailleurs chez les
Américains, une identification qui, à mon avis, dépasse de loin les seules
réalisations économiques et autres. Cette identification se reflète dans
l’opinion publique des pays européens, chez les acteurs politiques, sociaux et
autres, et même au sein des gauches européennes : il est tout simplement
impossible que d’un instant à l’autre, tous soient frappés de cécité collective,
qu’ils ne voient ni ne comprennent ce qui est évident, et qu’ils justifient
cette concentration de moyens d’une destruction massive et sans précédent
d’individus, de populations et de services humanitaires. Comme si les Balkans
et leurs habitants étaient le lieu et les enfants d’un dieu inférieur qui ne
les concerne pas. Là, parler encore de destruction écologique sonne comme
une plaisanterie de très mauvais goût. »
Dix-sept ans après on est
frappé par la justesse de l’analyse au vu du déroulement des évènements où la
guerre s’infiltre partout sous les prétextes touchant aux plus précieuses
valeurs d’humanisme et de démocratie des peuples européens. Ce sont les alibis,
d’ailleurs de moins en moins utiles, pour officialiser le droit d’ingérence. Les
banquiers et les industries de l’armement tirent de la guerre les meilleurs
profits en violant sans complexe les valeurs les plus chères de notre
civilisation comme Hollande en Arabie Saoudite. Les faux combats et attentats,
vendus comme vrais à l’opinion publique, ne le cèdent en rien aux fausses
affaires, ou connues depuis longtemps mais utilisées au bon moment en arme de
guerre, comme celle du Panama qui vient d’éclater. Comme par hasard, on ne va
trouver aucun ressortissant américain mais des têtes d’affiche européennes et
russes. Quand on sait que le plus grand paradis fiscal est aux États-Unis, on
comprend pourtant que l’on se fout du monde, mais qui connait le petit État du Delaware ?
Hollande est en première ligne pour
tirer parti de l’évènement qui va lui permettre de montrer l’efficacité de son
gouvernement à un peuple épris de justice… Un « fake » de plus pour
gagner… mais il est trop tard, tout est éventé, tout sent l’arnaque, l’enfumage
et le mensonge.
Dix-sept après rien n’a changé et l’impérialisme
continue.
Le Kosovo, pays maffieux, a ses bases de l’OTAN.
La Grèce n’est qu’aux mains des banquiers.
Austérité, Immigration, OTAN, TAFTA
Sont les armes de la soumission
D’une Europe rêvée
Mais pillée !
Claude Trouvé
Coordination MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire