Si
nous récoltons aujourd’hui un flux migratoire venant du Moyen-Orient jusqu’à
l’Afghanistan c’est parce que les occidentaux derrière les USA ont mené la
bataille de la démocratie pour justifier la stratégie américaine basée sur la
théorie du chaos, stratégie dont j’ai évoqué les buts dans le précédent
article. Si l’on pense que nos dirigeants peuvent être serviles mais pas
benêts, il est clair qu’ils suivent sciemment les USA dans ces interventions
militaires de style néocolonial. Nous récoltons donc ce que nous avons semé. Il
en est de même pour la porte de sortie tunisienne et libyenne et accessoirement
pour le détroit de Gibraltar où le Maroc n’a aucune envie de créer un autre
Calais. Nous avons de plus oublié que les frontières de l’UE sont permissives
et que l’espace Schengen l’est encore plus. L’UE réalise tout-à-coup que les
frontières ont un rôle de protection, et que l’entrée dans l’espace Schengen
permet de violer tout ce qui reste de la souveraineté des pays, l’espace privé
des nations est devenu un espace public. Devant l’afflux, les nations se
souviennent enfin de l’utilité de celles-ci.
L'Allemagne,
qui prévoit l’arrivée d’un million de réfugiés et l'Autriche ferment leurs frontières,
l'Europe est face à ses contradictions et une réunion sur le sujet a lieu ce
lundi 14 septembre 2015 à Bruxelles avec les ministres de l'Intérieur des 28.
La décision de Berlin a immédiatement fait des émules parmi les pays de
l'Est - Slovaquie et République tchèque - qui rejettent depuis des semaines
l'idée allemande de quotas de répartition des réfugiés entre les 28 membres de
l'UE, mais aussi en Autriche, elle aussi sous pression. Budapest a par ailleurs
décidé de déployer des militaires à sa frontière avec la Hongrie, où le flux de
migrants a pris des proportions sans précédent à la veille de la mise en œuvre
de nouvelles dispositions anti-migrants par Budapest. C’est le sauve-qui-peut
et l’Allemagne est débordée à Munich et demande aux pays d’entrée (Grèce,
Italie, Espagne) dans l’espace Schengen de servir de guichet d’entrée avec
mission de trier, et d’affecter les réfugiés suivant les quotas attribués à
chaque pays. On sait déjà qu’il ne sortira aucune entente efficace et solidaire
de la réunion d’aujourd’hui. L’UE craque de partout, la frontière italo-autrichienne
est fermée et le suivisme habituel de l’Allemagne par la France ne suffira pas
pour imposer leurs vues.
Mais il nous faut reparler de la nature des
réfugiés, essentiellement de confession musulmane. Ces réfugiés sont aussi pour
la plupart les victimes consentantes ou non de la politique occidentale mais
aussi de l’Islam conquérant. J’ai dénoncé la politique américaine de création
de Daesh, de la liberté qui lui a été donnée de s’étendre au sud jusqu’aux
portes de Bagdad et à l’ouest à celles de Damas dans une stratégie de guerre
contenue avec un semblant d’attaque occidentale et une alimentation officieuse
de leurs moyens matériels. Daesh est donc un instrument de la géostratégie
américaine mais il mène lui-même un combat religieux contre le sunnisme
décadent et le chiisme, schismes insupportables pour des fondamentalistes.
Daesh crée un Etat islamique qui a vocation à devenir la référence du monde
musulman aboutissant à un califat reconnu par toute l’umma. Il a la puissance
militaire nécessaire et l’alimente par ses combattants venant de toute cette
umma. Son objectif est donc principalement axé sur la suprématie intra
musulmane.
Mais
une autre organisation est aussi dans le djihadisme armé, Al-Qaïda, qui a une
antériorité et veut aussi s’imposer mais elle ne dispose pas d’armée au sens
militaire du terme. Pourtant son objectif est plus ambitieux c’est la conquête
du monde par l’Islam guerrier qui complète l’invasion de peuplement par l’immigration
et la fécondité des femmes apparemment pacifique. C’est à Al-Qaïda qu’est
dévolu désormais le rôle de déstabilisation de l’Occident, rôle dans lequel il
est compétent. De plus en plus les musulmans qui partent faire le djihad le
font en Syrie et en Irak auprès de Daesh, les candidats européens sont eux plus
à même de rejoindre la guerre de terrorisme sur un terrain connu. On voit que
nous sommes dans une situation complexe et changeante mais sous le contrôle et
la manipulation des USA quand on connait leurs objectifs dont la vassalité d’une
Europe devenue incapable de sortir de ce carcan.
La donne peut néanmoins changer car la politique
américaine est assortie de mensonges dont certains sont mis en lumière comme
celui des armes chimiques de Saddam Hussein en Irak. Mais on a caché les
conclusions des inspecteurs de l’ONU sur les armes chimiques prétendues
utilisées par Bachar Al Assad, ce qui venait s’ajouter à la lutte pour la
démocratie et justifiait la mort ou la destitution de celui-ci. Or il apparaît
que Daesh fabriquerait du gaz sarin, ce qui montrerait que l'utilisation n’était
pas du côté annoncé. Mais les européens commencent à réaliser que leur
engagement contre Daesh et Bachar Al Assad conduit à une situation dangereuse
pour l’Europe. Vladimir Poutine a depuis longtemps proposé de lutter contre
Daesh qui a complètement phagocyté les forces de libération de la Syrie et
rendu la guerre contre la Syrie un véritable non-sens. La Russie ne lâchera
jamais la Syrie qui lui laisse le port de Tartous et l’accès direct aux mers
chaudes sans le passage surveillé des Dardanelles. Devant l’hésitation des
européens, frappé par le flux migratoire, Poutine n’hésite plus à s’engager
plus clairement aux côtés de Bachar Al Assad. La donne change radicalement et
la neutralisation du président syrien n’est plus pour demain. Cela ridiculise
au passage la position jusqu’au-boutiste de Hollande.
La
solution, si solution il y a, passe par la Russie et les Etats-Unis font être
obligés d’abattre leurs cartes. Derrière tout cela il y a la guerre contre la
Russie, ennemi numéro 1 actuel. Le glacis européen, la mainmise sur les
ressources pétrolières du Moyen-Orient en font partie. L’axe Russie-Syrie-Iran
reste dans le collimateur et la volte-face sur les sanctions sur l’Iran n’est
qu’une tentative de plus de troubler cet axe. Pour l’Iran ce sera
vraisemblablement peine perdue. Le submersion de l’Europe par le flux
migratoire fait donc partie de la guerre des USA contre la Russie à l’Ouest de
l’Eurasie, donc côté atlantique. Une autre stratégie est en marche pour l’Est de
l’Eurasie, côté Pacifique. On en reparlera. L’UE est désormais à un grand
tournant de son histoire. Elle joue son existence même mais au-delà c’est la
survie de l’Europe en tant que continent indépendant qui va se jouer. Il est
pour elle vital de délier ses liens avec les USA pour retrouver un véritable
équilibre stratégique entre les USA et la nouvelle puissance montante, la
Russie. Mais attention, tout cela a un bruit de bottes, comme celui des soldats
US passant par l’Autriche, pays neutre, pour rejoindre l’Ukraine.
Le
tsunami migratoire place l’UE devant ses responsabilités
Ou
elle est sur des fondements populaires réels
Ou
bien elle va subir d’atroces convulsions
Dont
elle n’est pas sûre de sortir vivante !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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