mardi 29 septembre 2015

Les Allemands en sortie de route, et on paye les pots (truqués) cassés



L’actualité est riche en évènements européens et mondiaux dont la portée n’a pas fini de modifier profondément les géostratégies européennes, mondiales, et les politiques nationales. L’importance de l’afflux de réfugiés, la panique dans les pays d’accueil ont donné l’opportunité à Poutine d’intervenir au nez des USA en offrant une résolution crédible de la lutte contre l’Etat islamique. Par là même dans un discours qui fera date, il a montré que l’hégémonie américaine n’allait plus exister ou bien un conflit majeur opposera deux blocs dans une guerre mondiale. Il précise que les nations monde doivent se diriger vers une autre forme de dépendance envers les plus puissants, une autre forme que celle du protectorat. Selon lui un nouveau monde est à construire. C’est tellement important qu’il faut laisser se décanter l’impact du discours de Poutine à l’ONU pour y voir plus clair.

On peut passer sur la nouvelle baisse de popularité du couple Vals-Hollande, c’est finalement mineur et l’incohérence de notre politique étrangère ne va pas la faire remonter de plus d’un « Micron ». L’affaire de Volkswagen a terni le matraquage médiatique sur le réchauffement climatique et la conférence COP21. Elle va occuper les médias pendant quelques semaines mais le Président va nous abreuver des initiatives guerrières dont il a le secret et le rôle éminent qu’il entend y jouer. On a là pourtant un coup porté à l’industrie allemande qui peut lui être fatal et qui peut se propager à toute l’industrie automobile européenne. Pas vu pas pris est un jeu dangereux car quand le couperet tombe il peut vous trancher la tête. 

Je suis néanmoins surpris d’apprendre que l’ONG américaine qui a révélé la supercherie l’avait découverte il y a dix-huit mois. Pourquoi ce délai avant d’officialiser la chose ? Y-a-il eu des tractations entre les USA et l’Allemagne qui n’ont pas abouti ? Ce délai était-il nécessaire pour permettre aux industries automobiles américaines de prendre leurs précautions ? Cette affaire sent la guerre économique et les relations entre l’Allemagne et les USA sont plus tendues depuis un an. L’Allemagne traîne les pieds dans les négociations sur le TIPP/TAFTA, ces traités à base de libre-échange transatlantique. Les USA piaffent. Les ogives nucléaires sortent de leur stockage en Allemagne pour se diriger vers les frontières de l’Est. La révélation aux peuples européens que des armes nucléaires sont dans un pays comme l’Allemagne qui n’est pas autorisée à la détention de nucléaire militaire n’est sans doute pas du goût de la Chancelière. L’Allemagne est aussi traitée en vassal… pour sa sécurité.

Mais l’Allemagne est désormais dans une position difficile par son choix énergétique sur la production d’électricité. Les rapports négatifs sur les Énergies renouvelables se suivent et se ressemblent et l’Allemagne est montrée du doigt. Ceci nous concerne pour deux raisons. La première est notre propre choix énergétique. La seconde raison est l’impact des déséquilibres de la production électrique allemande qui déséquilibre notre propre réseau de distribution. La loi sur la transition énergétique a été publiée le 18 août 2015. Après des mois de débats intenses, elle guide désormais la marche forcée du développement des énergies renouvelables, (EnR) promesse phare du gouvernement prétendant concilier les 3 priorités fondamentales que sont : la maîtrise des coûts, la sécurité d’approvisionnement et la réduction des émissions de CO2. Le 17 septembre, France Stratégie publiait un nouveau rapport confirmant ses précédents avertissements et permettant d’entrevoir le mur vers lequel nous précipite désormais le développement annoncé des énergies intermittentes. Selon ce rapport, le développement des EnR augmentera durablement le prix de l’électricité et la précarité énergétique. Selon l’analyse d’Evan Mearns, la puissance éolienne/photovoltaïque installée par habitant de chaque État membre de l’EU est strictement corrélée avec son prix du KWh. Le graphique ci-dessus parle de lui-même. Willis Eschenbach détaille la même analyse au niveau mondial. L’argument du coût des EnR équivalent à celui du nucléaire proclamé par l’écologisme est une tragique falsification de la vérité. 

France Stratégie énonce clairement : « L’objectif en matière d’énergies renouvelables n’a que peu ou pas de rapport avec le changement climatique. Les énergies renouvelables actuelles ont un impact négligeable sur les émissions globales…» (p 104). D’ailleurs l’Allemagne ne parvient toujours pas à réduire ses émissions et reste, et de loin, le plus gros pollueur européen. Mais les EnR donnent des énergies intermittentes et entraînent des sous-capacités ou des surcapacités par rapport à la demande. Pour évacuer les productions aléatoires indésirables, l’Allemagne a recours aux exportations et brade son électricité à des prix parfois même négatifs, tandis qu’elle est incapable de véhiculer sur ses propres lignes la surproduction de ses éoliennes du nord vers les zones industrielles du sud et utilise le réseau français gratuitement en le fragilisant par ces flux de transit (loop flows).

Selon le rapport Derdevet, la fragilisation du réseau est textuellement décrite en ces termes : « L’apparition de flux de transit (« loop flows ») comme ceux engendrés par l’implantation massive d’éoliennes dans le nord de l’Allemagne et le retard pris dans la construction de lignes à haute tension vers le sud saturent parfois les réseaux des pays voisins en les fragilisant. Ces pays ne sont par ailleurs pas rémunérés pour le service qu’ils rendent à l’Allemagne, le solde des transits étant nul à leurs frontières. » 

Le rapport conclut sur la sécurité en ces termes :
« Pour garantir la sécurité d’approvisionnement, l’équilibre du système électrique doit être assuré à toutes les échelles de temps, aussi bien dans la milliseconde que pour plusieurs années. Le développement de quantités importantes d’EnR, principalement intermittentes, fragilise le système électrique européen :
− à long terme, car les conditions favorables à l’investissement ne sont plus réunies ;
− à très court terme, car les risques de blackout augmentent face aux aléas plus nombreux et à la difficulté accrue d’effectuer le suivi de charge. »
 

Il ne suffit pas que l’Allemagne fasse des bêtises

Il faut encore qu’on les copie… 

La copie est punissable !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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