Il m’est apparu intéressant, avant de développer un
deuxième exemple, de jeter rapidement un œil sur l’actualité qui nous fournit
jour après jour l’occasion de découvrir l’ampleur de la désinformation. Par
exemple l’affaire des Panama Papers nous fait voir combien la disparition des
paradis fiscaux, dont on nous a rabattu les oreilles, était une simple
mascarade. Même David Cameron a été pris par erreur due à la précipitation dans
la nasse avec nos banques comme la Société Générale, où en même temps que le PDG
de cette banque jurait sur l’honneur devant les élus que sa société n’utilisait
plus les paradis fiscaux, ses dirigeants créaient plus de 900 sociétés offshore
au Panama. Mais pire encore il s’avère que ce scandale a été volontairement éventé
par la CIA et des services allemands, pour faire rapatrier les sommes planquées
en euros vers le dollar, en perte de vitesse. En effet les États-Unis disposent
du plus grand paradis fiscal sur leur territoire au Delaware et viennent d’en
ouvrir un autre au Nevada, ce qui vient de permettre à la Banque Rothschild d’y
mettre son siège. Ne vous étonnez donc pas de ne voir que très peu d’américains
et d’allemands pris au piège. Concluez simplement que l’on se moque de nous.
Il y a jusqu’aux embellies distillées aux français
par leur Président, méprisé par 80% d’entre eux, qui sentent la désinformation.
En plus l’interprétation mensongère des chiffres du chômage, il y a celle du
contrat mirifique des 24 sous-marins vendus à l’Australie pour 37 milliards.
Que nenni. D’abord le contrat n’est pas signé, nous sommes dans la phase de
discussion exclusive, comme nous l’étions pour l’Inde avec les Rafale. L'Inde
souveraine a décidé d'annuler l'achat initial de 126 Rafale et de ne
pas donner suite au récent accord supposé pour l'achat de 36 Rafale... On voit
ce qu’il en est sorti. Ensuite c’est 37 milliards de dépenses pour l’Australie
et 12 milliards au mieux pour nous, ce qui n’est tout-de-même pas mal, mais
répartis sur 15 ans soit 0,8 milliard par an. Ceci relativise le discours
triomphant où le « qui fait quoi » n’est pas encore clairement
établi. C’est donc un enfumage par déformation de la vérité. De plus rien ne
dit encore que tout cela ira au bout.
Mais sur le sujet du nucléaire, la distillation de
la peur est la tarte à la crème de la complicité entre la politique et les
médias. Jugez plutôt ce grand titre sur Atlantico : « Les cancers de la thyroïde en France
sont-ils liés à Tchernobyl ? ; lait radioactif : un scandale sanitaire en
Biélorussie ? » Ce titre est une ouverture à la suspicion
et à l’inquiétude, qui reste si vous vous contentez du titre. Lisons la
première phrase de l’article : « La fréquence du cancer de la thyroïde est en hausse en France depuis
les années 80. L’accident nucléaire de Tchernobyl serait loin d'être le seul
responsable d’après l’Institut de veille sanitaire (InVS). » Puis
vient : « Trente ans après la
catastrophe, l’analyse d’un échantillon de lait produit en Biélorussie, près de
la zone d’exclusion, contenait dix fois la quantité de radiation acceptée. Ce
lait servirait à la production de fromages commercialisés en Russie. Des
résultats inquiétants mais à confirmer. » C’est plus inquiétant encore,
mais… rien est sûr. Alors que les habitants de ces lieux contaminés vivent
depuis 30 ans dans cette ambiance, pourquoi tout d’un coup, balance-t-on ce
type d’information dans les médias français ? Pour entretenir la peur en se
servant de l’anniversaire trente ans après Tchernobyl.
Voici un autre exemple repris par des journaux de la
grande presse « mainstream », comme le Monde et des journaux
régionaux comme le Midi Libre. Voici en gros le titre du Midi Libre du 26/04/16 :
« 30 ans après Tchernobyl, la France
est-elle toujours contaminée ? ». Le titre suppose donc que
depuis 30 ans on nous cache des informations essentielles pour la santé
publique. L’article nous parle de relevés faits par la Criirad, organisme privé
(donc rémunéré) de recherche des radioactivités sur le territoire et largement
utilisé par la puissance publique et les mouvements verts en « contre-expertise »
des informations des organismes officiels en charge. Dans plusieurs régions,
des prélèvements au sol dans la couche de terre agricole auraient révélé des
radioactivités de 10.000 Becquerel.
