Notre Président met en avant nos succès
militaires pour redorer un blason terni de quatre ans d’approximations, de
reculs ou d’aggravations sur, le chômage, l’immigration, la laïcité, la
sécurité, les libertés individuelles et collectives, la dette publique, etc., de
divisions du peuple sur des questions sociétales et de politique de baisse des
salaires et des retraites poussant le peuple dans la rue à plusieurs reprises.
Il ne nous parle plus de son triomphe au Mali où les attentats reprennent, où
la demande d’autonomie des berbères n’est pas réglée et où le flux de trafics
de drogues et d’armes n’a pas cessé. Notre armée ne suffit plus, on fait appel
aux réservistes, on retire des troupes en Centrafrique, et celle-ci fait savoir
que ses matériels vieillissent sans se moderniser suffisamment. Nous nous
épuisons dans une aventure néo-colonialiste qui n’assure notre avenir ni à l’intérieur
ni à l’extérieur du pays.
Mais
notre intervention en Syrie, sans mandat international et sans demande du
gouvernement légal syrien, sous couvert d’une aide à un gouvernement d’opposition
reconnu par nos soins, est un exemple criant de l’imbécilité de notre politique
étrangère qui n’est que calquée sur les États-Unis. Pour ces derniers le droit
d’ingérence est acquis quand ils estiment qu’il est porté atteinte à leur
sécurité, décision unilatérale. En quatre ans d’action en Irak, non seulement
Daech n’avait pas reculé mais il avait conquis de vastes pans de territoire et
mis en place un véritable État Islamique aidé par l’Arabie Saoudite puis la
Turquie, mais Al-Qaïda s’est également implanté aidé par le Qatar. Ce forces
disposent d’un armement moderne et recrutent en permanence des mercenaires, et
des kamikazes. Les camps d’entraînement en Jordanie et au Liban ont été créés,
gréés et approvisionnés militairement par des puissances occidentales. La
Turquie et Israël ont apporté leurs lieux de base arrière. Tout ceci fait
partie d’un vaste plan israélo-étasunien auquel nous adhérons à partir de notre
appartenance à l’OTAN dans une coalition occidentale.
L’issue
de cette guerre se dirigeait vers la défaite militaire de Bachar El-Assad et sa
mort ou son éviction du pouvoir. Elle permettait de redessiner la carte du
Moyen-Orient, où Israël et la Turquie agrandissaient leur territoire, de
stopper le pipe-line prévu par l’Iran passant par la Syrie pour alimenter l’Europe.
Les compagnies occidentales mettaient la main sur les richesses pétrolières et
les États-Unis s’approchaient des frontières russes un peu plus. L’imminence de
cette défaite a fait entrer la Russie dans le conflit à la demande du
gouvernement légal. Les choses n’ont pas traîné et en cinq mois les militaires
syriens ont accumulé les succès. La Turquie a compris que la Russie était prête
à combattre toute tentative contre la Syrie légale. L’aviation russe a fait une
intervention sans commune mesure avec les raids précédents des occidentaux dont
on sait qu’ils se faisaient en connivence avec l’EI et étaient des
interventions de façade préparées pour nuire le moins possible à celui-ci. Le
résultat rapide obtenu par les russes le
prouve à l’évidence.
Mais
ceci ne saurait masquer l’intensité des combats sur laquelle ne s’étendent pas
nos médias parce qu’ils révèleraient combien notre jeu a été pervers pour avoir
fait semblant de combattre une armée djihadiste que la coalition a si bien armée
et entraînée. La bataille de Palmyre, grande victoire du duo Poutine-Bachar
en est un exemple qui mérite d’être relaté. Selon le lieutenant-général russe
Sergueï Rudskoy, l’opération a duré 22 jours : « Entre le 7 mars et le 27 mars, l’armée de l’air russe a soutenu les
unités du gouvernement syrien près de Palmyre, a conduit environ 500 sorties et
livré plus de 2 000 frappes aériennes contre Daesh ». Selon Sergueï
Rudskoy, les avions de combat russes ont aidé l’artillerie syrienne et les
forces aériennes à abîmer les défenses de la ville, transformée par Daesh en
une forteresse depuis sa capture en mai 2015. Les djihadistes ont fait preuve
d’une force considérable et avait mis en place un système élaboré de
fortifications, en effet : « A
partir de mars, les militants [de Daesh] ont obtenu plus de 4 000 guerriers, au
moins 25 chars et véhicules de combat d’infanterie, plus de 20 pièces
d’artillerie et lance-roquettes, plus de 50 mortiers, quelques 100
lance-missiles antichars téléguidées, plus de 50 véhicules tout terrain équipés
d’armes lourdes. Les terroristes avaient aussi plus de 10 camions truqués
d’explosifs et conduits par des kamikazes et un certain nombre des drones. »
Cela
met en évidence la petitesse de notre intervention devant une telle armée et le
fait qu’elle n’était que de façade. On note aussi les précautions russes pour
ne pas détruire le site archéologique mis au patrimoine mondial de l’humanité,
ce qui peut être vérifié ultérieurement. Les frappes aériennes russes ont aidé
à détruire les positions principales d’artillerie et des bunkers
fortifiés installés sur les collines, a signalé Sergueï Rudskoy. Les forces
russes ont été à même de prévenir tout renfort aux forces terroristes d’arriver
à Palmyre. Il a souligné qu’« aucune
structure de valeur historique n’a été endommagée à Palmyre par l’armée de
l’air russe ». On réalise que l’EI avait les moyens de faire face à l’armée
de Bachar El-Assad et aux forces kurdes au nord. La guerre n’est pas finie même
si des routes d’approvisionnement et de ventes de pétrole sont coupées avec la
Turquie mais la donne militaire et diplomatique a fondamentalement changé.
En permettant à l’EI et autres groupes connexes
avec Al-Qaïda de s’implanter en Libye, les États-Unis ont pris acte d’une
défaite militaire en bataille rangée probable et ouvrent la période diplomatique
de négociation dite « de paix ». L’intervention russe est un coup d’arrêt
au plan israélo-occidental de redécoupage de la zone Irak-Syrie et la carte
finale du Moyen-Orient risque de se diriger vers une autonomie de la zone syrienne
kurde. Dans la phase suivante la Russie va jouer un rôle prépondérant et les
empêcheurs d’aboutissement seront la Turquie et l’Arabie Saoudite dont on peut
penser qu’elles continueront à jeter les dissensions dans cette partie du
Moyen-Orient, jeu dans lequel Israël jouera un rôle masqué. La bataille
irako-syrienne est loin d’être décisive mais la prise de Palmyre est un pas
décisif, comme le sera sans doute la prise de Mossoul. Désormais c’est vers la
Libye, avec les extensions vers la Tunisie et l’Algérie que vont se concentrer
les préoccupations des coalisés occidentaux avec un nouveau front de l’EI qui
va tenter de créer l’union et la jonction avec BoKo-Haram.
La théorie du chaos va continuer ses
ravages en Afrique
Seul un revirement de la politique
américaine
Pourrait calmer cette folie guerrière
Tant l’Europe ne fait que suivre
Et la France de devancer !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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