L’actualité est riche en
évènements européens et mondiaux dont la portée n’a pas fini de modifier profondément
les géostratégies européennes, mondiales, et les politiques nationales. L’importance
de l’afflux de réfugiés, la panique dans les pays d’accueil ont donné l’opportunité
à Poutine d’intervenir au nez des USA en offrant une résolution crédible de la
lutte contre l’Etat islamique. Par là même dans un discours qui fera date, il a
montré que l’hégémonie américaine n’allait plus exister ou bien un conflit
majeur opposera deux blocs dans une guerre mondiale. Il précise que les nations
monde doivent se diriger vers une autre forme de dépendance envers les plus puissants,
une autre forme que celle du protectorat. Selon lui un nouveau monde est à
construire. C’est tellement important qu’il faut laisser se décanter l’impact
du discours de Poutine à l’ONU pour y voir plus clair.
On peut passer sur la
nouvelle baisse de popularité du couple Vals-Hollande, c’est finalement mineur
et l’incohérence de notre politique étrangère ne va pas la faire remonter de
plus d’un « Micron ». L’affaire de Volkswagen a terni le matraquage
médiatique sur le réchauffement climatique et la conférence COP21. Elle va occuper
les médias pendant quelques semaines mais le Président va nous abreuver des
initiatives guerrières dont il a le secret et le rôle éminent qu’il entend y jouer.
On a là pourtant un coup porté à l’industrie allemande qui peut lui être fatal
et qui peut se propager à toute l’industrie automobile européenne. Pas vu pas
pris est un jeu dangereux car quand le couperet tombe il peut vous trancher la
tête.
Je suis néanmoins surpris d’apprendre
que l’ONG américaine qui a révélé la supercherie l’avait découverte il y a
dix-huit mois. Pourquoi ce délai avant d’officialiser la chose ? Y-a-il eu
des tractations entre les USA et l’Allemagne qui n’ont pas abouti ?
Ce délai était-il nécessaire pour permettre aux industries automobiles
américaines de prendre leurs précautions ? Cette affaire sent la guerre
économique et les relations entre l’Allemagne et les USA sont plus tendues
depuis un an. L’Allemagne traîne les pieds dans les négociations sur le
TIPP/TAFTA, ces traités à base de libre-échange transatlantique. Les USA
piaffent. Les ogives nucléaires sortent de leur stockage en Allemagne pour se
diriger vers les frontières de l’Est. La révélation aux peuples européens que
des armes nucléaires sont dans un pays comme l’Allemagne qui n’est pas autorisée
à la détention de nucléaire militaire n’est sans doute pas du goût de la
Chancelière. L’Allemagne est aussi traitée en vassal… pour sa sécurité.
Mais l’Allemagne est
désormais dans une position difficile par son choix énergétique sur la production
d’électricité. Les rapports négatifs sur les Énergies renouvelables se suivent
et se ressemblent et l’Allemagne est montrée du doigt. Ceci nous concerne pour
deux raisons. La première est notre propre choix énergétique. La seconde raison
est l’impact des déséquilibres de la production électrique allemande qui déséquilibre
notre propre réseau de distribution. La loi sur la transition énergétique a été
publiée le 18 août 2015. Après des mois de débats intenses, elle guide
désormais la marche forcée du développement des énergies renouvelables, (EnR)
promesse phare du gouvernement prétendant concilier les 3 priorités
fondamentales que sont : la maîtrise des coûts, la sécurité d’approvisionnement
et la réduction des émissions de CO2. Le
17 septembre, France Stratégie publiait un nouveau rapport confirmant ses précédents avertissements
et permettant d’entrevoir le mur vers lequel nous précipite désormais le
développement annoncé des énergies intermittentes. Selon ce rapport, le
développement des EnR augmentera durablement le prix de l’électricité et la
précarité énergétique. Selon l’analyse d’Evan Mearns, la puissance
éolienne/photovoltaïque installée par habitant de chaque État membre de l’EU
est strictement corrélée avec son prix du KWh. Le graphique ci-dessus parle de
lui-même. Willis Eschenbach détaille la même analyse au niveau mondial. L’argument du coût des
EnR équivalent à celui du nucléaire proclamé par l’écologisme est une tragique
falsification de la vérité.
France Stratégie énonce
clairement : « L’objectif en matière d’énergies renouvelables n’a que peu ou
pas de rapport avec le changement climatique. Les énergies renouvelables
actuelles ont un impact négligeable sur les émissions globales…» (p 104). D’ailleurs
l’Allemagne ne parvient toujours pas à réduire ses émissions et reste, et de
loin, le plus gros pollueur européen. Mais les EnR donnent des énergies
intermittentes et entraînent des sous-capacités ou des surcapacités par rapport
à la demande. Pour évacuer les productions aléatoires indésirables, l’Allemagne
a recours aux exportations et brade son électricité à des prix parfois même
négatifs, tandis qu’elle est incapable de véhiculer sur ses propres lignes la
surproduction de ses éoliennes du nord vers les zones industrielles du sud et
utilise le réseau français gratuitement en le fragilisant par ces flux de
transit (loop flows).
Selon le rapport Derdevet, la fragilisation du réseau est textuellement
décrite en ces termes : « L’apparition de flux de transit (« loop flows »)
comme ceux engendrés par l’implantation massive d’éoliennes dans le nord de
l’Allemagne et le retard pris dans la construction de lignes à haute tension
vers le sud saturent parfois les réseaux des pays voisins en les fragilisant.
Ces pays ne sont par ailleurs pas rémunérés pour le service qu’ils rendent à
l’Allemagne, le solde des transits étant nul à leurs frontières. »
Le rapport conclut sur la
sécurité en ces termes :
« Pour garantir la sécurité
d’approvisionnement, l’équilibre du système électrique doit être assuré à toutes les échelles de temps, aussi bien dans la milliseconde que
pour plusieurs années. Le développement de quantités importantes d’EnR,
principalement intermittentes, fragilise le système électrique européen :
− à long terme, car les
conditions favorables à l’investissement ne sont plus réunies ;
− à très court terme, car les risques de blackout augmentent face aux aléas plus nombreux et à la difficulté accrue d’effectuer le suivi de charge. »
− à très court terme, car les risques de blackout augmentent face aux aléas plus nombreux et à la difficulté accrue d’effectuer le suivi de charge. »
Il ne suffit pas que l’Allemagne fasse des
bêtises
Il faut encore qu’on les copie…
La copie est punissable !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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