Les accords léonins de l’UE avec la
Turquie atteignent les sommets de l’abjection. Proposés sur l’impulsion de l’Allemagne,
ils se concrétisent dans un énorme marché d’esclaves où l’on trie sans vergogne
des hommes, des femmes et des enfants que l’on a chassés de leurs terres et de
leurs foyers par nos ingérences guerrières dans leurs pays. Quel spectacle
insoutenable que ces immigrés aussi bien à Calais qu’en Grèce où l’on procède à
un tri selon les exigences de chacun ! Les Syriens sont privilégiés alors
que la Syrie a déjà libéré la plus grande partie des territoires les plus
peuplés et que le retour au pays est souhaité ou souhaitable. L’Allemagne fait
son tri dans une immigration en partie choisie. Plusieurs pays ferment leurs
frontières et soudain la porte de sortie vers l’Allemagne et tout l’espace
Schengen devient inatteignable. La Grèce succombe sous le nombre croissant de
réfugiés bloqués chez elle et déversés avec la complicité de la Turquie. La
Turquie joue un jeu malsain de tri dans ce flux comme avec des marchandises que
l’on estampille ou non au passage pour retour ou non à l’envoyeur grec.
Bien
difficile de savoir si les papiers présentés sont vrais ou faux la plupart du
temps et l’on assiste aux drames humains de ceux qui ont donné leur fortune
pour arriver en Grèce, enfin ceux qui ne sont pas morts noyés, et qui sont
désignés pour le retour en Turquie où la préférence religieuse au sein même de
l’Islam promet des traitements très différenciés et des menaces vitales pour
certains. Chacun fait son tri au mieux de ses intérêts comme on le fait d’un
stock en cherchant ce qui est encore vendable et à quel prix. Il n’est plus
question de savoir s’il s’agit d’immigration légale ou non à ce stade, il
convient de parler de traite d’esclaves pris au piège d’un plan démoniaque
auquel nous participons. Ce plan a plongé la Syrie dans une guerre civile,
enflammée et aidée par un clan occidental où les États-Unis veulent la
déstabilisation de l’Europe et du Moyen-Orient par manipulation d’un « ennemi »
fabriqué Daech et la complicité d’Al Qaïda comme au temps de la guerre en
Afghanistan qui couve de nouveau.
Je
suis atterré par la façon dont les médias traitent de ce sujet d’une façon proprement
inhumaine et désinvolte. Ceci ne nous grandit pas et donne une bien triste
image de notre civilisation au nom de la supériorité de laquelle on va vendre
ses valeurs l’arme au poing. Infoutue de résoudre le problème de Calais, la France
n’a eu aucune voix pesante pour que ces drames soient évités, bien au contraire
elle a participé à leur création et traité du bout des lèvres les conséquences.
La recherche des voyous, embrigadés et payés, commis dans les attentats, font
plus la une des journaux et l’on va nous servir à gogo l’affaire panama papers
qui sent à plein nez l’action sous fausse bannière qui fait partie de la guerre
de communication et la déstabilisation des récalcitrants aux puissances
étasuniennes. On aura l’occasion d’en reparler. J’ai fait partie des enfants
errants sur les routes en 1940, parfois sous la mitraille, mais j’étais dans
mon pays. Tous ces gens-là sont livrés pieds et mains liés en terre étrangère à
notre égoïsme et à notre action guerrière que l’on peut qualifier de barbare.
Mais décidément la France ne sait plus qui elle est, sinon un chiffon qu’agitent
les États-Unis. Où les Américains mettent le doigt sur les cartes d’État-major
nous allons avant même d’être sollicités pour être reconnus comme leur meilleur
allié. Nous nous plaçons dans une espère de surenchère idiote avec la Grande-Bretagne, qui quoi qu’il
arrive a toujours eu les regards tournés de l’autre côté de l’Atlantique, parce
que la City et Wall Street jouent la main dans la main et que ce sont les armes
bancaires des puissances de l’argent. Hollande, lors de sa dernière entrevue
avec Obama, a vendu notre pays à la présence des bases militaires de l’OTAN,
comme l’ont fait la plupart des pays d’Europe. La France a baissé pavillon et
mon cœur se serre pour avoir servi toute ma carrière à notre indépendance militaire
vis-à-vis des États-Unis. Sans De Gaulle nous n’aurions pas l’arme nucléaire
indépendante et, pour le moins, nous n’aurions pas un siège permanent au
Conseil de Sécurité de l’ONU qui est notre dernière carte laquelle nous permet
de pouvoir influencer les décisions mondiales et de pouvoir utiliser notre
droit de véto.
J’ai
vécu le temps des bases militaires en France. Je me souviens avoir arpenté les
rues de Metz en tenue militaire avec l’impression d’être en territoire occupé
avec les patrouilles US et les bars à bière. Je me souviens de la base de Châteauroux
et de toutes les inscriptions sur les murs, les ponts, les bâtiments publics
avec ce cri des français « US go home ». Je me souviens des
empêchements mis par les USA pour la recherche et la mise en œuvre de l’arme
nucléaire française, alors que la Grande-Bretagne bénéficiait du savoir-faire
US. Nous avons néanmoins réussi et ce fut un moment de grande fierté pour la
science et la politique étrangère française. Nous avions retrouvé le droit à la
parole, nous pouvions influer sur notre destin.
François
Hollande va proposer d’actionner une nouvelle phase de la vassalisation de la France,
et l’occupation militaire de l’Europe par l’OTAN, autant dire les USA, sera
désormais définitivement acquise. Y-a-t-il une menace si importante venant de la
Russie pour que cette décision soit prise ? Évidemment non, s’il y a une menace
elle vient de l’intérieur, de ce mouvement qui commence à frétiller de toutes
parts et où les gouvernants européens s’inquiètent. Le temps où je travaillais
sur des cartes d’État-major avec le thème des colonnes de chars russes
déferlant sur la Pologne est dépassé, et le thème n’est plus crédible. Serait-ce
alors que l’on prépare une guerre globale ? Il serait temps de nous le
dire car nous serons en première ligne et totalement destructibles ! Mais
l’arrivée de l’OTAN arrime la France aux USA, elle conforte l’exclusion voulue de
l’Europe de l’influence russe, elle arrange beaucoup de gouvernements européens
pour qui sa présence militaire peut être utile devant la rébellion des peuples.
Il faut que les européens digèrent l’immigration de peuplement sans détruire l’économie,
ou plutôt le marché de consommateurs pour les USA, par des mouvements sociaux
ou révolutionnaires. Certains pays européens lèvent le drapeau de la
non-vassalité, la France les abandonnent… comme elle le fit pour la Pologne
autrefois. Mais les français ont-ils encore le choix de leur destin ?
Le pavillon de la France peut être mis
en berne.
La coupe européenne de football remplace
Cette humiliation par un jeu du cirque
Pour que le marché aux esclaves
Ne trouble pas ses nuits !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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