En
fait les vers qui nous rongent étaient dans le fruit, l’arrivée de l’UE et de l’euro,
et l’immigration de peuplement. Cela signifiait à terme la triple férule de l’Allemagne,
des puissances économiques et bancaires israélo-américaines, et de l’OTAN. La
longue parenthèse de la droite au pouvoir, la personnalité éloignée du peuple
de Giscard d’Estaing et son attachement au monde de la finance, ont fini par
créer l’alternance. C’est sous François Mitterrand qu’a commencé le
déraillement de notre pays. L’aire gaullienne demandait un nouveau souffle et
la politique socialiste n’était pas encore libérale, le souffle s’est essoufflé.
Par contre l’Europe était en marche. Poussée par les USA, l’Allemagne voulait
réaliser son unification. On a d’abord vu le projet de traité instituant
l'Union européenne en 1984 qui a conduit à l'adoption de l'Acte unique européen,
lequel ouvrait la voie à la mise en place du marché unique. Dès juin 1988, le comité
Delors (alors président de la Commission européenne) étudiait les étapes
concrètes devant mener à cette union et posait l’objectif de l’union économique
et monétaire caractérisée par la fixité définitive des taux de change puis la
création d’une monnaie unique. Le projet fut approuvé par les États lors du Conseil
européen de Madrid de juin 1989 pour mise en place le 1er juillet 1990.
A l’issue
de deux conférences intergouvernementales sur l’union économique, monétaire et
politique, le traité de Maastricht était signé le 7 février 1992. Notons que
tout cela s’était déroulé sans l’approbation du peuple français alors que c’était
une évolution aussi fondamentale que toutes les guerres de son histoire. Le
Congrès français vote alors l’introduction d’un titre nouveau dans la
Constitution intitulé « Des communautés européennes et de l'Union
européenne ». Un référendum est alors proposé aux citoyens sur la
ratification du traité. Malgré l’intervention brillante de Philippe Seguin, et
les discours de personnalités de poids de l’époque comme Villiers, Pasqua,
Chevènement et même Le Pen et Fabius (eh oui !) le traité de Maastricht est voté sur
un score étriqué de 51,05% des voix. Les promesses de la paix (on l’a vu dès le
Kosovo), de prospérité et d’avancée sociale ont désormais montré à ceux qui
croient aux promesses que la lucidité d’un peuple est souvent enfumée par la
puissance des partis et celle des médias toujours en majorité acoquinés au
pouvoir.
La France venait de jeter sa
souveraineté dans les bras de la finance et des grands lobbies. La porte était
ouverte pour voir arriver la politique d’austérité d’un budget contrôlé à Bruxelles,
le peuplement d’une Europe sans frontières par une vague migratoire « submersive »
et civilisationnelle, la férule d’un Empire hégémonique drivé par l’argent des
puissants plantant ses soldats au cœur de l’Europe et proposant un traité de
libre-échange captant le marché européen dans un ensemble transatlantique. Pour
ce dernier les reculades apparentes vont se heurter à la volonté américaine à
laquelle l’UE n’est pas « armée » pour refuser et devra se contenter de
quelques aménagements mineurs. Croyant tenir l’Allemagne sous contrôle avec la
monnaie unique, François Mitterrand a vendu une bonne part de notre
souveraineté à celle-ci. Nous ne sommes plus que le tandem de la machine
allemande qui décide de la politique d’austérité et de l’immigration entre
autres.
L’endettement
de la France a continué pendant les mandats de François Mitterrand et la
désindustrialisation de la France s’est mise en marche. L’ère Jacques Chirac n’a
rien changé sinon un sursaut dans la politique étrangère avec le refus de
participer à la guerre en Irak. De 1996 à 2000, les traités d’Amsterdam et de
Nice ont durci l’intégration européenne et l’entrée dans la mondialisation. Ils
ont abouti en 2003 à un projet de traité établissant une Constitution pour
l'Europe. Signé par les États membres de l'Union, ce projet a vu toutefois son processus
de ratification interrompu après son rejet par référendum en France et aux Pays-Bas
au printemps 2005. Ce fut sans aucun doute la dernière réaction salutaire du
peuple français mais dix ans d’abêtissement et de soumission ont suivi. Elle a
d’ailleurs convaincu gouvernements et technocrates de Bruxelles que le
référendum devait désormais ne plus faire partie de l’exercice de la
démocratie. Nous en parlerons dans le prochain article.
La démocratie n’est pas vue de la même
façon
Par le peuple et les puissances de l’argent.
Ces dernières contrôlent les Etats.
Les Etats enfument les peuples
Pour garder le pouvoir.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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