Ce chiffre frappe évidemment les esprits de la plupart des gens et laisse à
penser que nous sommes toujours victimes de Tchernobyl et de ses retombées.
Notre santé serait toujours en danger. Voici une partie du commentaire que j’ai
adressé au Midi Libre :
« La
Criirad balance dans les médias des chiffres en Becquerel, qui est une unité
très petite, trop petite, ayant remplacé le Curie, unité jugée trop grosse. En
fait on ne devrait parler qu’en kBq soit 1000 Bq. Votre article relaie une
information sur des radioactivités relevées de 10.000 Bq dans différents
points du territoire, chiffre évidemment beaucoup plus impressionnant que celui
de 10 kBq. Il n’est pas question pour moi de contester ces chiffres mais
de voir leur impact sur l’homme. La contamination des sols par le Césium-137
peut en effet être dangereuse par l’ingestion de nourriture contaminée. En
supposant que la nourriture soit toute d’origine locale, le supplément de dose
efficace (celle concernant l’ensemble du corps) de radioactivité est de 0,001
à 0,002 mSv (milliSievert) par kBq/m2. Donc pour 10 kBq on a une
dose efficace de 0,01 à 0,02 mSv. Or notre propre radioactivité
interne, due au Potassium-40 contenu dans nos os, est de 0,25 mSv
soit 10 à 20 fois plus. La radioactivité naturelle en France, très variable
selon les régions, est en moyenne de 2,4mSV soit 100 à 200 fois plus.
Pourtant des populations du monde vivent dans des radioactivités de 10mSv
sans que l’on n’ait pu détecter statistiquement des effets sur la santé.
L’imagerie médicale nous expose à des doses variant entre 0 et 30 mSV (9
mSv pour un scanner).
La Criirad
donne donc aux médias des informations qui n’ont qu’un impact négligeable sur
la santé, de l’ordre d’une radio dentaire et même pas d’un voyage en avion.
Elle jette ainsi l’opprobre sur l’énergie nucléaire en suscitant une peur
injustifiée. En cas d’accident nucléaire l’impact économique et social est
surtout généré par la peur comme l’a très bien démontré l’émission d’Arte. A
mon avis personnel, au nom du principe de précaution, les normes ont été trop
abaissées et affolent finalement inutilement. Les observations sur les
populations qui sont restées vivre dans les zones contaminées, voire interdites
après les accidents, nous en apprendront plus. En tous cas, je vous demande de
ne pas céder aveuglément au sensationnel, les articles qui génèrent la peur
étant toujours porteurs d’intérêt des lecteurs. La diffusion des informations
dans ce domaine mérite d’être commentée avec le souci de ne pas susciter des
peurs inutiles et finalement nuisibles. Je constate que votre journal ne le
fait pas et cherche plutôt des titres et des articles accrocheurs qui finissent
par masquer la réalité et deviennent de la désinformation. »
J’ajoute que la limite de dose légale, la norme, est
calculée comme on le fait pour les ascenseurs où l’on vous indique 4 personnes
au plus en sachant bien que certains rentreront à 6. C’est donc pour un poids
bien supérieur que l’ascenseur est prévu. Voilà le monde de désinformation dans
lequel nous vivons. Ma compétence ne peut s’exercer que dans un petit nombre de
domaines, je suis donc, comme vous tous, sujet à gober beaucoup de
désinformations. Seuls le bon sens et l’esprit critique, celui que Mme Najat Belkacem
veut enseigner aux enfants en participant pleinement elle-même à la
désinformation mais que mes maîtres m’avaient inculqué il y a bien longtemps, peuvent nous permettre d’éviter d’être pris
en permanence pour des gogos.
Grâce
aux médias la démocratie est attaquée de toutes parts.
La
République que l’on nous serine à tout bout de discours
Ne représente plus rien de ce pourquoi elle est née
Puisque
ces représentants ne représentent plus
Qu’eux-mêmes
et oublient la France.
Bien
pires que les monarques
Ils
nous abêtissent !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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