Hollande, empaillé
dans un discours d’ancien régime et de fin de règne, s’est exprimé hier 15
avril devant un quarteron de représentants de la masse laborieuse triés sur le
volet. Le choix peut être contestable mais peu importe cette rencontre a manqué
son but, celui de redynamiser le peuple derrière son gouvernement. L’audimat, à
lui seul, a rendu le verdict avec près des deux tiers perdus depuis la
précédente intervention. Se réjouir d’avoir fait plus que Sarkozy, désormais
candidat fragilisé, montre à quel point le rejet de l’opinion est flagrant. La
perte d’autorité se manifeste dans le ton des interventions où le respect pour
la fonction présidentielle n’existe plus. Le Président est redevenu « normal » selon son souhait, donc
sans distinction particulière. Il n’est plus reconnu comme le chef qui aime
guider son peuple dans la tempête. Il restera de lui l’image de l’homme coureur
de jupons sortant casqué et incognito sur son scooter pour rejoindre sa belle,
image qui a fait le tour du monde, celle d’un homme « normal » qui
n’a plus conscience qu’il est Président et que son image privée est regardée
comme celle de la France. Il lui a fallu d’ailleurs réaffirmer qu’il est le
chef en taclant Macron pour ses propos à Londres, en affirmant que celui-ci
doit comprendre qu’il doit être « sous
son autorité ». Le chef ne dit jamais qu’il est le chef où alors c’est
que son autorité est contestée.
Le
désenchantement est tel que 80% des français pensent que François Hollande est
nul et qu’il est fini. François
Hollande n'en demeure pas moins un redoutable tacticien loin d'être maladroit
lorsqu'il s'agit d'arriver à ses fins. Tant qu’il n’aura pas
publiquement annoncé son retrait, l’homme jouera de toutes les manœuvres et
roueries qu’il a apprises aux côtés d’un autre François, Mitterrand, son
maître. Il étouffera ceux qui rêvent de sa fonction, en particulier les deux
jeunes Valls et Macron, en les dressant l’un contre l’autre. Pourtant Hollande
ne pourra lutter contre le Système, la grande Cabale des puissants. C’est
Emmanuel Macron qui est reçu par les banquiers à la City, comme le candidat
Hollande après l’éviction de Strauss-Kahn. C’est Emmanuel Macron qui a été la
vedette de Davos, pas la politique de Hollande. Il ne lui sert plus à rien
d’être le tandem de la locomotive allemande, ni le féal empressé auprès
d’Obama. Pour lui, les dés sont jetés. Il fait perdre son temps aux français
dans des interventions d’autosatisfaction qui ne satisfont pas les français.
Le
discours « La France va mieux »
ignore la réalité de la dette et du chômage, de la croissance plus faible et du
nombre de jeunes chômeurs beaucoup plus élevé que la moyenne européenne (erreur
impardonnable de son discours), et la radicalisation de la population des
jeunes musulmans issus de l’immigration. Il passe sous silence la réalité d’une situation
particulièrement préoccupante dans la sécurité intérieure et dans l’économie
mondiale. Toutes les grandes formations qui ont en charge d’intervenir dans
l’économie mondiale tirent la sonnette d’alarme comme le FMI. La Fed multiplie
les réunions d’urgence. La France entre comme les autres pays dans une zone de
risque qui laisse présager des jours sombres. L’équipe d’enfumeurs
Hollande-Sapin-Cazeneuve continue à masquer la réalité qui éclatera encore plus
durement à la tête des citoyens alors que des signes annoncent que le voile de
fumée se déchire de plus en plus dans la violence et les gaz lacrymogènes des
manifestations de masse un peu partout en France. On sait que lorsque la France
bout (du verbe bouillir), la violence y trouve toujours son compte.
Bientôt
le pouvoir sera acculé à sévir, réprimer, blesser, interdire car le rejet prend
de l’ampleur et dépasse la loi El-Khomri. C’est un rejet global qui va
d’ailleurs atteindre l’ensemble de ceux qui ont occupé des fonctions
ministérielles importantes. Nul ne peut prévoir ce qui va se passer alors que
le pouvoir est faible et que l’UE elle-même est remise en cause et pas
seulement l’euro. Le Brexit devient de plus en plus possible. Les pays de l’Est
ruent dans les brancards. Les Pays-Bas refusent l’annexion de l’Ukraine. La
Grèce regarde vers la Russie. L’OTAN envahit l’Europe et pousse son TAFTA pour
nous enclaver un peu plus. Dans ce contexte inquiétant et qui demande d’en
informer le peuple et de tracer la route que la France doit suivre et non
seulement celle de son Président, celui-ci nous enfume et se momifie. Le
socio-libéralisme à la Hollande est devenu la politique du « cul entre
deux chaises » et désenchantent les socialistes et les libéraux.
Nous
retrouvons l’homme de la "fraise des bois" de Laurent Fabius, du
célèbre "capitaine de pédalo" de Jean-Luc Mélenchon en passant par le
"Flanby" d'Arnaud Montebourg. « Hollande président ? Vous n’y pensez pas ! » disait
Fabius, plus lucide là qu’en politique étrangère. En effet la France mène une
politique de boutiquier, peu à cheval sur les principes, indigne d’un pays
majeur. Les « Mistral » refusés à la Russie alors que le contrat
était signé, les Rafale vendus à l’Arabie Saoudite quand celle-ci ignore les
Droits de l’Homme, dont nous nous targuons d’être les premiers défenseurs, nous
font rougir de honte. Nos rodomontades au Mali, en Irak et en Syrie, avec les
résultats que l’on sait ne montrent pas au monde la grandeur de notre pays.
Nous menons une double politique illisible pour les citoyens qui ne voient que
les cérémonies à nos soldats tués au combat, comme les trois derniers cette
semaine.
Le candidat
Hollande avait fait de la jeunesse sa première priorité mais par la suite il
n’a cessé d’en changer comme la sécurité et le chômage. La jeunesse française
fait partie de celle ayant le chômage le plus élevé en Europe. La priorité pour
la jeunesse a été réaffirmée par la sémillante franco-marocaine Najat
Vallaud-Belkacem, experte dans les traces de Vincent Peillon en nouvelles
orientations de l’enseignement de l’histoire, du genre, de la citoyenneté, des
notes, des horaires, des langues mortes donc inutiles, etc. Nous n’avons cessé
de reculer dans le classement mondial dont il est facile de dire qu’il ne nous
convient pas. Grand défenseur de
l’égalité des chances, en bon socialiste qu’il devrait être, on aurait pu au
moins penser que les inégalités scolaires étaient en diminution. Patatras le
verdit vient de tomber : les élèves défavorisés accusent un retard
scolaire « très préoccupant » et les inégalités se
renforcent en France qui est classée par l’Unicef 35ème sur 37 pays de l’OCDE
en termes d’écarts de performance en lecture, maths et sciences en fonction du
milieu social. « Le fossé entre
les performances des élèves en fonction de leur milieu social est très
important » en France. Fiasco total pour le budget le plus
important de l’Etat dont l’action est sous la responsabilité directe du
gouvernement.
Le
pédalo France n’était pas prêt pour les tempêtes
Son
capitaine l’a fait s’échouer par temps calme.
Les
nuages deviennent si lourds et menaçants
Qu’il
doit au plus vite quitter le navire
Les
marins ne le supportent plus !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire