La guerre des États-Unis de G. Bush en 2003 a été le commencement de l’application de la
nouvelle politique américaine sur le monde inspirée par un institut de
réflexion et Thomas P.M Barnett, un expert en géostratégie militaire. En
résumé, après la décomposition de l’URSS, les USA ont réalisé qu’ils devenaient
la plus grande puissance militaire du monde et qu’il leur revenait de le
conduire vers un avenir meilleur… à leurs yeux. Ils ont fait l’inventaire des
pays du monde et constaté qu’ils y avaient deux types distincts, ceux où régnait
une certaine stabilité, qui formaient le cœur du monde, et les autres en
périphérie. Cette stabilité était assurée par un système de consensus sur des
règles communes, dont la démocratie. Un monde était d’autant plus stable que
ces règles étaient communes entre tous les pays et que le rôle de la première
puissance du monde était de renforcer ces règles communes par une pression sur
ceux qui en avaient déjà mises en commun, ceux du cœur du monde, et de forcer les
autres pays, hors de ce cœur, à les adopter. C’était la continuation de l’idée
de pousser à la création d’une Communauté Européenne des États, puis d’une
Union européenne qui renoncerait d’emblée à toute vocation de puissance, comme
d’ailleurs le spécifie ses statuts.
La publicité de cet Institut
de réflexion américain est on ne peut plus explicite : « Tout dépend des humains, car le changement
est en nous et nous sommes les personnes qui créent leurs lois. Tout dépend d’une
décision très simple. Avez-vous choisi ? Voulez-vous d’une Europe dans
laquelle toutes les identités, culture et valeurs sont dissoutes où la paix
pour tous est garantie ou d’une Europe avec des identités et des cultures
propres dans laquelle elle ne l’est pas ? »
L’idée va jusqu’à concevoir
des ensembles territoriaux les plus vastes possibles dans lesquels les nations
n’existeraient plus, les identités seraient effacées, les religions et les
cultures si bien mélangées que toute velléité de résister à une uniformité de
règles aurait disparu. La puissance militaire permettait de contraindre ou de
faire disparaître les pays récalcitrants hors du cœur, et le chaos engendré
devait permettre la propagation de l’uniformité dans les autres pays, l’Europe,
la Russie par un brassage de populations forcées à émigrer. Nous constatons aujourd’hui
que cette géostratégie ne cesse de gagner du terrain et que les flux migratoires,
non seulement ne sont pas dus à des émigrations économiques naturelles, mais
ils sont provoqués et aidés dans un plan minutieusement étudié et réalisé. L’anéantissement
de fait de certains pays est déjà réalisé. L’Afghanistan n’existe que par la
présence américaine, comme le gouvernement irakien. La Libye n’existe plus en
tant que telle, la Tunisie essaie d’échapper à la mainmise des leaders
religieux, la Syrie est à feu et à sang, l’Egypte ne maîtrise plus le Sinaï, la
Jordanie et le Liban sont au bord de la désintégration avec l’afflux de
réfugiés qui déstabilise ces pays.
Nicolas Sarkozy a émis l’idée
de camp de réfugiés dans les pays du golfe, en Jordanie, en Libye, etc. Cela
nous fait souvenir que c’était l’idée émise en 2010 par l’ex-commissaire, Antonio
Vitorino, dans un projet pour cinq pays d’Afrique du Nord en association avec l’Agence
des Nations Unies pour les Réfugiés. Le but était d’aider la Tunisie, la Libye,
l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie à construire leur propre système d’asile,
solide et respectant les standards européens d’accueil des réfugiés. L’intervention
des USA en Libye a tué le projet.
Nous sommes en droit de nous
demander où ces réfugiés trouvent l’argent pour payer des sommes exorbitantes
aux passeurs. Le célèbre magazine autrichien « Info-direkt » a publié le 2 août dernier des informations
venant d’un collaborateur de Ministère de la Défense autrichienne selon
lesquelles des organisations nord-américaines payent des passeurs et amènent
quotidiennement des réfugiés en Europe. Elles ont créé un modèle de
co-financement et supportent des parts importantes des coûts de passage. Selon le
magazine ceci est confirmé par les policiers qui ont affaire journellement aux
demandeurs d’asile et cautionnent souvent le fait que les USA sont impliqués
dans un plan géostratégique.
A ceci il faut ajouter les
campagnes d’information dans l’espace germanophone appelant au trafic des
réfugiés vers l’Allemagne à partir de l’Autriche, tel le récent site www.flurtelferr.in qui incite, allemands
et autrichiens, à passer clandestinement des réfugiés en voiture sur le retour
des vacances en Italie. En partant de la recherche du propriétaire du site on
remonte à un groupe de réflexion américain. Celui-ci incite les européens à l’humanité
et la compassion sans qu’aucune action de cette nature soit faite pour l’aide
aux réfugiés du Mexique dont on sait qu’ils se heurtent à un mur de 5m de haut et
des patrouilles de garde-frontières. S’ils sont pris, ils sont arrêtés et
renvoyés au Mexique.
Mais les USA ne s’arrêtent
pas là et « business is money ». Selon le quotidien autrichien Heute,
c’est une firme privée qui a le marché des camps de réfugiés pour la
surveillance, l’accompagnement et l’approvisionnement, en Suisse, en Autriche et
en Allemagne, la société « ORServices AG ». En 2014 elle aurait
touché près de 21 millions d’euros auprès du Ministère de l’Intérieur
autrichien. Là encore ce serait une société américaine qui serait dans les
actions d’ORS, « Equistone Partners Europe ». EPE appartiendrait à un
groupe de 30 investisseurs et à la banque Barclays, tout cela remontant jusqu’à
la famille Rothschild, dont on sait les liens avec le groupe Bilderberg, et à
la Haute Finance. La Haute Finance est connue pour jouer un rôle important dans
la mise en œuvre d’un nouvel ordre mondial sous diktat américain.
Les preuves de l’intervention
d’un plan géostratégique américain fait de moins en moins de doute. C’est
pourquoi l’arrivée officielle des russes en Syrie est le premier point d’arrêt
à la stratégie américaine et peut permettre à l’Europe de se ressaisir. Il n’y a
autrement guère d’espoir de voir l’Allemagne et la France mettre en cause leur
puissant maître, la première parce qu’elle y trouve son intérêt, la seconde
parce qu’elle y trouve sa protection et l’illusion de pouvoir encore agir sur
le monde par intermittence… par Rafale.
Ce n’est pas aux réfugiés qu’il faut en vouloir mais aux Etats-Unis,
A nos dirigeants qui marchent aveuglément dans leurs pas.
Ces errants sont victimes d’une façon différente de nous,
Le malheur est sur eux maintenant, pour nous il arrive !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon